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Biographie

Cult Of Luna

Les suédois de Cult Of Luna nous inondent de leurs atmosphères cathartiques et émotionnelles depuis 1998. Le groupe est né de la séparation d'Eclipse, d'où le choix de Cult Of Luna en guise de nom pour la nouvelle formation, afin de garder un lien avec le passé.
Cult Of Luna est un groupe majeur, dont la route mène assurément au sein de contrées que NeurosisIsis ou Breach avaient déjà foulées. Après un album éponyme, puis The Beyond, forgés tout deux dans un moule riche arborant des courbes metal et post-hardcore toujours très noisy, Cult Of Luna nous livre Salvation en 2004 chez Earach Records. Les lignes se font plus atmosphériques, proches du Post-Rock parfois, mais toujours autant inspirées. Il ne faut que six semaines pour boucler Somewhere Along The Highway à leur retour de tournée en 2006. Toujours désireux d'évoluer d'un album à l'autre, Cult Of Luna ne rate pas le coche avec ce disque qui sort encore une fois chez Earache Records. Deux ans plus tard, le groupe poursuit ses travaux avec Eternal Kingdom. Début 2010, le groupe sort Eviga Riket en format audio-book (une version anglaise et une version suédoise), ce livre musical raconte la suite de l'histoire de Mr. Holger Nilson personnage étrange qui avait été évoqué tout le long d'Eternal Kingdom
En 2012, le chanteur Klas Rydberg annonce son départ. Depuis lors, c'est Johannes Persson qui assure la place de frontman. Un an plus tard, sort Vertikal, album conceptualisé autour du film de Fritz Lang, Metropolis (1927) et de ses formes rectilignes. Quelques mois plus tard suit l'EP Vertikal II qui comprend notamment un remix de Justin K. Broadrick (Godflesh). 2016 est une année très prolifique pour le groupe qui sort successivement Råångest, un split EP avec The Old Wind et surtout Mariner, en collaboration avec Julie Christmas. Faisant suite à l'univers froid, mécanique et urbain du diptyque Vertikal, ce nouvel LP se concentre de l'exploration spatiale.
Trois ans plus tard sort A Dawn to Fear qui marque le retour à un son plus organique qui n'est pas sans rappeler certains des premiers albums de la formation. Largement plébiscité par la presse, ce huitième album est suivi en 2021 par l'EP The Raging River qui est le premier disque sortis par les suédois sur leur propre label, Red Creek Recordings.

16.5 / 20
13 commentaires (17.27/20).
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The Raging River ( 2021 )

Là où la continuité entre Vertikal et Vertikal II allait de soi, les choses ne sont pas ici aussi évidentes qu’elles pourraient en avoir l’air. Faisant suite à une démonstration de force et de massivité, The Raging River m'évoque une forme de retour à la surface, à la lumière. L’orientation artistique n’est pourtant pas radicalement différente que celle qui prévalait sur A Dawn To Fear (What I Leave Behind, frontal du début à la fin aurait parfaitement pu y figurer) mais le ressenti global n'est pas le même. Plusieurs éléments semblent y concourir, de l’utilisation de samples électroniques de façon moins désincarnée que sur Vertikal à la légèreté de la section rythmique sur certains passages (par exemple Wave After Wave) en passant par des respirations plus marquées. A ce titre, Inside Of A Dream, en collaboration avec Mark Lenagan, s’avère en première lecture plutôt anecdotique, ce qui est assez surprenant lorsqu’on lit dans la promo de l’ep que les suédois ont attendu plus de quinze ans avant de trouver le courage de le contacter. A l’usage, le morceau joue parfaitement son rôle d’interlude et le break qu’il apporte contribue même à donner du cachet à l’ep.

L’ostinato cumulative, ce procédé de composition consistant à répéter obstinément une structure tout en l’enrichissant ou en la faisant légèrement varier a beau être devenue au fil des années une marque de fabrique de la formation, celui-ci se montre toujours aussi efficace. Il faut dire que Cult Of Luna le maîtrise à la perfection et sait jusqu’où aller, comme sur Wave After Wave qui sait basculer dans un second mouvement au moment où l’on commence à se dire que le titre s’enferme sur lui-même. L’utilisation des guitares sur ce morceau aux influences drone est assez intéressante, les riffs étant en grande partie délaissés au profit de nappes vaporeuses et de notes étirées à l’infini sur lesquelles le devant de la scène est occupé par un clavier aux accents psychés. 

