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Biographie

Coldplay

C’est en 1996 que les étudiants londoniens que sont Chris Martin (Chant / Guitare / Piano), Jonny Buckland (Guitare), Guy Berryman (Basse) et Will Champion (Batterie) forment Coldplay. S’adonnant à la musique, nos quatre compères décident d’abandonner leurs études respectives pour s’y consacrer totalement. Un sacrifice qui portera ses fruits car après avoir écumé les bars, le groupe sort enfin son premier ep, Safety, très vite rejoint en 1999 par Brothers&Sisters et The Blue Room E.P., qui leur permettent de signer chez Parlophone. C’est chez ces derniers qu’ils sortent leur premier opus en mai 2000 : Parachutes. Passé tout d’abord inaperçu, l’album est finalement considéré comme un des meilleurs disque Pop-Rock de l’année 2000 et récolte plusieurs récompenses. Rencontrant un succès fulgurant aux Etats-Unis et en Angleterre (entre autres), le groupe décide de se mettre à l’écart pour enregistrer leur second album, s’entourant de la même équipe que pour Parachutes. C’est ainsi qu’en août 2002 sort A Rush Of Blood To The Head. Acclamé par la critique et les fans, l’album reçoit un accueil plus que chaleureux, enchaînant les tubes. S’entame alors une tournée mondiale, qui se soldera par la sortie d’un dvd en 2003, nommé sobrement Live 2003, comportant un live à Sydney et différents footages filmés pendant la tournée.

Connu dans le monde entier, le groupe prend conscience de la responsabilité qu’offre la célébrité, et s’adonne en parallèle de leur carrière à plusieurs œuvres caritatives, notamment l’association Make Trade Fair (pour le commerce équitable) et Live 8 (lutte contre la pauvreté en Afrique). Après le triomphe de A Rush Of Blood To The Head, le groupe décide de s’isoler totalement du monde du show-business pour « un retour aux sources », et c’est dans la réclusion la plus totale que Coldplay compose alors ce qui sera leur troisième opus, qui parait dans les bacs en juin 2005 : X&Y. Ce troisième album fait l’objet de la plus grosse tournée que le groupe n’ait jamais faite. En 2006, Chris martin fait une courte pause pour travailler sur des collaborations et c'est en 2008 que Coldplay opère un changement dans sa musique en favorisant les arrangements et les pistes plus complexes. Sortent ainsi en complémentarité l'album Viva La Vida et l'ep Prospekt's March avec une reprise de Lost! en duo avec Jay-Z. L'album reçoit plutôt un bon accueil et consacre définitivement les anglais au statut de groupe Pop international.

Malgré des rumeurs annonçant la séparation de la formation, Coldplay reprend le chemin des studios en collaboration avec Brian Eno. L'album prend du retard et sort finalement en octobre 2011. Mylo Xyloto, suivant le parcours d'un personnage imaginaire qui évolue dans un environnement urbain oppressant, dévoile pleinement l'attrait pour le groupe à des sonorités électroniques et marque clairement un virage musical plus léger et dansant. La tournée des stades se poursuit en 2012 en Europe et aux Etats-Unis pour aboutir à la sortie du Live 2012 enregistré au Pyramid Stage du Festival Glastonbury 2011. Plus discrets l'année suivante, Coldplay fait un retour étonnant en 2014 avec Ghost Stories, sixième production studio à contrepied de leurs derniers morceaux. L'album se veut plus introspectif avec une musique plus calme et minimaliste.

Chroniques

Ghost Stories X&Y
14.5 / 20
8 commentaires (15/20).
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Ghost Stories ( 2014 )

Parachutes rayonne encore aujourd'hui de son éclat doux-amer, comme une perle Pop-Rock à la faible lueur, réalisée sans prétention, mais avec la main sur le cœur. Et si A Rush Of Blood To The Head et X&Y ont suffit à asseoir la réputation de Coldplay sur la scène internationale et demeurent plutôt réussis grâce à une poignée de titres mémorables, difficile d'accorder autant de crédit à la suite de leur carrière ternie par ces envies de "toujours plus" au même titre que leur voisin de stade Muse.

Mais Ghost Stories, sixième album de la formation anglaise, bouleverse l'ordre établi, fait table rase du passé, tout du moins celui de ces dix dernières années, et prend le contre-pied d'à peu près tout le monde. Là où l'on aurait pu logiquement attendre un disque d'Electro Pop grandiloquent et sans saveur, vite écouté, vite oublié, Coldplay fait marche arrière, ou presque. Les anglais nous on habitué à ne jamais refaire le même disque deux fois de suite et il semblait fort peu probable qu'ils reviennent avec un Parachutes-bis. Coldplay débranche donc tous les spots, laisse tomber ses effets clinquants, ranges ses hymnes de stade au placard et revient honorer son patronyme avec une Pop éthérée inattendue qui redonne foi en la formation. La raison à cette envie de faire un disque autobiographique, beaucoup plus personnel, est évidemment en lien avec la rupture de Chris Martin avec Gwyneth Paltrow après dix ans de vie commune en ce début d'année. Car oui, malgré les ragots people peu intéressants dont on se passera volontiers, force est de constater que Ghost Stories traite continuellement de regrets, de peines et d'amour déchu.

