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Biographie

Destruction Unit

Né au début des années 2000 Comme un simple projet Synth-Punk mené en solo par Ryan Rousseau (assisté par son frère, Rusty), Destruction Unit met quelques temps à être identifié comme un groupe à part entière. Ce n'est qu'en 2004 avec la parution de son premier album que la machine se met véritablement en branle à l'occasion la parution de Self Destruction Of a Man. Ce premier album, ainsi que le suivant ont la particularité  d'avoir été enregistrés par la fratrie en compagnie des membres de Lost Sounds (un des nombreux groupes de Jay Reatard). Les débuts tonitruants de l'association sont néanmoins stoppés net en 2006.

De retour dans on Arizona natal, Ryan Rousseau s'entoure de nouveaux partenaires et remonte une nouvelle version du groupe. Désormais d'avantage porté sur le versant psyché des musiques qui grésillent, cette seconde incarnation de Destruction Unit n'a depuis cessé de densifier sa signature musicale en y intégrant de nouveaux éléments (Noise, Garage, Neo Psychedelia...) sur chaque sortie. Signé chez Sacred Bones depuis 2013 et la sortie de Deep Trip, Destruction Unit revient en 2015 avec un huitième LP: Negative Feedback Resistor.

Chronique

Negative Feedback Restistor ( 2015 )

Bien qu'actif depuis le début du siècle il aura finalement suffit d'une signature chez l'omniprésent et hyperactif label New-Yorkais Sacred Bones pour que les projecteurs se braquent totalement sur Destruction UnitDeep Trip, sorti il y a une paire d'années, n'est finalement ni le plus abouti, ni le plus captivant des disques pondus par la fratrie Rousseau et ses partenaires de crime mais au moins avait-il pour lui une capacité indéniable à faire se lever sourcils interrogateurs et à venir chatouiller les oreilles curieuses en bavant un alliage Noise/Psych/Punk assez foutraque sur son passage. Un trip pas si Deep mais qui, à bien y repenser, valait et vaut encore amplement le détour pour peu que l'on veuille se familiariser avec l'univers sonore des Arizoniens. Une étape dont se passe néanmoins étrangement très bien le (déjà) huitième méfait du (désormais) quintet.

Frontal et débridé, Negative Feedback Resistor fait la part belle à des racines Noise-Punk que l'on sent remonter, à grandes brassées depuis les profondeurs, le magma sonore de plus en plus épais dans lequel le groupe semble désormais trouver son compte. Inutile de le cacher: la doublette d'ouverture "Disinfect"/"Proper Decay", proprement à s'encastrer la tête dans les murs, envoie un message on ne peut plus clair sur les intentions des Nord-américains. Pourtant si Destruction Unit fout littéralement le feu aux fondations d'entrée ce n'est que pour mieux retourner danser avec les flammes, très exactement là où se croisent frisson et danger. Nulle question ici de tout cramer pour le plaisir de détruire, l'objectif est ailleurs. Car aussi éruptif et primaire qu'il puisse être, le Destruction Unit cuvée 2015 est loin de s'être résolu à mettre de coté ses prétentions mélodiques ainsi qu'un gout certain pour le hors-piste.
En résulte un disque tout entier composé de pavés Prog-Punk, d'écrasements Noise dopés au Psychobilly ténébreux ("Chemical reaction/Chemical Delight", "Animal Instinct"), de brasiers Garage noyés englués d'une épaisse brume psyché suintant le sexe et le péril imminent ("Judgement day") et de sauvagerie hypnotique ("The Upper Hand") entremellés. Abrupt, ébouriffant lorsqu'abordé dans son ensemble, Negative Feedback Resistor trouve paradoxalement très naturellement son équilibre dans le grand foutoir sonore qu'il entretient avec autant d'acharnement que de précision. Envoyé le pied au plancher de bout en bout ce nouveau LP condense en quarante minutes l'équivalent des discographies de The Screamers, His Electro Blue Voice et Deadbolt: improbable de densité et de versatilité, harassant (Andrew Flores - batterie - a probablement fini les sessions studios à taper sur des miettes) Negative Feedback Resistor sème ici et là au milieu du chaos une multitude de références et quelques accalmies comme autant d'oasis sur lesquelles l'auditeur saoulé de distorsion pensera un temps avoir raccroché le bon wagon et pouvoir se reposer les esgourdes. Avant d'invariablement s'apercevoir que le tourbillon furieux des américains ne s'arrête jamais, Destruction Unit conservant toujours un coup d'avance dans une course à l'épuisement qu'il remporte au final sans contestation possible à force de siphonner tout ce qui passe à sa portée ("If Death Ever Slept").

Avec ce disque Destruction Unit tient peut être la pièce maîtresse de sa seconde incarnation pour la simple raison qu'il est aussi aisé de s'y laisser embarquer que peu évident de s'en détacher une fois la came balancée sous le saphir. Toujours plus riche, toujours plus vite, toujours plus ébouriffant, toujours plus fort semble être le créneau de ce Negative Feedback Resistor qui réussit son pari et, par la même occasion la prouesse de condenser dix années d'activisme bruitiste pas très net en un seul disque dense, versatile et tentaculaire. Venez un peu les chercher, maintenant.