A vouloir écrire sur un disque qui est le nième d’une discographie longue comme le bras il est facile de tomber dans le piège des comparaisons à outrance, tel ou tel aspect nous faisant fatalement penser à un ancien titre ou même à un ancien album. On se retrouve ainsi à revisiter la carrière du groupe en disséquant de manière minutieuse ce que l’on entend tout en notant les similarités et les différences, quitte à passer à côté de l’essentiel et à prendre plus temps à écouter autre chose que le disque censé être chroniqué. Difficile donc, à l’écoute de The Raging River, de ne pas porter un regard rétrospectif, surtout lorsque ses géniteurs eux-mêmes le relient à son prédécesseur en le décrivant comme un pont, une étape nécessaire afin de clore le process d’écriture débuté avec A Dawn To Fear.

Jusqu’au précédent album, Cult Of Luna avait pour habitude de délimiter précisément ses process d’écriture en choisissant un thème ce qui leur permettait de cadrer chaque session avec un début et surtout une fin. Récemment, Johannes Persson a expliqué qu’il avait décidé de laisser plus de place à la spontanéité. Ce faisant, en tant qu’auditeur, on a l’impression que le groupe s’est engagé dans une démarche qui ne renie ni ne copie le passé, mais l’utilise en le réactualisant. Tels des Easter Eggs, de nombreuses réminiscences viennent ainsi colorer The Raging River. Three Bridges, peut-être son meilleur titre, en empruntant à droite ou à gauche une ambiance, un sample ou un rythme donne ainsi l’impression de parcourir vingt ans de carrière. A bien y regarder, l’artwork, comme celui d’A Dawn To Fear, fait d’ailleurs la part belle à la figure du cercle, comme pour souligner l’idée du cycle continu et infini. C’est peut-être là aller trop loin, mais tant qu’à être dans les interprétations poussives, la lune n’est-elle pas une parfaite illustration de cette métaphore, revenant sans cesse sans être tout à fait la même ?

The Raging River s'écoute en intégralité ici.

18 / 20
39 commentaires (18.03/20).
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A Dawn To Fear ( 2019 )

Pendant que tout le monde se touche sur le dernier et bien trop attendu album de Tool, dans le petit monde des musiques dites "Post", l’un de ses plus fervents fer de lance, est également sur le retour, six ans après son dernier "vrai" album, Vertikal et trois ans après la collaboration avec Julie ChristmasMariner. On n’est pas vraiment sur le même genre musical, mais les deux albums ont le point commun d’avoir été tous les deux très attendus par les fans (pas à la même échelle bien sûr) et le retour des suédois avec ce A Dawn To Fear, vient confirmer une discographie sans faille et d’une grande qualité.

De prime abord, Cult Of Luna revient avec un album dense. 80 minutes, huit titres, si tu n’es pas trop nul.le en math, tu auras compris que ça donne des titres plutôt étirés en longueur. Mais une seule écoute suffira à se rassurer, A Dawn To Fear s’écoute du début à la fin sans mal et se montre assez accessible dans sa construction et dans son approche. Pas facile pourtant de succéder au fabuleux Mariner, ou de poursuivre ou non l’évolution électronique et expérimentale de VertikalA Dawn To Fear balaie ces interrogation de la main et décide d’un ton frondeur : cet album sera celui où Cult Of Luna fait ce qu’il sait faire de mieux. On peut donc le voir comme une sorte de retour aux sources, une musique assez proche d’un Somewhere Along The Highway / Eternal Kingdom, mais pas aussi Post-Rock qu’un Salvation par exemple. Il est assez logique d’être septiques là-dessus, surtout que Cult Of Luna est un groupe relativement évolutif dans sa discographie. Mais considérer uniquement cela comme un retour aux sources serait faire l’impasse sur l’incroyable richesse de cet album, et surtout le talent d’écriture de chacune de ses huit pistes. Et puis ça serait aussi faire l’impasse de toute l’évolution de carrière de Cult Of Luna. En effet, si A Dawn To Fear, sonne ainsi, de manière aussi dense et sombre, c’est bien que le groupe a appris, s’est perfectionné avec le temps et se nourrit de son expérience pour livrer un disque incroyable et n’ayons pas peur des mots, peut-être l’un des tous meilleurs de sa discographie, pourtant loin d’être faiblarde.

