Il était temps que l’on aborde le cas Drab Majesty, ou comment noyer le désespoir dans le fluo et les néons lointains.
Il était temps oui. Car on peut dire que le groupe de Los Angeles est arrivé à point nommé, juste après un mouvement Synthwave qui aura réconcilié les claviers analogiques avec la coolitude du monde d’après Internet. Alors que celles et ceux d’entre vous qui ont succombé aux nappes les plus lumineuses des années 2010 tendent l’oreille, car Deb Demure n’hésite pas à filer un coup de jeune à sa Coldwave/(New) New Wave, via une production limpide et moderne, et puis des choix de synthés qui ne fâcheront personne. Et en somme, c’est à peu près tout ce que vous trouverez de nouveau, Modern Mirror n’en fait pas plus que ce qui existait dans les années 80 mais retire le meilleur des disques de papa-maman laissés au grenier depuis des années.
Le point fort de Drab Majesty réside dans cette capacité à sortir des tubes, déjà prouvée sur ses anciennes sorties (filez vous écouter 39 By Design ou Too Soon To Tell sur The Demonstration). Le tout, comme évoqué plus haut, avec ces sonorités rose-sucrées pour colmater et cacher le spleen tant bien que mal. Au rayon des potentiels hits à ressortir en soirée Batcave, on retiendra Ellipsis, The Other Side, ou bien Oxytocin, tandis que Noise Of The Void ou Long Division vous accompagneront après la fermeture de la boîte dans une marche solitaire au plus profond de la nuit.
Oscillant entre hymnes aux reliefs étincelants et aux rythmiques dansantes, puis lentes introspections, Modern Mirror ne souffre pas de beaucoup de faiblesses (allez, citons Dolls In The Dark, tout de même moins accrocheur). La recette n’est pas neuve mais Drab Majesty a le savoir-faire nécessaire pour offrir un voyage dans le siècle dernier tout à fait convaincant.
A écouter : Ellipsis, Long Division