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Biographie

Converge

Converge se forme à Boston en 1991. On aura tendance à classer le groupe en punk/hardcore, mais celui-ci développera en fait un nouveau genre qu'on appellera plus tard hardcore chaotique. qui influencera également le mouvement Screamo. Un mélange de hardcore et de Punk old school qui aboutira sur un style à la fois brutal, concassé, véloce et malsain mais non dénué d’émotion. Le quintet (qui deviendra quartet par la suite) sort une première démo cette même année. Suivront Halo In A Haystack chez Earthmaker et surtout Caring And Killing chez Hydra Head Records.
Converge attire l’attention d'EqualVision Records qui sortira Petitioning The Empty Sky en 1997 (réédité en 2005). Un an plus loin sort When Forever Comes Crashing suivi par deux splits avec Agoraphobic Nosebleed et Hellchild. L'album de la consécration Jane Doe les propulsent tout en haut des sphères Hardcore en 2001, tandis que l'objet suivant (Unloved And Weeded Out) sera édité par Deathwish (label co-fondé par Bannon) en 2003, contenant quelques raretés&b-sides. Le premier DVD des bostoniens (The Long Road Home) sort en juillet 2004, quelques mois après l'annonce de leur surprenante signature sur Epitaph Records. You Fail Me est pondu la même année, illustrant une nouvelle approche créative, plus maladive et torturée. No Heroes embraye deux ans plus tard, proposant encore une orientation différente en incluant davantage d'éléments Metal. Jonah Jenkins (Miltown, Milligram) viendra par ailleurs apporter sa contribution vocale sur Grim Heart/Black Rose. A un rythme toujours assez régulier et productif, Converge revient en 2009 avec Axe To Fall, confirmant l'orientation prise sur le disque précédent, en ajoutant quelques guests (Cave In, Genghis Tron, Steve Von Till). En 2011 paraîtra un split en compagnie de Dropdead où figure un titre bonus du prochain long format, Runaway.

2012 voit débarquer un autre split avec Napalm Death, et en particulier All We Love We Leave Behind, huitième album studio d'une formation essentielle, nouveau sommet de maîtrise et d'émotion. Après avoir tourné plus que de raison, ayant notamment joué l'intégralité de Jane Doe au Roadburn, Converge publie un second, consistant DVD live (Thousands of Miles Between Us) et se penche sur l'écriture de nouveaux titres. Ceci débouchera sur The Dusk In Us en 2017.

Jacob Bannon (Chant)
Nate Newton (Basse)
Kurt Ballou (Guitare)
Ben Koller (Batterie)

16.5 / 20
28 commentaires (15.95/20).
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The Dusk In Us ( 2017 )

Converge c’est un peu comme un reptile légendaire, la créature mue à chaque sortie, renouvelle son épiderme sans modifier son cœur, son ADN. Difficile d’estimer l’espérance de vie de cette...chose, elle peut aussi bien subsister ad vitam æternam, mourir d’ennui ou mettre fin à ses jours d’un instant à l’autre, veillant au préalable au bon état de santé de ses rejetons. Des mômes qui ont parfois du mal à tenir la cadence parentale ou à affirmer leurs personnalités. En effet, lorsqu’on réceptionne The Dusk In Us dans les oreilles, on ne peut que s’incliner face à cette déferlante technique, enrichie, alimentée depuis les premiers changements de peau. Un aspect néanmoins sans intérêt s’il n’est pas intelligemment contrebalancé par l’animalité, le primal, l’instinct, précisément ce que s’échine à faire le quartet depuis la fin du XXème siècle de manière globalement impeccable.

Cette nouvelle mue ne fait pas exception en proposant d’explorer quelques zones industrielles infectées de rouille, vestiges modernes de nos sociétés inconscientes. Le bruit et la tension deviennent les maîtres-mots d’une entreprise émotionnelle rondement menée. Alors qu’on pensera éventuellement à Unsane sur le saignant Under Duress, la partition de guitare de Trigger aurait parfaitement pu être écrite par Duane Denison (The Jesus Lizard, Tomahawk), ou l’effarante vélocité possédée de Cannibals pourra évoquer un certain Concubine. The Dusk In Us est aussi le moyen d’apprécier (enfin?) un chant clair assuré, capable même de dresser quelques poils sur le morceau-titre, touchant le Post-Rock du doigt, ce qui sera moins naturel avec Thousands of Miles Between Us (nom emprunté au DVD sorti en 2015), pourtant une déclaration d’amour aux « kids » et admirateurs du groupe de longue date. C’est d’ailleurs avec étonnement qu’on ne retrouve pas le très fameux Eve, l’un des singles d’annonce de l’album, qui aurait largement pu y figurer en bonne place.

