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Biographie

Dead In The Dirt

Actifs depuis 2008, Dead In The Dirt est une formation issue d'Atlanta. Composé de trois membres, le groupe sort un premier EP en 2010, intitulé Vold, puis un second, Fear. Les efforts auront été payants puisque les trois énergumènes sont signés chez Southern Lord Recordings pour un premier album paru en 2013, The Blind Hole. Affichant des ses premiers enregistrement un style agressif et direct, Dead In The Dirt revendique néanmoins une éthique straight-edge et végétarienne, et dénonce les abus de la vie moderne à travers des textes tranchants et une musique acérée.

Chronique

14 / 20
1 commentaire (15/20).
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The Blind Hole ( 2013 )

Les albums alignant une quantité infinie de titres impossibles à distinguer les uns des autres sont légion dans le Grindcore. Art brut, grossièrement taillé dans une énergie côtoyant les affres de la folie, c’est la mélodie des pathologies mentales, une mélopée que l’on crache sans retenue avec un arrière-goût de sang et de bile au creux de la gorge. Héritiers de cette tradition des pestiférés de la sphère Metal, Dead In The Dirt nous sert ici un premier album qui parvient à se frayer un chemin dans un milieu saturé par des groupes dont l’inspiration s’essouffle parfois en une seule galette. Percer dans le Grindcore est donc un défi, où celui qui tapera le plus vite ou jouera le plus fort sera peut-être admiré un temps, mais où la singularité reste le maître-mot, comme dans toute performance artistique, aussi éloignée soit-elle des standards de la bienséance.

Bien entendu, nos gars d’Atlanta conservent des bases instaurées par leurs aînés : un album ne dépassant pas une demi-heure, enquillant pas moins de vingt-deux morceaux introduits par des larsens répétitifs, interludes lancinantes au pays du chaos. Car non, Dead In The Dirt n’est pas décidé à nous caresser dans le sens du poil, les incessants changements de rythmes, de riffs, de structures ont pour vocation de nous bousculer et de nous faire perdre toute notion de self-control. Le chanteur  quant à lui n’est pas en reste, balançant d’assassines épigrammes, désabusées et dans un style des plus directs. La voix côtoie ainsi les growls d’un Death crasseux tout en allant fouiller les tréfonds d’un Hardcore/Crust jusqu’au-boutiste, passant de l’un à l’autre sans difficulté. Et comme pour nous repousser un peu plus dans nos retranchements, le groupe mise sur une dissonance que l’on retrouve dans les larsens déjà évoqués, les harmoniques, et tout ce qui en somme peut piquer à vif nos tympans (ou si vous préférez, l’effet craie crissant sur un tableau noir).

Difficile donc à première vue de trouver ses marques dans une musique à la fois si nerveuse et expéditive ; difficile également de se remémorer correctement un passage qui nous a accroché lorsque la galette tournait. The Blind Hole méritera donc bien plusieurs écoutes de la part des plus réticents. Il est vrai que certains passages de l’album (« Strenght Through Restraint », « Idiot Bliss ») auraient pu être dispensables, offrant davantage un break bruitiste qu’une véritable immersion dans la tornade Dead In The Dirt. Car certains morceaux sont en effet de belles pépites : le très crust-punk « Suffer », les virulents « Mask », « Vein », ou encore « Halo Crown », pièce écrasante et surprenante de lenteur après une vingtaine de minutes sur les chapeaux de roues. Le talent de composition est peu discutable, en témoignent des titres brefs marqués par une plume abrasive comme « Beggar » ou « Knife In The Feathers », faisant preuve d’une violence sans retenue dans le fond comme dans la forme. Cependant la palme mérite d’être décernée à « Will Is The War », titre de césure au beau milieu de l’album, se démarquant par sa longueur, son instrumentation, mais aussi par la place faite aux cris malsains du chanteur. La track propose en effet une approche différente et originale du Grindcore, en laissant le groupe affirmer son identité. Une piste à suivre pour les albums suivants ?

Il est en tout cas certain que ce The Blind Hole est un bon opus, bien que perfectible et peut-être difficile à apprécier et comprendre pleinement dès la première écoute. Dead In The Dirt se voit entamer ainsi un début de carrière prometteur (désormais membre de l’écurie Southern Lord Recordings), et signe une œuvre que l’on espère être la première d’une longue série de méfaits.

A écouter : Will Is The War, Vein, Mask
Dead In The Dirt

Style : Grindcore
Tags : -
Origine : USA
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