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Biographie

Eryn Non Dae.

End., avec un point à ne surtout pas oublier; comme si tout s’arrêtait, rien n’avait plus de sens, qu'il fallait en rester là. Voilà le patronyme que 5 gaillards toulousains ont décidé de retenir pour leur projet créé en 2002, au fin fond des méandres underground de la scène locale luxuriante. En réalité, le pessimisme n’est pas de mise à ce point là même si le groupe a toujours évolué dans un métal sombre et apocalyptique. La signification retenue se veut plutôt porteuse d’espoir, fixant une finalité, un aboutissement, qu'on associera donc au projet mis en route. Cela peut paraître paradoxal puisqu'End. en est encore au tout début de sa carrière, mais nos toulousains aiment les choses bien faites et surtout efficacement, en témoigne par exemple le travail effectué sur leur ep The Never Endind Whirl Of Confusion, tant au niveau de la musique que de la production, ou bien encore l’aspect graphique utilisé sur le site web ou même de l'artwork.

Après quatre années de tâtonnement, ayant permis au groupe d’affirmer son orientation musicale, qui lorgne désormais vers un Metal / Hardcore très technique et froid influencé entre autres par Meshuggah et UnfoldEnd. a enfin acquis une stabilité au niveau du line-up et une expérience non négligeable qui va lui permettre de démarrer du bon pied. En 2009 End. devient Eryn Non Dae. et revient avec un nouvel album solide du nom de Hydra Lernaïa qui parait chez Metal Blade Records. Le disque bénéficie de bons retours un peu partout et le groupe se produit sur scène aux côtés notamment de Hacride, As We Draw, Outcast ou Kylesa. Trois ans après la sortie d'Hydra Lernaïa, Eryn Non Dae. signe chez M&O Music pour produire leur second album, Meliora, fort d'une nouvelle approche chaotique et expérimentale.

15.5 / 20
6 commentaires (17.25/20).
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Meliora ( 2012 )

De ce genre de groupes qui n'ont pas la renommée qu'ils méritent. Tu sais bien, on en parle régulièrement dans nos pages et tu dois en connaître au moins autant que nous. L'éternelle injustice du monde de la musique. On pourra jamais parler de tout, encore moins tout écouter, quand bien même, comme disait Craipo il y a trois ans dans la chronique d'Hydra Lernaïa, faire l'impasse sur Eryn Non Dae serait une erreur.

Trois ans ou presque qu'on était sans nouvelles des toulousains. Et pourtant, Hydra Lernaïa a bénéficié d'une bonne promotion un peu partout et d'excellents retours. Quelques trop discrètes dates de concerts ici et là, puis ce n'est finalement qu'en 2012 qu'on apprend qu'un nouvel album est en préparation. C'est normal après tout, c'est pas le genre de la maison d'accoucher d'un disque chaque année comme on compose un album de Metalcore générique. Meliora, ce sera son nom et il faut avouer qu'Eryn Non Dae renouvelle le tour de force accompli avec Hydra Lernaïa.

On prend la même et on recommence? Non. Ce serait mal connaître les toulousains car ils sont du genre à avoir envie d'évoluer, de faire avancer les choses. On n'a pas patienté trois ans pour qu'ils nous refassent le même album. Rassurez-vous, la base est la même. Le ciment et les pierres ont la même forme, mais la construction, elle, est différente. C'est toujours aussi massif, lourd et chaotique avec ces subterfuges et cette voie tracée que seul le groupe semble connaître. Et l'on aime ça, se perdre dans la complexité et les détours de leur labyrinthe. Ne pas en discerner les frontières, ne pas connaître à l'avance ce que nous réserve leur musique. Évidemment, les influences allant de Neurosis à Meshuggah sont toujours là, comme des spectres peu visible, mais dont on devine toujours leur présence. Difficile de faire sans, mais honnêtement Eryn Non Dae paraît bien loin des groupes dont il s'inspire tant leur approche est personnelle.

