J'avais personnellement gardé un bon souvenir du précédent EP de Five ((O)), alors quand l'album pointe le bout de son nez, c'est avec intérêt que je me penche sur le sujet. There Is A Name For Everything, puisque c'est son nom, est composé de nouveaux titres mais aussi de compos plus anciennes déjà présentes sur l'EP éponyme, pour un total de 11 brûlots fortement Rock.

On avait évoqué Queens Of The Stone Age, Sleeppers ou encore les Foo Fighters sur la chronique précédente et ici, ces noms pourraient encore être employés sans rougir. Le mix Stoner Rock fait effet, notamment sur des titres comme "A Moment in Time", "Silhouette" (à mon sens le meilleur morceau de l'album) ou encore le virevoltant "Thuein". Avec une prod légèrement ronflante (qui colle parfaitement à l'ambiance "soleil couchant sur un désert de sable") et un artwork assez particulier, There Is A Name For Everything flirte avec 50 minutes de riffs parfois dansants ("Dynamite Glove", qui transpire les Foo Fighters) tantôt aux aspirations plus sudistes. Le son de Five ((O)) est purement américain dans l'ensemble, à un tel point que l'on pourrait sourciller dès l'origine Caennaise révélée.

Certains regretteront le choix de proposer d'anciens titres (réenregistrés) sur ce premier opus, mais l'évolution musicale de Five ((O)) est telle que l'ensemble se marie sans faille et apporte même une base stable grâce à ces compos peaufinées depuis plusieurs années.
Dans l'ensemble, There Is A Name For Everything ne possède pas de défauts marquants, et même les quelques reproches faits précédemment aux titres "Interplanetary" et "Dynamite Glove" pourraient être gommés (particulièrement les beats électro du dernier titre, moins mis en avant que sur la mouture de 2009).

Energique, intéressant, There Is A Name for Everything est un petit bijou qui, malgré ses quelques défauts, porte une véritable identité résultant d'influences bien digérées. Un premier jet bien réussi, en espérant que le combo français continue sur sa lancée.

N’y allons pas par quatre chemins. Le rock en France, quelle que soit son affiliation, est mort, Enhancer l’a annoncé il y a peu à grand coup de clips racoleurs. Nous ne clamerons donc pas que Five ((O)) est un groupe de Rock teinté de Stoner ni que leur premier EP contient 5 morceaux prometteurs et réfléchis. Je n’avouerai pas non plus que l’écoute du disque a éclairé mon visage d’un grand sourire et encore moins que Five ((O)) s’aventure dans un terrain où s’entrecroisent influences connues et réflexion personnelle.

Five ((O)) est donc ici un assemblage de beaucoup de choses. D’une part de musiciens issus de formations connues (Swim, Out Of The Box, Diopside) et d’autre part de riffs rock lourds et radieux. Capricorn, Across The Land, … Juste une succession de plans jamais trop nonchalants ni trop agressifs, agrémentés d’un chant coulant et chaleureux. Pas de grosse surprise ni de plan à sauter entre les murs, mais un son maîtrisé qui s’écoule avec un soleil couchant à la manière d’un Queens Of The Stone Age en moins pop. Le tout porté par une production proche du dernier Sleeppers, teintant l’ensemble un sentiment de tiédeur, tant sur la partie rythmique que sur les guitares.

Pourtant les Caennais ne sont pas exempts de légers défauts : un son familier, un passage moins intéressant, … Ceux-ci entachent des compos prometteuses sans grande incidence mais méritent quand même d’être exposés : le riff central de Dynamic Glove un poil trop banal ou les beats électro d’Interplanetary, trop marqués face au reste des instruments.

Au final, le Rock n’est pas mort. Il survit encore et Five ((O)) a de quoi être fier avec son EP oscillant entre rock et stoner rock. Pensez à Queens Of The Stone Age, Foo Fighters, que ce soit sur les morceaux les plus virulents ou les parties les plus douces. Le groupe a trouvé sa voie, le Loudrock comme ils le nomment, et sait se faire plaisir sur 5 titres…