Un écart qui semble plutôt anecdotique au regard du résultat, la créature responsable exposant quinze années de furie, de larsens et de sensibilité Hardcore, modelées, ciselées par une technicité exponentielle, entrecoupée d’instances joliment dépressives. Rien n’empêche de placer The Dusk In Us sur une ligne temporelle entre When Forever Comes Crashing (le pernicieux et grisant Murk&Marrow en tête), You Fail Me (l’ouverture désincarnée A Single Tear, I Can Tell You About Pain) et No Heroes (Eye of the Quarrel ou le Thrash sous-jacent de Broken By Light), mais ce serait occulter la faculté assez inédite de Converge à se réinventer en permanence sans dénaturer sa chair, éparpillée sur toute la discographie. Des fessées astrales telles que Arkhipov Calm ou Wildlife en témoignent à l’aise. Une sincérité à l’épreuve du temps et des modes, imprimée sur chaque note, chaque mélodie, chaque vibration, exprimées par une addition d’esprits libres accordés au diapason. La production étant idéale – une routine pour Ballou – légèrement plus aérée que sur AWLWLB, elle fait ressortir ce grain Noise et mélancolique qui fait tout le sel de The Dusk In Us.

Insaisissable, Converge se faufile toujours vigoureusement entre les mailles d’un certain conformisme, au risque de décontenancer quelques puristes. Mais bien qu’aventureux, ce neuvième album redéfinit les contours d’un noyau dur imperturbable, gorgé d’émotions, qu’elles soient rageuses, nauséeuses, voire même lumineuses ou curatives. The Dusk In Us n’est probablement pas la mue la plus complète ou aboutie, elle constitue malgré tout l’une des œuvres du genre à s’envoyer sans compter en 2017 et au-delà.

The Bandcamp In Us.

A écouter : en connaissance de cause.
17 / 20
35 commentaires (17.39/20).
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All We Love We Leave Behind ( 2012 )

Tiens, tiens. Les Bostoniens nous ont habitué depuis Jane Doe à pondre un album tous les trois ans en moyenne, un rythme de croisière en somme. Et on aura beau dire, la qualité a toujours été au rendez-vous. Quoi qu’il advienne, Converge s’arrache régulièrement les tripailles afin de nous envoyer à chaque offrande une décharge de violence profonde et purement intense. Ce fut peut-être un peu moins le cas avec le dernier objet long en date (Axe To Fall), garni en featurings relativement dispensables et qui semblait hésitant dans son approche créative, agrémenté de sonorités Metal plus ou moins affirmées dans ses compositions. Malgré ce léger coup de moins bien, ce Hardcore-là reste une valeur sûre et absolue, les prestations scéniques des bonhommes en attestent toujours généreusement, après une petite vingtaine de piges d’activité ininterrompue.

All We Love We Leave Behind pointe le bout de ses crocs, respectant le laps de temps naturel entre chaque sortie, cette fois sans invités aucun. Il faudra peut-être un petit moment à certains sceptiques pour apprécier le titre d’entame (Aimless Arrow) à sa juste mesure. Morceau qui finalement apparaîtra comme le viol auditif essentiel dans le cadre d’un début d’album convergien. Ballou s’est d’ailleurs surpassé à la production pour le groupe de sa vie. Un travail qui rappellera celui effectué sur You Fail Me mixé à celui de No Heroes, un poil rehaussé sur les guitares et foutrement bien équilibré, précis et organique, enregistré en direct, sans effets ajoutés.