Encore une fois, la production (de Magnus Lindberg, a-t-on besoin de le préciser) est dantesque. A Dawn To Fear est sans doute l’album qui sonne le plus massif de leur discographie et met étonnamment extrêmement bien en valeur les éléments atmosphériques et les passages Post-Rock. De l’art de savoir parfaitement doser les choses. Mais en réalité, tout ce qui vient d’être dit confère du détail. Car l’important est ailleurs. Le truc qui fait de ce A Dawn To Fear si marquant, si excellent, c’est bien la capacité des suédois à écrire des morceaux qui te font frissonner, qui ont la rage, la vraie, celle épidermique. Ce truc aussi qui sait atteindre ce petit truc tout mou sous notre poitrine, indispensable à la vie. Il semble presque gênant de rentrer dans l’intimité de A Dawn To Fear, tant il regorge de subtilités et de moments forts qu’on aurait un peu l’impression de spoiler. Mais tant pis, l’ouverture sur The Silent Man, te met à terre avec ses riffs percutants et ses mélodies aigres. En parlant de mélodies et d’arpèges la ligne de guitare du titre éponyme en milieu de morceau hantera tes nuits et ce n’est pas le morceau suivant Nightwalkers, sur son thème obsédant (rappelant étrangement une mélodie sur le dernier album de Russian Circles : Milano) qui t’aidera à aller mieux. We Feel The End est un titre très vaporeux qui rappelle une sorte de Back To Chapel Town sur Somewhere Along The Highway. Et puis il y a cette fin, renversante, The Fall. Un condensé du savoir de Cult Of Luna, ces mélopées étranges, ce truc tordu, la progression vers autre chose. Ces méandres, mais cette chose visqueuse qui te colle à la peau et puis le basculement. Ce "we fall" hurlé, lourd de sens, ce couperet. Cult Of Luna tient là l’une des pièces maîtresse de sa carrière. Ce n'est qu'un aperçu, car il faut vivre cet album, le découvrir soi même et il serait dommage d'en appréhender les recoins puisqu'il n'en tient qu'à toi d'en faire la découverte. 

A Dawn To Fear n’est peut-être pas un album surprenant en soit, quand on connait le groupe, leur parcours, et leur habilité à pouvoir nous étonner car ils sont là ou on ne les attendait pas forcément. Et quelque part, oui, Cult Of Luna, n’est pas parti dans l’évolution logique qu’aurait pu être une suite à Vertikal. Mais ils sont surprenants dans leur manière d’écrire leur musique, de nous faire vibrer. Il n’y a pas une minute à jeter dans ce disque. Tout est cohérent, tout se suit, est parfaitement construit. On tient là un grand album, c’est indéniable, de ceux qu’on peut écouter et réécouter sans jamais se lasser, en découvrant de nouvelles choses à chaque fois, en frémissant comme au premier jour. Cult Of Luna c’est ce colosse du Post Metal à la force tranquille. Il est là, sûr de lui, indétrônable, toujours aussi impressionnant et c’est pour cela qu’on succombe à leur musique.

16 / 20
2 commentaires (13/20).
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Råångest (split avec The Old Wind) ( 2016 )

Pelagic Records a eu la délicieuse idée d’associer le temps d’un split EP deux groupes majeurs du Postcore suédois. En effet, la particularité de Råångest est de réunir Cult of Luna et The Old Wind. Certes seulement pour 20 minutes, mais tout de même, ça a de la gueule. 

Muet depuis la sortie de Vertikal II en 2013, Cult of Luna nous propose ici une reprise du groupe culte Crust / Punk, Amebix, avec le titre Last Will And Testament. Projet plus ambitieux qu’il n’y paraît puisque ce morceaux date de 1987. Mais il en faut plus pour fait peur à CoL qui offre une version très personnelle, sans pour autant dénaturer l’originale. C’est un peu la marque des grands, savoir s’approprier un titre tout en conservant l’identité originelle de celui-ci. On retrouve tout ce qui fait de Cult of Luna un groupe prédominant du mouvement Postcore ; une ambiance froide, des guitares lourdes saturées, et des vocaux profonds dont la tristesse n’a d’égale que la colère. Sans être stratosphérique, la performance est néanmoins excellente, les 7 minutes en paraissent 15 tellement on se sent absorbé. Espérons que cela donne aux Suédois l’envie de composer un nouvel album pour cette année. 

Côté The Old Wind, c’est du neuf, avec deux titres enregistrés pour l’occasion. Formé par Tomas Liljedahl, ancien frontman de Breach, The Old Wind nous emmène sur un terrain plus sombre et lourd que ses compatriotes. Le tempo lent et hypnotique est brisé par quelques salves violentes qui résonnent longtemps après avoir percuté un auditeur plongé dans une espèce de léthargie. Il se dégage une ambiance presque cérémonieuse des compositions de TOW. Le chant de Liljedahl y est pour beaucoup, l’homme y exorcise ses démons et sentiments les plus noirs aux travers de vocaux agressifs et terrifiants. Très complémentaires, Wooden Scythe et Daughters Of Cleanse s’inscrivent dans la lignée de leur premier et seul opus, à ce jour, Feast On Your Gone, sorti en 2013, dont le successeur devrait arriver au cours de l'année. 

Råångest s’adresse tout autant aux fans des deux groupes qu’aux curieux. Sa version vinyle collector sera un très beau cadeau pour les premiers et la digitale et CD d'excellents moyens de découvrir Cult of Luna et The Old Wind pour les seconds.