On comprend alors le choix d'en faire une album dépouillé, comme une mise à nue, où l'on sent pour une fois Coldplay sincère, calme et touchant, comme à l'époque de Parachutes donc. Ca faisait longtemps qu'on n'avait pas ressenti de telles émotions à l'écoute de leur musique. En ligne de mire, Midnight, dévoilé sur la toile sans prévenir amorçait une œuvre minimaliste, froide, à la pureté envoûtante aux traits de Bon Iver. Le changement est radical, tout à fait surprenant. La découverte du disque avec en ouverture Always In My Head confirme cette orientation Ambient / Pop ou le chanteur murmure après quelques secondes « I think of you, I haven't slept, I think I do, but I don't forget » visiblement marqué de sa rupture. La voix de Chris Martins a encore de quoi nous émerveiller comme sur Oceans et sa mélodie Folk sortie du passé et ses tonalités haut-perchées frissonnantes ou sur O presque uniquement drapé d'une voix et d'un piano aussi captivants que certaines œuvres de Yann TiersenJamais plus lumineux qu'une nuit étoilée, Coldplay déploie ses ailes d'ange dans un ciel de coton (Midnight, All Your Friends) évoque douceur et sérénité (Another's Arms, Oceans) et même lors de ses mélanges Electro / Pop on sent la retenue et cette envie de vrai (Magic, True Love).

Ainsi, Coldplay revient de loin, mais l'on émettra certaines réserves notamment sur les titres les plus radio-friendly. Ink, de ses apparats dansant n'est pas un mauvais morceau en soit, mais tranche un peu trop avec les tons froids du disque. Quant à A Sky Full Of Stars, produit par le DJ AVICII, il ne s'embrasse même pas de savoir s'il aura sa place sur le disque ou non. Il met les deux pieds dans le plat avec son côté Electro club à piano. Grossier, frôlant l'indécence, il demeure aux antipodes des ambiances lancinantes distillées sur le disque.

Certes, Ghost Stories a ses imperfections, ses creux et l'on regrettera essentiellement que Coldplay ne soit pas allé jusqu'au bout de son concept, afin de créer un disque à la teneur électro minimaliste et austère. Cependant l'effort est à saluer, car ils ont sorti le disque que personne n'attendait, que même eux ne prévoyaient sans doute pas et pour un groupe de cette envergure, c'est véritablement osé. Et puisqu'en plus c'est globalement réussi, on applaudi chaleureusement.

13 / 20
13 commentaires (13.92/20).
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X&Y ( 2005 )

Trois ans après A Rush Of Blood To The Head, Coldplay nous reviennent enfin avec leur troisième opus : X&Y. Un des albums les plus attendus de l’année et qui se place dans la continuité de ses prédécesseurs, tout en marquant une évolution.

Tout d’abord, le titre : X&Y. Chris Martin s’explique : "Dans les mathématiques, X et Y sont toujours les réponses, mais dans la vie personne ne les connaît. Pour moi, cette album est à propos des questions sans réponses, et de ce que l’on pourrait faire sur le fait qu’on ne peut expliquer toutes les variables inconnues". Plus que cela, cet album est un réel questionnement sur les relations humaines, particulièrement les relations hommes/femmes, comme on peut le voir dans les paroles, notamment What If et X&Y.

Cependant, cette opposition n’est pas présente dans la composition même des morceaux, qui concilient partie acoustique et guitares électriques, comme on peut le constater à l’écoute de A Message, qui rappelle les anciennes chansons du groupe, tout en mettant en lumière la nouvelle orientation musicale qu'a pris Coldplay.

En effet, tout en conservant le son qui les caractérise, nos quatre anglais ont évolué vers un son plus électronique, avec un synthé présent sur la majorité des morceaux, ainsi que diverses influences New Wave à la Depeche Mode (qu'on peut notamment entendre sur Low), ou bien Krafwerk, avec un clin d’œil au riff de Computer Love sur Talk. Ce nouveau son est d’emblée palpable avec Square One qui ouvre le bal, mariant intro synthé/batterie-boîte à rythme, Rock claquant et outro acoustique, mais qui utilise le sillon déjà creusé par Politik, c'est-à-dire une entrée en matière plutôt énergique.

On peut d’ailleurs constater à l’écoute de X&Y que le groupe n’a pas trop pris de risque comme il l'avait fait entre Parachutes et A Rush Of Blood To The Head, s’armant de tout ce qui a pu faire leur succès par le passé, et l’amplifiant au possible : les violons sont présents sur quasiment tous les morceaux, ainsi que le fameux piano qui aura fait la gloire de Trouble, The Scientist ou prochainement What If. Il en est de même pour la guitare, qui s’oriente tout de même vers un son plus oriental, son qu’on avait pu entrevoir sur Daylight, et qui perdure sur X&Y. Cette non prise de risque est particulièrement flagrante avec Speed Of Sound, premier single de l’album, et aussi une copie conforme d’une certaine Clocks.

Ainsi, Coldplay a su tirer profit de ce qui a fait le succès A Rush Of Blood To The Head, et exploite ce gain sur X&Y. Mais peut-être à outrance : plutôt que de rester dans cette Pop-Rock qui les caractérise (et qu’ils maîtrisent très bien), certains morceaux prennent la tournure d’un Opéra-Rock, (Fix You) notamment dû à l’utilisation incessante du synthé et des violons, et d’une voix qui a certes grandement évoluée, mais qui s’apparente dangereusement à son homologue britannique Thom Yorke (Radiohead). Un bon album en somme, mais qui ne dépasse malheureusement pas ses grands frères.