Désormais, ces messieurs assument totalement leurs accointances métallisées et intègrent fréquemment des éléments Thrash, Death tirant sur le Grindcore, ou même Stoner. Des séquences exécutées de manière impériale sur le furibard Trespasses, l’intransigeant et somptueux Sadness Comes Home, le militarisé Empty On The Inside, le crasseux Shame In The Way ou encore le massif et mélodique Coral Blue sur lequel Bannon nous susurrera quelques mots doux. N’apparaissant  que sur l’édition "Deluxe", les grinçants et véloces On My Shield et Runaway méritent également un bon point, tout comme No Light Escapes, sorte d’introduction au viril et crusty Vicious Muse. Le bien nommé Precipice fera office de respiration dépressive bienvenue avant d’attaquer un titre éponyme flamboyant, investi par la voix écorchée de Bannon et le martèlement tribal de Koller, continuellement bluffant et bouleversant dans son jeu. Ballou et ses guitares prennent aussi de l’ampleur, s'alourdissent en alignant des plans et soli judicieusement dosés à faire pâlir un chevelu un tant soit peu agile de ses phalanges. Les cordes épaisses de Newton s’expriment tout aussi grassement sur la totalité de l’objet et le garçon en profite pour expulser toujours plus de bile vocale granuleuse ici ou là. Predatory Glow, assez proche du To The Lions de No Heroes dans sa structure, achèvera l’auditeur dignement, sans s’étaler, sans tenter de reproduire le morceau-fleuve et chef d’œuvre incontesté Jane Doe. Faire tourner All We Love We Leave Behind en boucle deviendra alors un geste simple quasi inconscient, un automatisme.

Comme s’il en avait encore besoin, le hardcore bien à lui de Converge semble se libérer davantage et bouffe à tous les râteliers, tout en gardant son identité, son intégrité. L’inspiration et l’émotion sont là, plus que palpables, prêtes à exploser à la gueule de nos esgourdes au moindre virage impromptu, à la moindre cassure… L’ombre de Jane Doe plane sur ce disque. On y retrouve une spontanéité et une fragilité sensiblement émoussées après You Fail Me, et la surprise reste inaltérable malgré un nombre incalculable d’écoutes. Ce huitième long format prouve que les ressources ne manquent pas au fameux quartet de Boston, illustrant brillamment sa capacité évidente à se renouveler. Le verdict est sans appel : Converge demeure plus que jamais indétrônable, transpirant la sincérité, tutoyant l'excellence.

L'édition "Deluxe" d'All We Love We Leave Behind est disponible à l'écoute sur deezer et spotify.

A écouter : en permanence.
15 / 20
19 commentaires (16.32/20).
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Axe To Fall ( 2009 )

Axe To Fall est un parpaing en pleine gueule, un passage à tabac hardcore, au sens littéral du terme. Exactement ce que Converge a toujours su livrer, ni plus, ni moins. De l'introduction catchy as fuck jusqu'à "Wretched World", long final stratifié et céleste, les Bostoniens affligent, écrasent, griffent, terrassent avec l'intensité et la puissance de feu qui les caractérisent. Du viscéral jusqu'au bout des ongles, avec ce qu'il faut de fluctuations de régime, de rythmiques chirurgicales, d'aboiements venimeux et de guitares syncopées. Les featurings - Cave In, Steve Von Till, Genghis Tron - n'y font rien, le mélange subsiste dense et âpre.

Dans cette nouvelle cavalcade trippes et boyaux dehors, Converge entache son riffing d'une couleur salement thrashy, old school, limite kitsch lorsque ça va tailler dans les suraigües ("Reap What You Sow", "Cutter"). Remember Whiplash. Pour le reste, c'est du straight to the motherfuckin'point comme on connait (trop) bien, jusqu'à recaler une dégringolade early emo-hardcore sur "Slave Driver", qui calque l'excellent "Lonewolves" de No Heroes. Sans être un album plié en dilettante, loin de là, en témoigne un effort de variations sur les guitares tout bonnement exceptionnel, Axe To Fall porte en lui les germes définitivement inaltérables que les Bostoniens ont eux même plantés et cultivés. Converge conforte encore et toujours son statut, sur les hautes marches d'une scène qui a les yeux braqués sur eux à chacun de leurs mouvements. Quant à la production, au millimètre, elle est à l'image du travail vidéo du clip Tetsuo-like de "Axe To Fall". Pas non plus déshumanisée au possible, mais ne laissant qu'un espace réduit aux broussailles et autres parasites relatifs aux instants LIVE. Ca coupe sec et droit dans les chairs sans trop s’écarter du viseur.

Axe To Fall regorge de moments à se damner, d'accélérations fulgurantes à se briser le crâne, de riffs accrocheurs et d'envolées terrifiantes. Du Converge pur jus qu'on aurait aimé voir perturbé par le grain de folie qui fait la différence, celui qui fait d'un très bon disque, celui qu'on a immédiatement envie d'écouter lorsqu'on pense au groupe.