A écouter : Tout et très fort
17 / 20
45 commentaires (16.66/20).
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Mariner (avec Julie Christmas) ( 2016 )

L’annonce a été aussi soudaine qu’improbable : Julie Christmas et Cult Of Luna s’apprêtent à sortir un album collaboratif. Improbable car cela faisait quelques années maintenant que l’on n’avait pas entendu l’Américaine s’impliquer autant dans un projet. Connaissant les qualités intrinsèques des protagonistes, l’excitation de toute une communauté d’aficionados de musiques obscures a littéralement crevé le plafond, à juste titre. Les mains moites, l’ouïe acérée : il est temps. L’alliance de ces deux mastodontes de la musique contemporaine tient-elle ses si belles promesses ? Que vaut réellement Mariner ?

Prémices d’une évidence  

Ce n’est pas comme si nous n’avions pas été prévenus. Depuis plus de quinze ans Cult Of Luna sème les perles d’un fabuleux collier, n’ayant que faire des modes qu’un temps figé impose. En 2013, Vertikal dénotait par cette modernité nouvelle et ses escapades flirtant avec l’électronique. Des éléments que l’on retrouve sur Mariner, trois ans plus tard. Julie Christmas, quant à elle, nous a enchantés maintes fois avec le Noise Rock maladif de Made Out Of Babies, mais aussi avec cet éclair de génie, ce monument émotionnel qui, dix ans plus tard reste toujours si indomptable : Battle Of Mice. De la concupiscence établie à partir d’une introspection malsaine, A Day Of Light venait cueillir avec un sens inédit du malaise les amateurs d’une musique inqualifiable tant elle remuait les sens. À l’annonce de la collaboration qui nous intéresse, cet album est forcément venu à l’esprit de ceux qui le connaissent. Le parallèle entre Neurosis et Cult Of Luna (Josh Graham, ex-membre de Neurosis a participé à Battle Of Mice), deux des plus fameux groupes de la scène Post-Metal se faisait tout à fait naturellement. Quelques années plus tard, il était donc finalement temps de retrouver cette voix si unique s’entremêler aux assauts sismiques des guitares plombées.  

Espace temps  

De la friction sonique éclot une certaine vérité. Celle de ce moment si pertinent où votre pelage subitement se dresse, vous laissant face à une évidence, celle d’être nez-à-nez face à un objet rare, une performance qui ne se laissera pas dompter facilement.
Si Mariner est un disque complexe qui ne s’appréhende pas aisément, la qualité de l’œuvre ne fait aucun doute dès la première écoute, dès les premiers instants. Sa construction laisse ainsi entrevoir les contours d’une démarche globalisante, construite dans l’idée d’immerger l’auditeur au cœur d’un magma permanent, duquel l’échappatoire se pare d’illusions. Spatial, aérien, grandiloquent, cet album s’intègre telle une expérience mouvante, conçue de manière à captiver sans oublier ses sombres racines à l’aide de brusques échauffourées péremptoires. Ainsi Mariner se compose de cinq longs morceaux, entre huit et neuf minutes pour les trois premiers et plus de treize pour les deux derniers. Cette longueur significative constitue le soubassement de cet équilibre si fragile entre la voix sibylline de Julie Christmas et l’armada de Cult Of Luna. Chaque morceau voit son étirement mis à profit pour mieux jouer les trouble-fêtes, surprendre pour mieux captiver.

Danser sur le fil

Julie Christmas
est, comme à son habitude, la reine de son empire. Auteure d’une performance époustouflante à tout point de vue, elle laisse éclater un savoir-faire puisé dans les méandres d’une malice glaçante. Sur Chevron, elle oscille constamment entre hurlements possédés et ritournelles diaboliques. Cette alternance se démarque également sur The Wreck Of SS Needle, où ses chuchotements pernicieux viennent entrelacer la hargne globale de son propos et ainsi guider l’efficacité rageuse des guitares de Cult Of Luna. Notons également les nombreux « cache cache » entre elle et Johannes Persson, ainsi que la monumentale puissance qui anime leurs parties communes. Cygnus en est l’exemple le plus marquant, tant la fin proposée est redoutable. Si les trois premiers morceaux se suffisent à eux-mêmes par leur singularité, Approaching Transition et Cygnus viennent indéniablement se compléter pour finalement ne former qu’un seul long mouvement de presque trente minutes. L’on aurait sans doute apprécié que le premier soit raccourci de quelques minutes, mais disons-le franchement : la progression vers le fameux final susnommé est d’une justesse indiscutable. Épris d’un déséquilibre constant au cours de ce voyage cosmique, Mariner joue avec nos émotions, entre franche brutalité et escapades mélodieuses qui viennent confirmer qu’avec ces deux entités, la déception ne pouvait être au rendez-vous.

