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Biographie

Coilguns

Coilguns est né de l'esprit de Jona Nido, guitariste de The Ocean, alors que le musicien était aux Etats-Unis. Très rapidement, Jona Nido écrit 3 titres, qu'il décide d'enregistrer en Janvier 2011 avec Luc Hess et Louis Jucker, eux aussi membres de The Ocean, mais amis de longue date avant tout. Ces morceaux sortent sur un split avec Kunz, composé de Luc Hess et Louis Jucker. Rapidement, après quelques concerts, le combo sort Stadia Rods, son premier EP et enchaine les tournées en Europe.S'en suit un split avec les Allemands de Never Void, qui amorce le premier opus de Coilguns, annoncé pour 2013, Commuters.Il faudra attendre cinq années avant que ne sorte le deuxième album des suisses, Millennials.

15 / 20
1 commentaire (18/20).
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Millenials ( 2018 )

En ce début d’année, si vous êtes à la recherche d’un peu de chaleur humaine et de réconfort pour vous aider à affronter l’hiver, le moins que l’on puisse vous conseiller est de ne pas tout miser sur le dernier Coilguns

Quoique… Tout rugueux, chaotique, frénétique et dissonant qu’il soit, Millennials mérite qu’on s’attarde sur lui pour le décrypter plus finement. Ecrire une chronique pousse naturellement à rechercher des liens entre les pistes, une forme de continuité ou encore une progression. Ici cela parait a priori difficile tant Coilguns prend un malin plaisir, plus qu’à les casser, à déconstruire ses morceaux. Si, à tout moment, du chaos peut surgir une forme de répit, un ensemble plus apaisé, plus construit (Ménière’s), l’inverse est tout aussi vrai. Millennials ou Self Employement Scheme sont ainsi autant de titres dont les structures viennent progressivement se déliter. La chose est même poussée à un cran supérieur avec Blackboxing. On ressent alors la tentation bruitiste qui tiraille Coilguns. Naviguant en permanence sur une ligne de crête, le groupe parvient à ne pas succomber à la tentation de basculer vers des compositions desquelles toute notion de construction serait totalement absente, ce qui rendrait l’album inaudible. Quelque part entre Music Circus Clown Care et l’entame de Ménière’s, les suisses semblent ainsi se perdre dans des expérimentations hasardeuses.

A bien y réfléchir, s’il y a un élément qui est susceptible de servir de fil rouge, c’est peut-être bien la batterie. Disons-le clairement, le jeu de Luc Hess est tout simplement énorme. Souvent à contretemps, il insuffle une énergie punk à Millennials, est totalement hypnotisant sur le Cult of Lunien Spectrogram et est l’étincelle initiant les changements de rythme et d’énergie (Deletionism). Cette richesse de jeu de la section rythmique fournit une transition parfaite pour dire un mot de l’éclectisme de ce LP. Tout en conservant une identité propre, les Coilguns nous donnent à voir un condensé d’influences diverses. Les suisses semblent ainsi avoir audacieusement pioché dans le répertoire d’une multitude de formations (Breach, Knut, Lightning BoltLike Rats From A Shinking Ship, Cult Of Luna … la liste pourrait s’allonger) pour donner vie à Millennials.

Mine de rien, sans l’aide de personne (le disque est autoproduit), Coilguns propose un deuxième LP bien pensé et subtile dans ses équilibres. La réussite de Millennials repose sur sa diversité. Si l’une de ses dimensions était privilégiée, celui-ci serait soit imperméable car trop difficile d’accès soit trop linéaire et donc barbant, pour rester poli.

Millennials s'écoute en intégralité sur bandcamp.

A écouter : Anchorite, Millennials, Self Employment Scheme
14.5 / 20
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Split avec Abraham ( 2014 )

Deux formations suisses qui se décident à s’encanailler le temps d’un split, c’est toujours intéressant (certains ont encore en mémoire le split Ventura / Cortez) tant la scène musicale du pays du chocolat regorge de formations dont on entend parler au-delà de leurs frontières.
Sur ce disque, les deux combos se partagent en quatre temps : d’abord l’hydre à cinq têtes dont le dernier album en date s’était imposé à sa sortie, puis le trio fougueux qui multiplie les sorties depuis sa création.