A écouter : Dark Horse - Axe To Fall - Effigy
16 / 20
26 commentaires (17.6/20).
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No Heroes ( 2006 )

Attendu au tournant, Converge l'est à chaque instant. Seulement, il ne s'agit plus vraiment aujourd'hui de souligner (ou pas) la qualité de la chose, qui fait l'unanimité depuis un bout de temps, mais plutôt de mettre en exergue l'orientation musicale que le groupe a décidé de prendre. Car il faut bien avouer qu'à chaque album, Converge surprend son monde et ce n'est ni Jane Doe ni You Fail Me qui feront dire le contraire. No Heroes ne fait pas exception à la règle. Ce nouveau brûlot possède une agressivité toute particulière qui pourrait hâtivement se résumer à une sorte de synthèse de tout ce que Converge a pu nous balancer en pleine gueule ces dernières années. En passant par la noirceur pesante de You Fail me, l'émotion sauvage de Jane Doe, la haine brute du split album avec Agoraphobic Nosebleed, No Heroes nous remémore à quel point Converge a pu nous rouler dans la boue. En ce sens, No Heroes ne s'aborde sans doute pas de la même manière que ses prédécesseurs et risque fort d'entraîner une sorte d'incompréhension sur les premiers contacts, voire une indifférence inquiétante. Toutefois, on ne peut s'empêcher de soupçonner la présence d'une force animale (remember You Fail Me), tapie dans l'ombre, qui sournoisement, attend le moment opportun pour innoculer son venin. Sans doute les discrètes mais imposantes ailes d'un Phoenix (In Flight) planant sur nos têtes, se doutant du danger, mais bien trop curieuses pour fuir. Puis à force de rester planter là, il fallait bien que la claque arrive et qu'on se rende compte que No Heroes, servi par un jeu d'une précision chirurgicale et d'une puissance pachydermique, est à l'évidence bien plus qu'un pale éventail rétrospectif.

Converge a pondu un album tout en nuances et variations qui exploite divers chemins tout en restant cohérent dans sa progression. On trouve une sorte de pivot central, à mi chemin, en la personne de "Grim Heart / Black Rose", morceau de plus de 9 minutes de rock galopant, angoissant et angoissé. Partant de vocalises claires et  désespérées (made in Jonah Jenkins), Bannon finie par altérer sa voix de toxines maladives et obscures. Captivant. Pour parvenir à ce point d'orgue, Converge passe par un chemin de croix, une série de morceaux d'une violence viscérale dont la durée va crescendo. On y trouve le tube hardcore "No Heroes" mais aussi une poignée de courtes invectives qui ravivent en nous l'hystérie de l'excellent "Concubine" (Jane Doe).  Outre cet aspect sans concession, viennent se greffer des titres surprenant comme "Ophaned", "Lonewolves" ou "Trophy Scars", groovy, nous tirant de la mare saumâtre dans laquelle on a été plongé. Les vocalises urgentes de "Lonewolves", façon emotional-hardcore old school, redonnent un peu d'espoir. Pour quelques minutes, on se sentirait presque en sécurité, mais Converge est décidément sans pitié et nous jette en pâture via "To the Lions", morceau à l'intitulé plus qu'explicite sur l'effet recherché. No Heroes se présente donc comme album double-face, prenant le risque de n'être que partiellement apprécié. Techniquement parlant, la production de Kurt Ballou est irréprochable, à l'opposé du rustique Jane Doe, et permet de pleinement restituer les moments de pure violence ("To the Lions") comme les moments plus rock ("Lonewolves"). Quant à l'artwork, on peut certainement rester dubitatif à son égard, à l'image de celui de You Fail Me, mais il illustre bien le décalquage que l'on subit par le Phoenix in Flames.

No Heroes confirme que le hardcore EST la vie de Converge et que ces derniers le lui rendent plus que bien. Evidement, on attend impatiemment de voir sur scène ce qui est aujourd'hui un des plus passionnés et passionnants hardcore-band en activité.

Télécharger : No Heroes

A écouter : No Heroes - Grim Heart / Black Rose - Lonewolves - To The Lions
15 / 20
22 commentaires (16.2/20).
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You Fail Me ( 2004 )

Cela fait déjà 3 ans que Jane Doe nous a agressivement contaminé de ses accords venimeux et de ses râles félins. Véritable consécration pour Converge, dont on était déjà largement convaincu du potentiel, cette pierre angulaire du hardcore moderne est devenue une véritable source d'inspiration. Classe. Mais... Quid de l'après Jane Doe, surtout après la signature chez Epitaph ? Quitte ou double.

