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Biographie

Cryptic Tales

Cryptic Tales vient de Pologne et est fondé en 1989 par Piotr Kopko (Guitare/Chant) et Jaroslaw Maciuszek à la batterie. Dariusz Gibalewicz et Witold Zawdzki les rejoignent respectivement aux postes de guitariste et bassiste. Après deux ans de répétitions et évoluant alors dans un registre Doom / Death, le groupe sort en 1991 sa première démo cassette : The Sign Of The Southern Cross plutôt apprécié dans le milieu underground polonais. Deux ans après, Cryptic Tales enregistre son premier disque, toujours sur support cassette, chez Carnage Rec., intitulé Anathema (a priori sans lien avec la formation britannique) et commence à avoir une certaine renommée ce qui leurs permet de se produire en concert aux côtés d'autres groupes de la scène Metal polonaise. Valley Of The Dolls verra le jour en 1994 (réédité en 2009 sur format cd) ainsi que The Tales en 1996. Entre temps, Witold Zawadzki quitte le groupe en 1994 et est remplacé par Mateusz Bernardyn. Dariusz Gibalewicz s'en va également en 1997, remplacé successivement par Maciej Motyka et Jacek Fall qui occupe depuis le poste de guitariste.

S'en suit une pause de plusieurs années et c'est finalement en 2008 que Cryptic Tales choisit de réapparaître avec VII Dogmata Of Mercy, produit par Empire Records. Ayant abandonné ses racines Doom, le groupe a recruté depuis 2007 Bartlomiej Filipinski en tant que claviériste et distille maintenant un Black Metal Symphonique musicalement proche de Dimmu Borgir.

13.5 / 20
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VII Dogmata Of Mercy ( 2008 )

En plus de dix ans de carrière, Cryptic Tales a bien évolué passant du Doom / Death primitif des débuts à un Black Metal Symphonique avec leur nouvel album VII Dogmata Of Mercy. Pour ce faire, les polonais ont fait les choses de manières plus professionnelle (production carrée, enregistrement sur cd au lieu des vieilles cassettes à l'ancienne) bien décidés à faire parler d'eux en dehors des festivals des pays de l'est.

L'on passera sous silence le look très Cradle Of Filth / Dimmu Borgir pour s'attaquer directement à ce qui nous intéresse ici : la musique. Pourtant, les deux groupes précités reviendront régulièrement à l'esprit en particulier grâce à l'utilisation du synthé très présent tout au long de l'album masquant même parfois des parties de guitares intéressantes comme c'est le cas lorsque celles-ci abordent une facette Death dans leur riffing (Set The Unholy Icons Free). Mais ce que l'on retiendra surtout à l'écoute de VII Dogmata Of Mercy c'est l'approche mélodique avec laquelle le groupe use pour former ses huit compositions notamment lors de pièces épiques (In Immortality).

Néanmoins, Cryptic Tales ne se résume pas à un assemblage de mélodies, l'album étant en réalité plus sombre qu'il n'y paraît et puis il y a la voix arrachée, brute de Piotr Kopko qui ne nous rappelle que l'on a bien à faire à un groupe de Black-Metal. Côté ambiances puisque c'est le point fort de la galette, celles-ci sont mystiques, presque magiques à la manière d'un Immortal (Purgatory) ou obscures (Towards Modern Darkness) rappelant souvent le Dimmu Borgir d'Enthroned Darkness Triumphant
Une arme à double tranchant puisque la plupart des titres sont souvent longs et ont tendance à perdre un peu en efficacité sur la fin de l'album. Les polonais instaurent sans doute mieux leurs atmosphères macabres, mais Set The Unholy Icons Free et VII Dogma Of Mercy auraient par exemple gagnés à être raccourcis de façon à être plus incisifs.

Cryptic Tales aura peut-être du mal à se démarquer et acquérir une notoriété en dehors de leur pays d'origine car pour faire original dans le style ce n'est sans doute pas la chose la plus aisée. Cela étant dit, l'on peut prendre ce VII Dogmata Of Mercy comme il vient et l'apprécier simplement pour ses titres bien exécutés et ses ambiances réussies, comme un honnête disque de Black-Metal Symphonique, ni plus ni moins.

A écouter : Purgatory, Valley Of The Dolls II

Anathema ( 1992 )

Avant de faire du Black-Metal Symphonique, Cryptic Tales était un groupe de Death-Metal poussiéreux, demeurant confiné dans le milieu underground Polonais. Le genre de groupe que l'on aurait pu ranger sur son étagère (ou dans un coin de son disque dur) rempli de groupes de Metal à jamais oubliés. Peu de gens en ont d'ailleurs entendu parler, mais Redrum666 Records a choisi de rééditer en 2009 ce premier méfait des polonais, pour tous les férus de Death old school.

Replaçons-nous dans le contexte, nous sommes en 1992. Death, Morbid Angel, Obituary et consort ont déjà foutu une claque monumentale à tous les metalleux avides de violence et d'extrémisme musical en repoussant les limites de l'époque. Forcément ça donne des idées pour pas mal de jeunes formations souhaitant marcher sur les traces de leurs ainés et groupes fondateurs du Death-Metal. Parmi eux, Cryptic Tales sort Anathema (rien à voir avec les doomeux) cette année là. C'est donc tout à fait logiquement que l'on retrouve les caractéristiques propres aux groupes de cette période : des riffs carnassiers, sales, poisseux et malsains au possible à faire headbanger un mort, des soli diaboliques, du growl venu d'outre-tombe et une batterie en mode je pilonne tout sur mon passage. La petite particularité de Cryptic Tales c'est de noyer sont Death-Metal dans un Doom-Death primitif et crasseux, du fond des caveaux avec les ralentissements de Voices Inside The Beast qui rappellent alors Last One On Earth des hollandais d'Asphyx sorti la même année.

Il n'est pas du tout question d'originalité sur cet album des polonais. Cryptic Tales s'inspire largement de ce que des groupes comme Asphyx, Entombed ou Obituary faisaient à l'époque. A ce propos, l'influence de ces derniers est vraiment palpable que se soit dans la rythmique, les riffs quasiment calqués sur ceux de Trevor Press ou les growls de John Tardy comme sur In Grave Rotting Is Slowly. Mais Anathema est aussi leur première sortie donc on leur pardonnera volontairement cette erreur de jeunesse, surtout que sur la question de la violence et de l'efficacité, ils sont loin d'être à la traine car les compos tiennent largement la route. On sent aussi venir les premières expérimentations symphoniques disséminées ici et là (Anathema, Voices Inside The Beast) dans lesquelles le groupe tombera définitivement dix ans plus tard. Quelques petites idées font également leur effet comme l'instrumentale à la guitare acoustique sur la fin de Steeple Of The Nightmare plutôt bienvenue.

Bien sûr à cette époque là, tout le monde avait déjà entendu plus extrême, plus rapide, plus agressif que Cryptic Tales. Pourtant, aujourd'hui, l'on peut prendre Anathema comme un bon disque pour se remémorer de cette époque. Ce disque respire à plein poumon l'air nauséabond du Death-Metal des années 90's et ça fait plaisir.

A écouter : les six titres