Mariner était à double tranchant. Soit une satisfaction totale, soit une double déception. Fort heureusement, ces deux géants de la scène alternative nous gratifient d’une œuvre grandiose et aboutie qui figurera dans de nombreux « tops » de fin d’année. Il ne nous reste plus qu’à espérer qu’à l’instar d’A Day Of Light de Battle Of Mice, il ne s’agisse pas du chant du cygne de cette fabuleuse collaboration.

A écouter : Evidemment.
17 / 20
42 commentaires (16.51/20).
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Vertikal ( 2013 )

A chaque nouveau disque de Cult Of Luna, c'est toujours le même rituel : d'abord on observe l'objet, on détaille chaque partie du packaging, puis on enfourne le disque à même la platine, sans amorce, en espérant que le ciel devienne noir et que la pluie martèle le sol en creusant de multiples sillons.

En prenant comme fil conducteur le film Metropolis, Cult Of Luna s'ajoute à la longue liste des artistes inspirés par l'oeuvre de Fritz Lang, bien qu'ici l'hommage soit plus sonore que visuel. Car derrière l'artwork grisâtre imageant des tours de métal et béton, les Suédois s'essaient au même jeu que Eternal Kingdom : livrer un album conceptuel, axé sur une oeuvre (réelle ou fictive) et qui arrive à s'épanouir sur un peu plus d'une heure.
De la même manière qu'Eternal Kingdom, tout semble s'articuler autour d'un titre, "Vicarious Redemption", qui montera en puissance sur 19 minutes jusqu'à l'explosion finale. Du CoL comme on pouvait l'attendre, massif, usant de la même base pour progresser au fil des ans. Heureusement, Vertikal n'est pas le disque d'un seul morceau : le combo s'essaie à créer des ambiances ("I: The Weapon") et la principale évolution de Cult Of Luna sur Vertikal se révèle être l'incorporation de touches plus électro, jamais prédominantes mais se mariant au reste de la palette chromatique sonore utilisée ici, allant parfois jusqu'à rappeler Aucan ("Mute Derparture", "Vicarious Redemption".

Pouvait on imaginer Cult Of Luna autrement que ce qu'il est sur Vertikal ? Véritablement, la réponse sera négative. On connait maintenant la recette, on l'esquisse mais on l'apprécie toujours autant, notamment lorsque les derniers détails épicent l'ensemble. Car au final, peut-on parler de surprise pour "In Awe Of" ou "Mute Derparture" ? Les mélodies amènent le nom au creux des oreilles, le chant dégage toujours cette sensation de puissance et on retrouve rapidement ce qui a fait la force de Cult of Luna. La principale subtilité, en dehors des ajouts électroniques, prendra forme au travers de "Passing Through" : la Fin, telle qu'on l'a toujours espérée, lente, morne, fatiguée et hypnotisante dans ses derniers instants.
Comme toujours, tout est calculé jusqu'au moindre détail et on reconnait encore une fois le travail de composition des Nordiques, comme sur le très court "The Sweep". C'est d'ailleurs l'un des gros points commun avec Neurosis, puisqu'ils sont ici assez proches : tout calculer, anticiper les minutes qui suivent alors que les premières notes amorcent la montée en puissance. Certains seront las de ce jeu de dupes ou l'on ne cherche plus l'explosion prévisible tant la formule de base est solide et éprouvée, la surprise ne tenant en plus que dans l'enrobage du bonbon Postcore.

S'il ne tenait qu'à moi, Vertikal serait à placer sur le haut du panier de la discographie de CoL. Mais ce serait en oublier la quasi totalité des disques précédents qui eux, ne prennent pas une ride malgré le poids des années. Encore un sans-faute en somme.

A écouter : I:The Weapon et Vicarious Redemption
17 / 20
29 commentaires (17.41/20).
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Eternal Kingdom ( 2008 )

En quelques années Cult Of Luna a réussi à prendre sa place dans les ténèbres au coté des grands frères américains. Autant dire qu'une nouvelle production des suédois est attendue avec impatience et sera décortiquée par bon nombre de fans (ou pas). Eternal Kingdom arrive 2 ans après le très personnel, et très post rock,  Somewhere Along The Highway.
D'abord des précisions importantes sur Eternal Kingdom, celui-ci est un concept album (toutes les pistes ont un rapport entre elles). Le groupe a trouvé suite à un grand ménage dans son local de répet' (situé dans un ex hopital psychiatrique des années 20) le journal de Holger Nilsson, un des ex internés. Dans ce journal il y raconte le meurtre de sa femme et explique son innocence précisant que sa femme a été tuée par Näcken (l'équivalent de Satan) et donne de nombreux détails sur des Kumans (mi homme, mi ours) et ce monde fantastique qu'il imagine. Eternal Kingdom reprend ces écrits et tente de retranscrire musicalement la folie des mots.

