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Biographie

Dir En Grey

  Dir En Grey est un groupe phare du Visual Kei au japon. Le Visual Kei, pour ceux qui ne connaissent pas et sans s’étendre, est un style particulier de musique japonaise car la plus grande particularité réside dans l’apparence qu’ont les groupes pratiquant ce style. Pour en revenir a Dir En Grey, celui-ci est né des cendres de La:Sadie’s où 4 des 5 membres officiaient jusqu’alors. Le seul membre ne faisant pas parti de Dir En Grey étant le bassiste, Kisaki, qui quitta le groupe en 1997. Le groupe se compose alors de : Kyo au chant, Toshiya à la basse, Die et Kaoru aux guitares, et Shinya à la batterie. Le groupe n’a subit aucun changement de line-up jusqu'à maintenant. La même année sort leur premier mini CD Missa qui connu un bon succès auprès du public. L’année 98 est une année décisive pour le groupe car c’est durant celle-ci qu’il gagnera toute sa notoriété et deviendra pas mal médiatisé, mais elle marque aussi la fin de sa période indie. En 1999, Dir En Grey est au sein d’une maison de disque, East West Japan, débutant ainsi leur période major (ces appellations, major et indie, sont propres au Visual Kei) avec l’album Gauze (dont certains titres ont été produit par Yoshiki, leader de X-Japan groupe précurseur du Visual Kei), étant précédé par 3 singles ce qui deviendra une coutume pour le groupe. Cet album subit un accueil très favorable et se placera 5ème à l’Oricon (classement des meilleurs ventes au Japon) et se présente comme l’album le plus accessible de leur carrière de part son aspect mélodique indéniable.
  L’année 2000 est elle aussi pleine de rebondissement pour le groupe car elle voit la sortie, toujours précédé par les 3 singles, de leur 2ème album : Macabre. Peu avant, Kyo est pris d’un malaise sur scène et est emmené à l’hôpital. La tournée est annulée et les médecins lui diagnostiquent un problème aux oreilles, il est sensible aux bruits lourds… En même temps, il passe chez Sony. Macabre est l’album le plus sombre de leur carrière et s’est placé 4ème à l’Oricon. Il est suivi de Kisou en 2002, encore une fois un succès car placé 3ème à l’Oricon. Cet album montre leur évolution vers un style plus lourd, plus bourrin, plus américanisé… Quelques mois plus tard sort Six Ugly, un mini album dans a lignée de Kisou. C’est en septembre 2003 que sort leur 4ème album et là c’est une véritable claque que nous délivre le groupe, un son heavy et lourd, certes très influencé US mais efficace, sans aucun doute l’album le plus violent du combo. Le groupe ouvre son label européen en 2004. Withering To Death, c’est le nom de leur 5ème album paru en Mars 2005, en quelques sortes l’album de la maturité.
  Chaque album possède son propre style et leurs chansons côtoient aussi bien le punk, le metal, le néo metal que le rock et les ballades. Leur concert à l’Olympia en juillet dernier montre que le groupe entame une carrière hors des frontières nippones des plus encourageantes.

Chronique

16 / 20
4 commentaires (17.38/20).
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Dum Spiro Spero ( 2011 )

Dir En Grey s'adonne avec une grande ferveur aux ambiances sépulcrales et ce n'est pas avec Dum Spiro Spero qu'on aura droit à des cantates de Noël. Au menu : un passage à tabac de 67 minutes. Peu ragoûtant, me direz-vous. Eh bien sachez qu'on en redemande ! Avec cet album les hauts dignitaires du visual kei sont plus énervés que jamais et il est clair que l'agressivité a monté d'un cran par rapport aux précédents opus sans pour autant être dénué de nuances, au contraire !

D'ailleurs, la production n'y est pas pour rien. Là aussi, par rapport aux précédents efforts, le son est plus enflé (les basses sont nettement amplifiées). Pourtant, loin d’être nuisible à l'écoute et, plutôt que de lisser les aspérités, une certaine chaleur et profondeur s'en dégagent. Cette épaisseur sonore englobante a pour effet de nous absorber davantage dans l'univers musical du groupe.

D'entrée de jeu Kyoukotsu No Nari nous immerge dans une atmosphère macabre. Des touches de piano dissonantes, des cris mélangés à des sortes de régurgitations, un son qui grésille...bref, le ton est donné. Suit The Blossoming Beelzebub, temps fort de l'album et véritable ode à la langueur. Ce titre, tant par la façon dont il a de planer au dessus de nous que par la manière dont il se déploie, crée une pesanteur saisissante. Très volatil, il se propage et nous envenime insidieusement sans nous achever. Dir En Grey parvient à alimenter une tension omniprésente en laissant en suspens sa résolution: un coup de maître !

De manière générale, il est assez impressionnant de voir avec quelle aisance ils parviennent brusquement, en plein jeu, à changer de tonalité. Ils ont cette capacité à rebondir à chaque instant et nous surprendre malgré une approche un peu répétitive sur certains morceaux plus tapageurs tels que Decayed Crow, Rasetsukoku ou encore Juuyoku. Diabolos (bon condensé de ce qu'ils savent faire) témoigne de cette faculté à ricocher et à transporter l'auditeur avec lui. Là où le risque est de tomber dans la facilité ou de se viander, ils se faufilent habilement entre ces deux écueils et arrivent à maintenir l'attention. Presque chaque titre est un savant dosage d'errances et de péripéties, de passages tantôt bouillonnants tantôt pleins de sinuosités.

Il est certain que l'impact ne serait pas le même sans la présence de Kyo. De tous les brailleurs entendu, celui-ci ne se trouve ni à tribord ni à bâbord mais tout simplement au gouvernail. En réalité, ces prouesses vocales ne sont pas sans rappeler les cris endiablés et hystériques du grand Mike Patton. Gémissements, cris éraillés, stridulations, grognements, growls caverneux, envolées lyriques...l'étendue de sa tessiture vocale est sans limite !

En dépit de ce registre un peu accrocheur présent sur quelques morceaux (riffs musclées, rythmique entraînante, breaks massifs) on peut dire qu'il y a toujours cette sincérité dans le propos. Dir En Grey fait définitivement partie de ces groupes supportant mal l'étiquette musicale (du moins occidentale), traçant leur route en faisant fi des catégorisations musicales. On a donc droit à un joyeux melting pot musical (Deathcore, Neo Metal, Black Metal, Grindcore, Folk-pop,...) suffisamment assimilé et intériorisé pour s'en défaire et donner naissance à une œuvre originale et personnelle. Il est vrai, l'efficacité a pris un peu le pas sur le coté dérangé (donc dérangeant) voire extravagant qui, par le passé, faisait tout leur cachet. Néanmoins, ils ont su évoluer tout en conservant leur identité et, malgré ce coté plus rentre-dedans, Dum Spiro Spero recèle une puissance émotionnelle incontestable.

A écouter : The Blossoming Beelzebub, Shitataru Mourou, Diabolos