logo Earthside

Biographie

Earthside

Le collectif Earthside est né de l’autre côté de la Manche à l’initiative de 4 passionnés de musique progressive : Ben Shanbrom, Frank Sacramone, Ryan Griffin et Jamie van Dyck. Proposant des expériences autant visuelles qu’auditives, leur style “Cinematic Rock” est influencé par les grands noms du progressif de toutes les époques. Leur musique se caractérise par sa richesse et sa diversité, ce qui leur a valu la reconnaissance de la critique dès leur premier album A Dream In Static sorti en 2015 ainsi qu’une tournée en compagnie de Soilwork et Soulfly aux US et en Europe.

Chronique

18 / 20
2 commentaires (18.75/20).

A Dream In Static ( 2015 )

Avec le temps l’oreille s’exerce. A force de découvertes et de chroniques, il suffit parfois de la première note du premier accord pour tomber à la renverse ou sombrer dans l’indifférence. Il est difficile d’expliquer ce phénomène qui est propre à toute personne passionnée de musique, mais on pourrait le tenter en utilisant la métaphore de la radio. Si l’âme est une radio, alors il faut manipuler les fréquences pour qu’en ressortent un son propre, à même de nous faire passer un message. Earthside fait partie de ces formations qui ont su trouver les bonnes ondes, celles qui touchent et qui parlent à notre âme.

A Dream In Static est riche de couleurs et de formes, une fois le choc de la première écoute passée, on se demande “sacrebleu mais que vient-il de se passer ?”. Question pertinente tant la diversité est grande : mélange audacieux de Symphonique, de Folk, de Progressif et d’instrumental avec quelques images subliminales de Djent. Les influences sont multiples, entre Dream Theater et Porcupine Tree, Leprous et Pink Floyd … à de nombreuses reprises on essaiera d’associer un nom sur les sons qui défilent mais il n’en ressortira qu’Earthside possède une identité prépondérante qui ne souffrira en aucun cas de prendre exemple sur ce qui se fait de mieux. Après tout c’est une fois qu’on a appris la technique des maîtres qu’on est libre de se créer son propre style.

Une des spécificités de A Dream In Static est le nombre de guests qu’on y retrouve, chacun marquant de son empreinte des compositions qui semblent taillées sur mesure. Que ce soit Lajon Witherspoon (SevendustAlter Bridge, Seether), Daniel Tompkins (Tesseract), Björn Strid (Soilwork) ou Eric Zirlinger (Seer) chaque voix s’associe à un univers différent sous la bannière d'Earthside. La richesse procurée par ces vocalistes de talent est un atout conséquent pour se démarquer dans un paysage musical dans lequel briller est devenu une condition de survie. On retrouve également des couleurs tout à fait inattendues comme dans Entering The Light où Max ZT utilise un hammered dulcimer, cousin éloigné de l’épinette des Vosges (plus d’infos ici).

Earthside est une immense création artistique complexe, une toile gigantesque sur laquelle viennent se jeter des vagues de couleurs et de formes qui pourraient sembler abstraites mais qui sont pourtant maîtrisées à la perfection. Cet équilibre est la force première de A Dream In Static qui n’est pas pour autant une ode à la complexité futile. Chaque détail a été soigneusement pensé et étudié, la créativité de chaque piste dénote d’une richesse et d’un savoir-faire renversants pour un groupe qui nous livre là son premier disque. De ce fait, Mob Mentality utilise avec brio cette synergie fragile entre les instruments Classiques et Metal et est à l’image du travail de composition titanesque qui a été effectué sur l’ensemble des pistes. Si The Ungrounding montre un véritable jeu sur les temps, à l’image d’Animals As Leaders, on remarque une construction plus linéaire dans Crater avec la voix de Björn Strid. L’objectif ici est de ne pas perdre l’auditeur dans des morceaux trop élitistes susceptibles de rebuter. Malgré tout l’accent est toujours mis sur la sensibilité avec une finesse de propos qui pourrait se résumer dans les mélodies proposées par le violon et le piano dans Contemplation Of The Beautiful.

Par ailleurs, l’aspect visuel n’est pas à négliger avec deux clips très forts en symbolique sur les morceaux Mob Mentality et A Dream In Static, évoquant une OST. Cette volonté de travailler sur l’image se retrouve également sur la pochette et les visuels qui accompagnent chaque morceau. Rien n’est laissé au hasard par le collectif qui une fois encore tire son épingle du jeu en proposant un travail de très bonne facture.

Vous l’aurez compris, Earthside est un incontournable, une véritable perle à côté de laquelle il serait criminel de passer. A Dream In Static fait vibrer l’âme et est sans nul doute le premier opus d’une grande aventure que l’on suivra de très près.

A écouter : Longtemps