De part sa source d'inspiration on s'attendait à un album sombre et glauque, sur ce point Cult Of Luna ne nous décevra pas, Eternal Kingdom est clairement l'album le plus sombre du groupe ; suivant le très aérien  Somewhere Along The Highway le choc n'en est que plus brutal. Ceux qui avaient fui le groupe pour ses envolés post rock peuvent revenir poser une oreille sur les 10 titres (dont quelques interludes) de ce nouvel opus.
Toujours marqué au fer rouge du style Cult Of Luna (ces guitares qui s'étire, ces lentes agonies finissant en coup de boutoir pachydermique, ces éclaircie tuée dans l'oeuf, ...) cet album pourrait être vu comme un retour aux deux premiers opus des suédois; et les premières écoutes donneront ce sentiment de quasi régression. Pourtant, derrière ce coté très accrocheur mais un peu rétrograde, on pourra petit à petit apprécier le travail de fourmi réalisé par le groupe. On retiendra particulièrement les guitares avec des arrangements affolants (pitié n'écoutez pas ce disque sur des enceintes moisies ou des écouteurs de game boy!). Exit le post rock ici on parlera plus volontiers de prog rock (pour vous en convaincre, calez vous Ghost Trail sans rien faire d'autre et appréciez).
Eternal Kingdom prend toute son ampleur dans les détails, sons électroniques discrets (Mire Deep en regorge), riffs dissonants, note glissée ci et là, accélération ou ralentissement discrets.
Et bien entendu, comme à son habitude, les passages les plus violents seront tout aussi lourds et puissants (ce final sur Ghost Trail! Ou la folie quasi noise de Curse). Coté prestation vocale l'ombre de Steve Von Till (Neurosis) planera lourdement (euphémisme?) sur certains titres (comme The Great Migration, ça ne vous rappelle pas Given To The Rising ?), est ce un mal?

Cult Of Luna signe avec Eternal Kingdom son album le plus sombre, et peut être le plus travaillé des cinq. L'album sera à écouter avec une attention minutieuse, et si possible face aux paroles pour apprécier pleinement les mouvements musicaux. Cinquième chapitre pour la discographie des suédois et pas encore de raté (pour peu que les albums les plus post rock ne vous aient pas largué).


Un titre et des explication sur chaque titre dispo sur le myspace de l'album.

A écouter : Ghost Trail, Following Betulas
18.5 / 20
48 commentaires (17.9/20).
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Somewhere Along The Highway ( 2006 )

Salvation sorti il y a peine 2 ans avait marqué, monument de ce mélange de metal / hardcore et de son plus aérien venant renforcer le côté oppressant des parties les plus extrêmes. A cette époque on avait classifié le groupe dans le Métal Atmosphérique / Noise, depuis on parle de postcore et une ribambelle de groupes se sont engouffrés dans cette brèche préalablement ouverte par les monstres sacrés que sont Neurosis et Isis. Force est de constater que les groupes officiant dans ce style ont le plus souvent tenus leurs promesses, alors comment les suédois de Cult Of Luna, en quelque sorte les premiers à ouvrir le bal et suivre la voie Neurot, allaient-ils réagir ? Seraient-ils capables encore une fois de repousser les limites de leur propre musique pour réitérer l’exploit qu’était Salvation sans pour autant se répéter. Voilà quelques éléments de réponse.

Somewhere Along The Highway s’ouvre sur un morceau cotonneux (Marching To The Heartbeats) que ne renierait pas Sigur Ros, les guitares et clavier amènent leurs douces mélodies et plongera les plus rêveurs dans un coma profond. Coma qui ne durera au mieux que 3 minutes et 17 secondes, le temps du morceau, car Finland viendra pulvériser ses doux rêves pour les transformer en cauchemar des plus glauques ; la bête au pas lourd est en effet de retour ; encore plus massive et encore plus énervée ; juste le temps de l’apercevoir et de voir partir au loin son grondement pour de nouveau se retrouver dans une béatitude quasi amoureuse. Là où l’on se pensait de nouveau serein, le doute viendra nous envahir à nouveau, le silence s’alourdit, plus rien ne bouge, petit à petit la crainte nous envahi avant qu’à nouveau le sol et le ciel se déchirent en deux et nous plongent une nouvelle fois dans les pires supplices.
Voilà de façon épique à quoi Cult Of Luna peut faire penser, libre à chacun de s’approprier cette musique et de se conter sa propre histoire, mais aucun doute sur la trame générale de celle-ci : des hauts et des bas, des moments joyeux foudroyés par des drames, un calme plat secoué par une tempête démoniaque.
Ce Somewhere Along The Highway comble les espoirs les plus fous des amateurs de Salvation ; ceux préférant les précédentes productions du groupe et allergique à Salvation enteront définitivement le groupe ; mais pour les autres Cult Of Luna entrera au panthéon des groupes marquants. Car si Salvation était nimbé de génie ces nouveaux 7 titres prouvent que cela n’était pas que temporaire mais bel et bien une créativité et un talent monstrueux. Tous les éléments qu’on l’on avait apprécié dans Salvation sont ici ciselés avec encore plus de finesse et touche encore un peu plus près leur cible, un bonheur d’entendre de tels compositions.

