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Biographie

Earthride

Kyle van Steinburg, Joe Ruthvin, Eric Little et David Sherman sont les membres d'Earthride, un autre groupe de doom signé chez Southernlord. Le batteur Eric Little vient d'Internal Void, le chanteur Dave Sherman de Wretched et jouait de la basse dans Spirit Caravan. A l'aide d'un ep et de deux efforts, le groupe s'impose comme un groupe de rock n roll endiablé, au son et à l'esthetique doom, mais a l'énergie démonique très Motorhead. Un peu comme des piliers du genre, des "purs", le groupe avance dans le silence, et gagne en publicité uniquement grace à son talent (l'aide de Mike dean sur Vampire Circus est le résultat d'un indéniable talent).

15 / 20
1 commentaire (15.5/20).
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Something Wicked ( 2010 )

  Attention, pas un groupe de rigolos ! Enfin si, sûrement, mais là n’est pas la question. Earthride, c’est un groupe de papas. Treize ans qu’ils balancent leur crasse à la gueule des doomeux et des deux-trois autres qui veulent bien les écouter. Enfin, treize ans ensemble, parce que séparément, ces mecs sont dans la scène depuis tellement longtemps qu’on peut même plus dire qu’ils font partie des meubles, non, ils sont plutôt la tache de vomi incrustée dessus.

  Et ainsi, comme tout bon groupe de darons qui se respecte, la donne est toujours la même,  c’est graisseux, pas méchant pour deux sous et complètement stone, comme au premier jour –pour quiconque serait venu au monde dans une bassine remplie d’huile de vidange, évidemment (ou au Maryland). Du coup, comme depuis l’EP éponyme, on retrouve avec plaisir la même atmosphère huileuse avec ces riffs plein de cambouis (Destruction Song), cette voix plus grasse que le chroniqueur (Something Wicked) et cette basse tellement sous-accordée qu’elle traîne dans la poussière (Hacksaw Eyeball). Concrètement, on parle ici de pur doom metal dans la lignée des grands que tout le monde connaît, avec le wock et le roll en plus. En gros, avec du saindoux sur le micro, du bacon autour des cordes et du lard en guise de cymbales, ça serait pas tellement plus gras.

  Pas virulent pour deux sous (on cherche même le wicked là-dedans), le tracteur Earthride continue d’avancer à son rythme, forcément loin du trot, même si de temps en temps ça crachote, le moteur s’emballe et, sans trop savoir comment, le bahut se met à caracoler –mais jamais très longtemps, faut pas déconner (Grip the Wheel). Quant aux chauffeurs, le valium de Taming of the Demons semble toujours faire effet, et bien comme il faut. Pondre un refrain tel que ‘It seems like all I can do is watch the children play’ est assez parlant. Sinon ça parle toujours autant de camés et de caner, normal. Y a même Wino qui se pointe sur Supernatural Illusion, comme sur la moitié des albums de doom sortis depuis quinze ans, comme quoi tout va très bien. Tout va même tellement bien que même avec les artères bouchées par tant de gras et l’esprit embrumé par, heu, tout le reste, le groupe parvient à magistralement éviter la sortie de route (même si on était pas loin sur l’intro de Zodiac). Mettez Lemmy dans une Buick de 1955, ajoutez de la crème, et ça vous donne Earthride.

  Au final, Earthride sort encore une fois un album de doom follement rock’n’roll dont tout le monde devrait se foutre (cf. les ultimes secondes). C’est dommage pourtant, parce qu’en réutilisant simplement cette bonne vieille vase, ce Something Wicked se hissait aisément parmi les meilleures sorties de doom en 2010. Mais c’est un peu ça, l’histoire d’Earthride : jamais un carré d’as, mais toujours un brelan de rois.

  1. Something Wicked
  2. Hacksaw Eyeball
  3. Make up your Mind
  4. Destruction Song
  5. Zodiac
  6. Watch the Children Play
  7. Grip the Wheel
  8. Supernatural Illusion
  9. Force Fed Fear

A écouter : Faudra bien
13.5 / 20
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Vampire Circus ( 2006 )

Encore du Doom, encore du Southern, visiblement le label underground le plus actif du moment déniche des groupes de toutes parts et impose lui même les tendances à venir. Alors oui, Earthride joue du doom, oui Earthride joue gras et lourd et oui Earthride pose des ambiances enfumées. Pour tous ceux que ces poncifs dérangent, mieux vaut rapidement passer son chemin.

Le groupe semble rester dans l'ombre des maîtres á tout faire du label et du genre que sont O' Malley et Anderson (Sunn o))), Burning witch, Khanate, Goatsnake...). En cela, le son de guitare manque de personnalité et peut être de lourdeur, tout en gardant un aspect enfumée et embrumé au whisky typé Electric Wizard. La rythmique, elle aussi se trouve mi eau mi vin car elle ne soutient pas vraiment la comparaison avec Burning Witch ou un Goatsnake dans ses passages les plus effrenés.

Mais le cd n'en perd pas pour autant tous ses charmes. Des atouts certains sont là pour réhausser le tout. Un de ces atouts reste indéniablement la voix, ultra grasse et rock'n'roll, sa superposition peut surprendre mais insuffle un côté new school appréciable tout au long des morceaux. D'ailleurs, l'influence Lemmy (Motorhead) est fort notable à ce niveau là.

Secundo, les plans varient tout au long de l'album et nous permettent de différencier les chansons et de ne pas tomber dans le cliché : bloc compact à dissocier avant usage. Et enfin, ce son, cette ambiance qui à priori ne soutient pas la comparaison face aux grands apporte sa pierre à l'édifice : très sludge dans le fond, on pense un peu à iron Monkey pour la facilité du groupe à jouer gras et bas sans aucune concession. Cette ambiance apporte un gros feeling rock'n'roll, à l'énergie punk bien crusty, très Motorhead dans le groove mais Black Sabbath dans la lourdeur.

Finalement, Vampire Circus arrive mal, á un moment où trop de bons cds d'un genre voisin sortent et nous crachent leur valeur de manière putassière. Plus discret, Earthride s'impose comme un valeur sûre et Vampire Circus comme un cd que les fans du genre intercaleront dans leur discothéque, entre Let Us Prey de Electric Wizard, Paranoid de Black Sabbath et les premiers Motorhead. Pour tous ceux qui veulent goûter á la liberté, aux femmes et au whisky, Earthride les fera groover sans concession sur une prod' très bien travaillée : "Pure Maryland Doom For The Brotherhood Of Music".

 

Télécharger : Fighting The Devil Inside You

A écouter : Dirtnap, Loss, In The World I Live