Destroy All Operating Systems ne paie pas de mine : artwork peu attrayant, duo américain inconnu et un premier album sorti dans l’indifférence générale. En sus, 9 compos pour 10 minutes de musique : le champ de possibilité est restreint : grind, deathcore ou mathcore. La dernière solution étant la bonne, on respire un grand coup en devinant que l’écoute de Change va être une épreuve de force si le nom tient ses promesses…

 Ne cachons rien : les 2 musiciens enchainent les plans sans véritable but avoué ; avalanche de larsens (Splendid Fantisies), suite de notes déconstruites (Flaw) ou juste délire quelconque (Nothing), les pistes se suivent, se succèdent et ne se ressemblent pas. On pensera à The Number 12 en moins riche, Man Is Mostly Water ou Under The Pledge Of Secrecy en plus light, le tout joué par 2 musiciens sous pilules. Le fait de n’être qu’un duo pourrait limiter les possibilités mais le délire va suffisamment loin pour émoustiller l’auditeur, comme le prouve le déstabilisant Lies. Destroy All Operating Systems est juste le chaos, la bipolarité sonore et la destruction de tout repère avec une allure de teenagers.
Pourtant, même s’il apparait comme épuré et presque vide, Change pourra perdre plus d’un auditeur entre deux montagnes russes de riffs car il est à la fois tout et rien. Le ressenti prime ici et Destroy All Operating Systems ne cherche pas à faire une démonstration technique de haute voltige, misant sur un assemblage hasardeux de riffs simples et d’une partie rythmique aléatoire. Délire ‘jm’en foutiste’ ou juste disque abouti, Destroy All Operating Systems ne fera pas d’avis mitigés : On aime se perdre en pleine tempête ou on préfère les grandes étendues planes, mais il n’est point question de demi-mesure.

Le duo, finalement, réussi un joli pari : capter l’attention de l’auditeur sur 10 minutes et l’inciter à y revenir. On n’attend rien mais on prend tout dans les oreilles. Assemblage de riffs parfois incongrus, Change n’est peut être qu’une vague imposture, mais pour le moment, le disque tient la route. A voir d’ici quelques albums si le délire ne se révèle pas bien plus que cela…