Mélange de post rock et d’un hardcore lourd et oppressant Cult Of Luna avec ce 4ème opus pousse encore un peu plus loin ses limites, les passages post rock sont de plus en plus réussis et leurs alternances, avec les parties pachydermiques et divinement glauques, est l’écrin parfait pour faire ressortir toute la violence des compositions. Somewhere Along The Highway vient placer Cult Of Luna dans la cours des grands, des très grands.


A noter : l’exemplaire envoyé à la presse contenait d’horribles « You’re listening to Somewhere Along The Highway from Cult Of Luna, out on Earache Records » placé en plein milieu des morceaux (ceci afin d’éviter des les encoder pour les mettre en téléchargement). Presque un attentat pour ce genre de musique, c’est donc avec les morceaux récupérés par des moyens que la morale réprouve que cette chronique a été faite, et cela change complètement la donne et permet de se plonger complètement dans le disque. Inutile de le rappeler mais soutenez, en achetant leur CD, les artistes que vous appréciez.

Pour écouter l’album dans son intégralité c’est .

A écouter : Finland, Dim, Thirtyfour, Dark City Dead Man
18 / 20
31 commentaires (17.48/20).
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Salvation ( 2004 )

Le Salut est là. Nous y sommes. Les ténébreux suédois de Cult Of Luna nous libèrent d'une attente fébrile. Les deux albums précédents, insolents de violence et de maturité, repoussant au loin les frontières d'une musique obscure et cathartique entre metal, hardcore, sludge et noise, avaient déjà promu le groupe au rang des incontournables d'un genre hybride et torturé à l'image des américains de Neurosis ou  Isis. La chute est de mise. Salvation marque la rupture.

Nous étions prévenus, le blizzard glacial de Suède ne cristalliserait pas l'univers de Cult Of Luna. Salvation est une métamorphose physique et psychique qui propulse le groupe au sein de sphères plus atmosphériques, nébuleuses et aériennes. Désormais, les parties planantes gonflées à l'Helium empruntant au post rock (think Mogwai) s'étirent sur de longues minutes et les vocalises absorbent régulièrement quelques bulles d'air passagères. La douleur s'exprime de manière sous-jacente, en transparence de voiles brumeux tissés par des chapelets de notes suspendues dans le temps et l'espace. Cult Of Luna se contient et resasse sa colère pour ne la relacher qu'au dernier moment, dans un flot continu à la violence exacerbée nourri de riffs pachydermiques et d'un chant abrasif titanesque. L'énergie dégagée vampirise littéralement. Cult Of Luna parvient à doser de manière idéale, à innoculer juste assez d'eau de source dans son vin âpre et dur, pour que les morceaux longs et méandreux, conservent ce qu'il faut de corps et de contenance. En véritable série de lâmes de fond s'abattant inlassablement, l'orchestration se base sur la reprise de mêmes parties rythmiques nuancées par jeu de ton et de temporisation. Il en ressort une redondance hypnotique, terriblement prenante, qui jouxte dangeureusement les frontières de l'âme. "Leave Me Here", sans doute le morceau le plus accrocheur sur les premières écoutes, est le parfait exemple de la maîtrise acquise par les suédois. Rarement la cohabitation de parties épurées et de passages condensés n'a été aussi bien amenée. La grande classe.

Cult Of Luna souffle des airs connus ici bas mais l'interprétation en change notre perception de manière significative. Salvation est de ces disques charnières qui sont copiés, conspués et adorés. Plus accessible et moins pesant que The Beyond, Salvation possède toutefois un potentiel émotionnel qui lui est peut être supérieur. La richesse des compositions en est assurément la cause et Cult Of Luna apparait plus que jamais comme une formation intègre au talent indéniable qui s'écarte des influences et génère un univers personnel et envoûtant.

Télécharger : Leave Me Here

A écouter : Leave Me Here - Echoes
16.5 / 20
11 commentaires (16.05/20).
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The Beyond ( 2003 )

The Beyond est le deuxième album du groupe, deux ans après l’excellent éponyme qui posait les bases du son de Cult of Luna. Il constitue la fin de la première période de Cult of Luna juste avant le virage amorcé par Salvation, lorgnant vers un postcore plus aérien. Car aérien The Beyond ne l’est pas, au contraire, il terrasse l’auditeur, le plaque au sol avec une puissance et une violence incroyable.

