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Biographie

Devourment

Groupe ultra-culte pour les uns, bruit inaudible pour les autres, Devourment n'en est pas moins un des groupes majeurs du brutal death US, légendaire dans l'underground brutal du monde entier. A travers son premier album Molesting The Decapitated, Devourment a créé une nouvelle branche du brutal death : le Texas Death Metal ou TXDM, musique brutale au possible alliant ralentissements et mosh-parts imparables, couplés à une vitesse folle et une voix des plus gutturales.
Formé en 1995 à Dallas par le batteur Brad Fincher et le vocaliste Wayne Knupp, et rejoints par le bassiste Mike Majeswki, le groupe sort en 1997 sa première démo Impaled qui rend très vite le groupe célèbre dans l'undeground américain. Une base solide de fans se constitue très vite. Par la suite, Wayne Knupp et Brain (guitariste) quitteront le groupe pour cause de divergences avec Mike et Brad. Un remplaçant sera vite trouvé en la personne de Ruben Rosas, guitariste/chanteur, dont le style très proche de Wayne Knupp deviendra culte grâce à l'album Molesting The Decapitated, sorti en 1999, énorme bombe qui sera la base du genre brutal du TXDM (plus tard repris par des groupes comme Goratory, Disgorge (US) ou Gutrot).
Peu après la tournée de Molesting, Ruben Rosas sera arrêté et condamné à 2 ans de prison. Le groupe splittera puis se reformera plus tard, avec Wayne Knupp aux vocaux. Ce line-up enregistrera une nouvelle chanson, Babykiller, qui sortira sur le disque 1.3.8 regroupant toute la discographie du combo texan. Le groupe décidera malgré tout de ne pas refaire de concert.
A la libération de Ruben Rosas en 2005, celui-ci reviendra dans Devourment au poste de guitariste/chanteur et épaulera Wayne Knupp. Le combo se retrouvera donc avec deux chanteurs et commencera l'enregistrement de son nouvel album Butcher The Weak. Mais là encore, Wayne Knupp quittera le groupe, et c'est Mike Majewski, bassiste, qui assurera les vocaux, Ruben restant au poste de guitariste. Butcher The Weak sort finalement en décembre 2005, comblant enfin les attentes des fans.

Chronique

16 / 20
8 commentaires (17.5/20).
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Butcher The Weak ( 2005 )

Enfin !! Après 6 ans, Devourment sort enfin un nouveau disque. La sortie de cette nouvelle pièce aura été mouvementée, avec un line up toujours instable... En effet, le groupe annonce d'abord qu'il travaillera avec Wayne Knupp et Ruben Rosas au chant, puis avec seulement Ruben, qui plus tard laissera sa place à Mike Majewski (bassiste) pour s'occuper uniquement de la guitare... Mais finalement il est bien là, Butcher The Weak, deuxième livraison d'un groupe monté au statut d'ultra-culte en un seul album.

 Cet album est donc la suite logique de Molesting The Decapitated. Les morceaux gardent une brutalité exemplaire, rarement atteinte par un groupe de brutal death. Les morceaux sont parsemés de ces ralentissements propres à Devourment, d'une lourdeur terrible, qui enchainent sur d'incroyables mosh-parts à faire palîr d'envie tout accro du pit qui se respecte. Tout l'art de Devourment se situe d'ailleurs dans ces mosh-parts. Le groupe instaure dans chacun de ses morceaux une montée en puissance terrible (exemple dans le morceau éponyme Butcher The Weak, avec ce terrible interlude basse) qui débouche sur un chaos à 100 à l'heure mené par les blasts d'Eric Park (et son surpuissant gravity blast, la fameuse technique de roulement à une main). Les parties rapides sont d'ailleurs assez variées, passant du blast hyper rapide classique de Devourment à des blasts en sextolet dans la veine de Deeds Of Flesh. Sans oublier bien sûr les blasts old school, dans le plus pur style de Morbid Angel (Autoerotic Asphyxiation).
  Côté voix, Mike Majeswki s'en sort bien, malgré une différence énorme avec Wayne Knupp et Ruben Rosas. Mike oeuvre dans un registre porcin, son growl se rapprochant plus de Prostitute Disfigurement que de ses compères. Malgré tout, les fans auront droit aux douces voix de Wayne et Ruben sur le morceau Autoerotic asphyxiation, où les deux ex-chanteurs s'épaulent pour un résultat... détonant. Leurs voix respectives, gutturales à souhait, ajoutent au côté malsain de la musique de Devourment.

  Car le brutal death du groupe sonne gore, malsain, comme une scène de Cannibal Holocaust. On est certes loin du malsain d'un morceau de black, mais plutôt du côté de l'horreur. Chaque pièce sent l'odeur fétide d'un cadavre pourrissant depuis plusieurs jours, découpé sauvagement au hachoir à viande et suintant le pus par ses plaies... La production, très propre, rend très bien cet effet, le son de guitare est massif et gras, la batterie pilonnante, et la basse ultra-saturée façon claquement sonore. La voix donne un effet... sanguinolent, à rapprocher de l'utilisation du growl dans le goregrind de Dead Infection. Mais attention, nous avons bien affaire ici à du brutal death et pas à un essai de goregrind manqué. Ceux qui attendent une production du niveau du Babykiller d'1.3.8 vont être surpris, celle-ci est bien moins plate, plus grasse et surtout plus massive.

 Devourment a donc réussi le pari de sortir une oeuvre du niveau de son album culte, le côté innovant en moins. Butcher The Weak est une brute sanguinolente lâchée au milieu d'un pit furieux,  le tout dirigé par un boucher psychopathe nécrophage... à conseiller à tous les fans de brutalité extrême, de gore et de tempos survitaminés.

A écouter : Butcher The Weak, Babykiller, Autoerotic Asphyxiation