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Biographie

Cranial

Formé suite à la séparation des Allemands d’Omega Massif en 2014, Cranial pratique un Post-Metal particulièrement soigné aux riffs acérés. 
Après un premier E.P nommé Dead Ends en 2015, Cranial sort en 2017 son premier album, Dark Towers, Bright Lights chez Moment Of Collapse Records.

Chronique

16.5 / 20
6 commentaires (16.58/20).
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Dark Towers, Bright Lights ( 2017 )

A la séparation d’Omega Massif en 2014, la tristesse était de mise. Après trois albums à la qualité croissante, le groupe décide brusquement de rendre les armes. De cette séparation brutale naissent Phantom Winter et Cranial, ces derniers s’aventurant sur les plates-bandes de leurs glorieux ainés avec ce premier album qui ressemble fort à un coup de maître. 

Cranial est ainsi le rejeton d’une séparation qui a mis en émoi tous les amateurs d’un genre à travers lequel il est difficile de se faire un nom. Les deux guitaristes d’Omega Massif, Michael Melchers et Andreas Schmittfull créent alors deux nouveaux groupes, pour le plus grand plaisir des fans de Post-Metal. Si Phantom Winter nous a déjà gratifiés de deux L.P en 2015 et 2016, Dark Towers, Bright Light est le premier véritable album de Cranial après leur très prometteur E.P Dead Ends en 2015. 
Composé de quatre morceaux culminant allégrement au-delà des dix minutes, ce premier essai se transforme dès la première écoute en révélation. Doté d’une esthétique racée tant sur le fond que sur la forme, Cranial adopte un enrobage somme toute assez classique pour le genre. Toutefois, contrairement au son gargantuesque d’Omega Massif qui n’était qu’instrumental, ici un chant provenant des tréfonds des abysses parcours l’album sans pour autant s’imposer, permettant ainsi de mettre en valeur de longues échappées épiques maîtrisées de bout en bout. 

À la différence des innombrables sorties du genre, Cranial possède cette capacité si rare à créer une atmosphère personnelle. Se rapprochant parfois des éléments cinématographiques du Vertikal de Cult Of Luna, de nombreux interstices électroniques et bruitages -discrets mais fondamentaux- sont en effet disséminés ça et là créant une cohérence globale très appréciable. 
Autre élément prépondérant à la qualité d’un album de ce genre : la qualité des riffs. Autant vous l’annoncer tout de go : vous en aurez pour votre argent. Les deux premiers morceaux sont conçus de la même manière : une progression orchestrée sur plusieurs minutes d’une main de maître, incluant des éléments Black Metal (notamment sur Towers) menant à une véritable orgie de riffs à la Love Sex Machine qui ne pourra que vous décoller la clavicule par l’efficacité et l’énergie déployées. Les gaillards ont de la bouteille et nous le prouvent tant on s’approche de la perfection dans ce style. La production est absolument phénoménale, à la fois précise, chaude et ronde, évitant l’écueil trop récurent de l’aseptisation. Bright et Lights viennent donner le coup de grâce, le premier par un riff monumental à la deuxième minute entrecoupé de passages Black Metal à couper un souffle que l’on a bien du mal à récupérer. Le second, Lights, n’est pas en reste, alternant mid-tempo et déflagrations infernales, même s’il s’agit probablement du morceau le moins marquant de l’ensemble. 

Mélodies soignées, riffs ravageurs, esthétisme léché, Cranial nous offre avec Dark Towers, Bright Lights un premier album qui se rapproche de ce qui se fait de mieux dans le genre. Tout amateur de Post-Metal ne pourra que se laisser aspirer par l’efficacité affolante émanant de ce premier album. Une question demeure cependant : pourront-ils faire mieux ? 

A écouter : Towers