Il y a également une autre présence qui hante ce disque, sans qu'on puisse la nommer. Eryn Non Dae a en effet dilué son propos, et même si le rendu est toujours aussi noir et torturé, certain passages notent une affection pour des atmosphères éthérées, des accalmies, avant que des assauts furieux ne prennent le dessus. Meliora c'est ce qui résulte d'une coulée de lave. Comme une roche volcanique poreuse. Solide et abrasive d'un côté, étonnamment aérée et légère de l'autre. Plus que jamais, Eryn Non Dae pratique la politique de la terre brûlée, les riffs alambiqués et saccadés sont légion, les coups déferlent marqués par un chant colérique et des breaks incessants, relevés par des nappes au clavier nauséeuses. La tension est palpable, de plus en plus étouffante au fur et à mesure de la plongée dans Meliora et c'est broyé, harassé, que l'on fini l'écoute de l'album.

Meliora s'écoute d'une seul traite, comme une œuvre indissociable, d'une symbiose rare. C'est une nouvelle réussite, dense comme toujours, qui demande du temps pour l'apprivoiser, d'une froideur et d'une complexité qui pourra en rebuter certains. Une fois passé ces détails, c'est là que l'on conçoit toute l'ampleur et la profondeur de ce Meliora.

A écouter : le bloc
16 / 20
9 commentaires (16.06/20).
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Hydra Lernaïa ( 2009 )

Dans l’absolu il n’y a rien de bien dramatique à ne pas connaître tout ce qui peut sortir en matière de musique, quelque soit le genre, pour la simple et bonne raison que c’est aussi impossible que déconseillé. En effet la qualité et la régularité, voire l’excellence, restent l’exception aujourd’hui peut être plus que jamais. Ceci dit, nous (re)voici donc en présence d’une production française signée Eryn Non Dae. anciennement connus en tant que End. et déjà auteurs d’un maxi prometteur. Ne pas avoir connu jusqu’alors n’est en effet pas bien grave, mais persister alors que sort Hydra Lernaïa pourrait en revanche de tenir de l’erreur.

La qualité étant déjà là, la constance était logiquement le défi suivant à relever pour le quintet Toulousain. La question était donc de savoir si ce premier album allait venir lourdement enfoncer le clou des quelques certitudes acquises il y a quatre ans. A vrai dire on le (leur) souhaitait fortement.
Et lorsque When time elapses ouvre le bal on se dit déjà « bien vu ». Dès ses premiers instants cette galette fait montre d'un potentiel énorme pour ne pas dire plus et on sent qu’elle risque d’accaparer notre attention sur toute sa  durée. Production claire et puissante, son massif et complexe sans être violent, Eryn Non Dae. n’est pas (plus ?) n’importe quelle formation en recherche d’envergure. Amateurs de musique envahissante et tentaculaire, laissez vos aprioris sur les groupes français de coté et engouffrez vous la tête la première dans ce Hydra Lernaïa car la surprise, si c’en est une, pourrait bien être bonne et venir confirmer la qualité du cru 2009 (Hacride, Fractal Gates…).

Rapidement et malgré son coté très élaboré voir un brin complexe pour une oreille non habituée, le son d’Eryn Non Dae. se met littéralement en place… et fait mouche. Blistering hate, Pure, The decline and the fall comme trois exemples de ce que savent faire les toulousains : de la construction musicale en quasi temps réel. C’est tout du moins l’impression que laissent ces titres - d’autres auraient pu être cités -  déglingués massifs et aériens à la fois, en évolution constante et auxquels le groupe semble donner vie sous nos yeux. A Meshuggah, influence prépondérante depuis les débuts de l’aventure, vient désormais s’ajouter Hacride au rang des associations de luxe. Et ce n’est pas une simple question de (très) relative proximité géographique et de gout partagé pour le Metal classieux qui me fait dire cela…
Un peu à la manière des poitevins, Eryn Non Dae., bien que jouant une musique sombre, évolutive et alambiquée, n’en oublie pas pour autant l’efficacité. Jamais. A aucun prix. Aussi, au détour de chaque titre, hormis l’interlude Lam tsol oua (pourtant bienvenu), END parvient à faire raccrocher le wagon à qui se serait perdu en route. Attention, il n’est pas question ici de tenir avec rigueur aveugle une ligne directrice qui voudrait que chauqe composition comporte ce qu’il faut de gimmicks propices au headbang pour tendre à une efficacité maximum. Non, Hydra Lernaïa est cette efficacité brute à laquelle Eryn Non Dae. donne une ampleur supplémentaire en complexifiant et éclatant à sa manière les formats classiques, sans perdre en dynamisme.
Rien d’absolument révolutionnaire dans le fond mais toujours est il que le tout est extrêmement bien pensé et réalisé. Le rendu est un album équilibré, à la personnalité affirmée, solide de bout en bout et qui devrait pouvoir convaincre une fois de plus son monde que (le sud de) la France (Gojira, Hypno5e, Psykup, Manimal…) est décidément un coin où il fait bon avoir de la suite dans les idées en matière de musiques extrêmes ces dernières années.