"First Light". Premier élément de réponse. Converge est encore et toujours ce groupe malade et tourmenté, en proie à la souffrance et régurgitant sa haine. "Last Light", le doute ; Le Phoenix plane, ou plutôt rode, et fait monter la tension jusqu'à rompre. Inéxorablement. Dans un fracas à des kilomètres de la violence Jane Doe. Le doute, toujours. Quelque chose à changé. Le chant, usé, se résigne, comme usé par trop de batailles. Converge se montre vulnérable et arbore des lignes dépouillées, comme un rapace bredouille et affamé. Foutaises ! L'animal a fait le mort. Plante les serres dans la jugulaire. "Black Cloud", "Drop Out", "Hope Street", "Heartless". Autant d'attaques décisives qui ceuille à chaud. L'étau se ressère dans une cacophonie sauvage, sale et poisseuse. You Fail Me... et la punition est sévère. Les gaziers nous balancent au cachot et joue la carte de l'atmosphère pesante et malsaine. Think early Neurosis, surtout quand Converge mise sur le progressif ("In Her Shadows") pour finalement dégringoler dans une rixe dense et ultra violente aux attaques chirurgicales ("In Her Blood" , "Hanging Moon").

You Fail Me est le rebound parfait et montre Converge sous un autre visage, moins à vif et plus obscur. Jacob Bannon communique l'abbatement en plus de la rage. Converge propage son atmosphère malsaine avec moins d'artifices qu'auparavant. On ne peut nier que ce nouveau disque est moins novateur et audacieux que son prédécesseur, on ne peut nier que Jane Doe est meilleur. You Fail Me est tout simplement un excellent disque de hardcore chaotique. Jane doe, quant à lui, trace sa route dans le domaine des dieux, pour l'éternité sans doute.

A écouter : Black Cloud - You Fail Me - In Her Blood
19 / 20
46 commentaires (18.52/20).
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Jane Doe ( 2001 )

Avec maintenant quatre albums à son compteur, Converge s’est imposé comme une référence et a atteint le statut de groupe mythique pour bon nombre d’amateurs de musiques extrêmes. En effet, Converge pratique un style empruntant aussi bien au hardcore, au death-metal, au punk, à l’émo ou à la noise.

Comme à son habitude, Converge nous offre un artwork de toute beauté et en parfaite adéquation avec la musique du groupe.
Venons-en à la musique justement. A peine le temps de mettre le disque dans le lecteur et l’album débute en trombe avec deux morceaux rapides qui feront pâlir d’envie pas mal de groupes de grind et de death. Toutes les caractéristiques qui font que l’on aime (ou que l’on déteste chez le quatuor) sont présentes sur ces deux tueries et on est tout de suite rassuré quant à la qualité de l’album (si toutefois certains avaient des doutes).

Plus généralement, la voix s’est faite encore plus malsaine (!) que sur When forever comes crashing et les quelques passages chantés ajoutent à l’ambiance oppressante et sombre.
Ce Jane Doe apparaît en fait comme un accomplissement dans la carrière du groupe et relègue When forever comes crashing (qui était pourtant déjà un excellent album) au rang de simple brouillon. Converge nous livre ici un album violent et malsain mais qui reste cependant extrèmement varié. Et si les morceaux ont en commun cette profondeur sombre, ceux-ci se suivent mais ne se ressemblent pas.
On passe allègrement d’un "Homewrecker" aux influences punks (toutes proportionns gardées) à "The broken vow" et ses riffs métal tendance rouleau compresseur ou à "Phoenix in Flames" qui n’inclut que batterie et voix. De plus, le groupe entrecoupe ses titres de morceaux plus calmes mais toujours aussi oppressants et malsains.
Enfin, le dernier titre, "Jane Doe", est un long morceau de plus de 11 minutes durant lequel le groupe ralentit le tempo et nous captive avec des sonorités à la fois dissonantes et chargées d’émotion. Le travail éffectué tant au niveau des guitares que de la voix avec des passages chantés superbes est vraiment magnifique. On tient bel et bien là le morceau le plus abouti et le plus réussi de Converge jusqu’à présent, un véritable chef d’œuvre qui conclut de la plus belle des façons qui soient cet album.

Bref, Converge frappe très très fort avec ce Jane Doe et confirme son statut de groupe hors du commun. Un vrai régal pour tous les amateurs de musiques extrêmes.

A écouter : Concubine, Fault and Fracture ; Jane Doe