Biographie

Dirty Americans est un groupe de stoner rock, né à Detroit des cendres de Workhorse Movement, dont seul le batteur n'est pas issu.

Début 2004, ils sortent leur premier album, Strange Generation, chez Roadrunner.

Chronique

Strange Generation ( 2004 )

Annoncé comme un groupe stoner, ces poulains de Roadrunner sortaient en mai 2004 leur premier album, Strange Generation. Un disque placé sous l’influence du heavy rock seventies, donc, mais avec un penchant pop déplaisant.

La déception est toujours à la mesure de l’attente, lorsqu’une promesse n’est pas tenue.  A l’annonce d’un groupe stoner, originaire de Detroit, une ville peu avare en matière de rock high-energy, il y a lieu d’être enthousiaste. Qui plus est, trois des membres sont déjà rôdés à la scène, ayant tourné avec leur précédente formation, The Workhorse Movement, au côté de Kittie, Fu Manchu, Slipknot ou encore Disturbed. A priori, on imagine un rock sauvage et débridé, comme la Motor City a l’habitude d’en générer, couplé à la folie propre au stoner. La pochette, dont la luxuriance rappelle l’artwork de groupes psyché 60s, semble annoncer un trip lyrique et aérien.
 
No Rest ouvre l’album, avec son riff entêtant et hypnotique. Si l’instrumentation sonne très rock, déjà le chant lui confère un aspect "radio friendly". Dès le second titre, Car Crash, les premières impressions sont confirmées. Et le reste de l’album ne les démentira pas. Bien que les riffs soient accrocheurs, le chant apparaît inapproprié, trop peu inventif, trop retenu pour un genre musical évoquant plutôt exaltation et démesure. Pourtant, le groupe est capable de morceaux relativement bons. Burn You Down, par exemple, dont le riff du refrain rappelle celui de Don’t Fear The Reaper de Blue Öyster Cult. Time In Space, également, qui évoque Monster Magnet, surtout dans les intonations du chant et les paroles (« I guess I’ll just stay in orbit / But sometimes I have to hold my breath and wait / And it’s almost time to make my way back home »). Bien sûr, il s’agit de stoner rock : les riffs le prouvent assez, qui convoquent les classiques du hard rock (Blue Öyster Cult, Led Zeppelin, Aerosmith) ou leurs héritiers (Soundgarden, ainsi que le stoner). Mais si Strange Generation évoque par instants les Queens of the Stone Age, n’est pas Josh Homme qui veut.

Lorsque le chanteur demanda au batteur dans quel type de groupe il souhaitait jouer, ce dernier répondit : « Just some dirty American rock band » ("juste un groupe de rock américain crasseux"). D’où le nom. Mais pour leur nom comme pour le reste, le groupe n’atteint pas ses ambitions ou ses prétentions. En fait, chez les Dirtys, on ne sent pas vraiment Detroit — le son apparaissant trop carré, trop lisse, même châtré — ni surtout le psychédélisme que laisse imaginer la pochette. Le chant et, plus encore, le jeu limité et l’absence de puissance du batteur rendent l’ensemble du disque décevant : ça ne décolle pas. Le son, carré, propret et sans surprise est dénué de lyrisme. On est loin du son lysergique et dionysiaque de Monster Magnet ou du rock tour à tour hypnotique, nonchalant et exubérant des Queens of the Stone Age. Avec Strange Generation, les Dirty Americans accouchent d’un album sympatique, qui sans être aussi pathétique que Nickelback, peut être qualifié de rock FM. En exagérant, on pourrait presque parler de « stoner pop ».

A écouter : Que dalle. Faut m
Dirty Americans

Style : Stoner rock
Tags :
Site Officiel : dirtyamericans.com
Amateurs : 1 amateur Facebook :