L’album débute sur Inside Fort Meade (Fort Meade est le siège de la NSA aux Etats-Unis), une intro faite de samples rappelant les démarrages successifs des moteurs d’un avion, de plus en plus fort. Receiver démarre et c’est l’explosion, un mur de guitares superposées sort des enceintes. La puissance est le maître mot, elle est ici à l’état pur et nos sept (!) musiciens mettent tout en œuvre pour la décupler encore, avec la ligne de basse lourde au possible, cette batterie lente et presque hypnotique, les cris brutaux de Rydberg et ces samples qui accompagnent le tout avec une grande finesse. L’excellente production met chaque instrument à sa place, pour obtenir un tout massif et bruyant, un rouleau compresseur écrasant tout sur son passage.

Comme son prédécesseur, The Beyond est très sombre. Les passages plus calmes y sont évidemment pour beaucoup et permettent à l’auditeur de se plonger plus profondément dans les longs morceaux de l’album (8 à 12 minutes environ). L’ambiance y est assez futuriste, des images de destruction et de chaos se succèdent, jusque dans les paroles, par exemple la référence aux massacres de Sabra et Chatila dans Circle.

Certains reprocheront à cet album d’être un peu trop long et massif, (une heure et quart environ), un peu épuisant. Soit. Mais on vite oublie ces maigres défauts tant la musique captive et submerge l’auditeur par sa profondeur.

A la fois puissant, intense, violent et le tout avec une finesse exemplaire, The Beyond est donc tout aussi incontournable que les autres albums de Cult of Luna. Nos scandinaves ont définitivement réussi à se créer une véritable identité qui les propulse sur le devant de la scène, formant un trio gagnant avec Neurosis et Isis. Salvation ne fera que confirmer leur statut de groupe indispensable

A écouter : Genesis, Circle, The Watchtower, Further et le reste...
18 / 20
15 commentaires (17.67/20).
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Cult Of Luna ( 2001 )

Cult Of Luna par Cult Of Luna. Sobriété de l'intitulé. Pourtant, plus qu'un disque, c'est un voyage obsédant, plus qu'une entrée fracassante, amplifiée au fil des années, c'est une révélation, explosive et implacable.

Saturée, nourrie par un chant hardcore totalement écorché, des rythmiques plombées, Cult Of Luna est une débauche furieuse et habitée qui laisse groggy. Dans un climat aride, elle entraîne l'auditeur en pénitence, le secoue en tous sens, répète des motifs musicaux avec entêtement avant de le terrasser par des respirations apaisées. L'explosion de colère dégagée est d'autant plus redoutable, parvenant à élever régulièrement la température de plusieurs degrés à coups d'instrumentations déchirées. Impossible d'échapper à la pression écrasante qui s'impose dès la première étape du périple, la révélation Cult Of Luna s'incarne, semblable aux maîtres Neurosis de l'autre côté de l'océan, et pourtant singulière. Il y a dans les paysages désolés qu'elle dessine une beauté prégnante qui interpelle violemment, imprécatrice. Elle griffe de ses guitares destructrices, pilonne au burin, et ne laisse souffler que le temps de subtils arrangements, comme ce passage au violoncelle sensé endormir la méfiance avant que la bête n'étale à nouveau toute sa puissance. 

Cueilli au menton par tant de fulgurances abrasives, puis soudain saisi par la noblesse des mélodies, des passages atmosphériques, le pénitent s'inquiète, il n'en voit pas la fin, constamment sous tension, et pourtant il s'y complaît. Car chaque étape musicale de ce périple s'emboite avec la suivante, au point qu'il s'égare avec plaisir dans un dédale d'émotions fortes dont il se souviendra. La houle l'emporte, un piano surnage, le caresse un instant, les guitares grondent en une vague colossale et impitoyable, réclament son sacrifice et dans cette océan déchiqueté par la tempête, il se sent vivant. Le climat apocalyptique n'est pas que musical, une voix autoritaire le pousse vers l'abîme à coup d'images fortes et désenchantées, mystiques par instants. Perdu dans l'immensité de Cult Of Luna, il s'abandonne à un voyage sans retour, rédempteur, éprouvant, dévastateur, vital. Chaque coup encaissé ne saurait s'effacer, chaque coup porté est libérateur, il lui commande de renoncer à comparer ce voyage à un autre en Temps de Grâce, de ne pas tergiverser et de se laisser happé, plongé dans le bouillonnement écumant qui s'offre à lui.

Passez du côté sombre du soleil, là où seule la lune éclaire les pensées affolées, quand l'âme s'éparpille dans la saleté sans espoir de repos, et respirez l'air raréfié de ce disque, sans regrets. Après l'Au-delà suffoquant, peut-être parviendrez vous avec autant d'émotion au Salut, à moins que vous ne préfériez vous perdre quelque part sur le Chemin, mais il vous sera très difficile d'oublier le Culte auquel on vous a convié pour la première fois ici.

A écouter : et � vivre aussi