Sans prendre le temps de se poser, Eryn Non Dae. passe de talent prometteur à quasi poids lourd en se payant le luxe d’éviter crânement la case confirmation. Prochaine étape avec l’excellence donc. On peut parier que le quintet en a les moyens. Accessible et riche à la fois Hydra Lernaïa laisse d’ailleurs déjà entrevoir une marge de progression pour ses auteurs qui auront jusqu'alors su se forger un son sans pour autant s’y enfermer. On s’impatiente déjà...

A écouter : Attentivement
14 / 20
3 commentaires (16.33/20).
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The Never Ending Whirl Of Confusion ( 2005 )

 Toulouse, l’autre pole des musiques amplifiées françaises, je dis d’ailleurs cela sans réellement savoir quel en serait le principal, fait régulièrement émerger des groupes de plus ou moins bonne facture sur le devant de la scène. End. est l’un des derniers en date, et je dois avouer que c’est sans réelle conviction, plus à cause de la réplétion de cette scène,  que j’ai inséré le Maxi The Never Endind Whirl Of Confusion dans ma platine. Force est d'admettre que mes premières pensées sur ce qui s’est échappé de mes enceintes ont été assez négatives. Les clones du géant de glace Meshuggah ne se font pas rares ces temps-ci, même en France, et la première impression, la plus facile et incomplète bien sur, amène à catégoriser la musique du groupe en tant qu'ouvrage d’un tel combo. Pour autant, toute personne censée ne s’arrêterait pas à une première impression. C’est donc fort de plusieurs écoutes que je me dois de donner un avis tout de même plus concis.

Alors certes, End. oeuvre dans un power-métal agressif, avec utilisation de polyrythmies, production très froide, instruments très mécanisés, bref, toute la panoplie des parfaits ingrédients qui font d’un groupe le parfait petit clone insipide de Meshuggah. Seulement voilà : End. n’est pas si bête. Au contraire, le groupe aime à développer bien d’autres idées. Les ambiances profondes et torturées, à l’approche très post-hardcore s’installent, petit à petit, tout au long de ces 4 titres, sans que l’auditeur ne distingue réellement ces évolutions lentes et sournoises, qui judicieusement mises en place, s’échappent par des voies sinueuses et interminables, comme elles sont nées. Cependant, The Never Ending Whirl Of Confusion sait conserver une grande intensité en quasi permanence tout au long de ses 4 titres. Le récepteur avide de sensations sonores grisantes et immersives sera servi par ce qu’il entendra au cours de ces 25 minutes de tonnerre : métal malsain empesté de hardcore chaotique distillé avec parcimonie, lourdeur dissonante de riffs pédants et chics, brames monocordes d’un excité rythmique ou encore interprétation chirurgicale. Alors évidemment, amateurs de sensations nouvelles resteront peut-être un peu sur leur fin mais End. sait rester efficace dans le style pratiqué et le groupe devrait réserver une sensation plus que positive, voire même une très bonne surprise à tous les curieux avides de sensation fortes et rassurantes en ces terres conquises.

Encore en quête d’identité réellement affirmée, End. a d’ores et déjà franchi un grand pas en prouvant à tous qu’il est capable de sortir un disque abouti et cohérent. Bien évidemment, les toulousains ont encore un potentiel à confirmer, mais avec le professionnalisme dont ils font preuve sur ce maxi, l’étape de l’album ne devrait pas leur faire peur outre mesure, ni même décevoir ceux qui mettent en eux de belles espérances.

Mp3 en libre écoute: Beyond The Senses

A écouter : En entier
Eryn Non Dae.

Style : Metal Chaotique / Progressif
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Origine : France
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