Abraham
. La durée du morceau pouvait laisser perplexe (16 minutes pour une seule compo) mais l’ambiance est posée dès les premières secondes : déluge sonore qui s’inscrit véritablement dans la continuité de The Serpent, The Prophet&The Whore, avec un aspect très orageux des premiers Cult Of Luna (aux environs de la sixième minute) et de nombreuses dissonances chaotiques. Les mots utilisés pour la review de leur second opus pourraient tout aussi bien coller à la peau de ce split, à l’image des sonorités proches de Memories Of A Dead Man ou Om Mani : Abraham exécute parfaitement ce que l’on pouvait attendre d’eux, millimétré et ultra-précis. Cela peut à nouveau manquer de spontanéité en apparence, mais le côté mystico-apocalyptique de « Chasing Dragons Chasing Lights » emporte tout sur son passage.

Coilguns. Le trio avait avec Commuters révélé bien plus de facettes que sur ses splits / EP précédents. Sur les trois titres ici présents, les ambiances se suivent, avec un côté foufou (« Leveling ») tandis qu’une grosse partie des 21 minutes reste ancrée dans un aspect plus ‘post’ sur « The Archivist ».
C’est ce dernier morceau qui tient d’ailleurs ici le rôle de pilier de cette face : chant intimiste d’un Louis Jucker plus en forme que jamais (même si moins frêle que son projet solo), grosse envolée de cordes sur sa seconde moitié (on devine que Jona Nido s’en est donné à coeur joie), et une véritable montée en puissance. Il en est de même pour la boucle de « Drainers », hypnotisante (merci Luc Hess) et amorçant le titre suivant par sa structure, même si on tape à cet instant beaucoup plus dans une hargne difficilement canalisée. Il est intéressant de notifier le fait que la compo la plus longue de leur discographie est l’une de celle qui a le plus d’effet sur l’attention, tout comme « Commuters Part 2 ».

En quelques mots, ce split n’est pas une grande surprise. D’une part Coilguns avait initié avec Commuters une volonté d’aller un peu moins dans le fougueux et de l’autre Abraham nous livre la suite directe de leur album précédent. Pour autant, la qualité est au rendez-vous, c’est l’essentiel.

A écouter : The Archivist - Chasing Dragons Chasing Lights
16 / 20
1 commentaire (13/20).

Commuters ( 2013 )

A peine le temps de laisser reposer le split avec Never Void que Coilguns déboule avec Commuters, son premier LP. Pour un groupe qui ne cesse de mener différents projets de front, le relâchement ne s'est jusqu'à présent pas fait sentir, alliant concerts survoltés et compos déchainées jusqu'a Commuters, leur première possibilité d'offrir un regard complet sur leurs différents aspects musicaux.

Il y a un avant Commuters, et un après. On appréciait Coilguns pour ce qu'il était, un groupe sans artifices qui s'emportait et faisait passer d'agréables et fougueux ébats. Maintenant, le trio se révèle : un combo qui s'oriente vers du Botch pur jus, bien plus qu'avant.
Changements de rythmes incessants, instruments bondissants ("Flippists / Privateers", "Machines of Sleep") lorsque quelques riffs Black ne viennent pas amorcer certains titres ("21 Almonds a Day" et ses notes dissonantes d'introduction) ou qu'on ne se retrouve pas confronté à des pistes posés et presque malsaines (le dérangeant "Commuters Part 2" ou "Blunderbuss Committee"). Beaucoup plus varié que les sorties antérieures de Coilguns (plus facile en 11 titres en même temps), Commuters ne diminue jamais son intensité (l'enchainement "Hypnograms" / "Machines of Sleep") et prend un malin plaisir à traumatiser (le chant purement Botchien par moments ou le riff central de "Plug In Citizens" très Norma Jean).

Commuters n'est toutefois pas exempt de ce qui peut apparaitre comme des défauts. Mineurs, mais néanmoins détectables, cela peut aller de la longueur du second titre, qui, si l'on est pas adepte de ces expériences, rebutera (11 minutes 30 tout de même) à la sensation de fouillis. Ce phénomène, déjà présent sur les sorties précédentes (puisqu'un trio chant / batterie / guitare avec plein d'effets) n'est pas aussi audible ici, mais certains pourront être gênés par ces rebondissements saturés. Plus que de véritables fautes de gouts, de titres peu inspirés, ce sont des aspects de la personnalité du disque qui plairont moins, même si pour ma part je n'ai en aucun cas été attentif à ces points lors des écoutes. On est d'ailleurs bien loin des classiques structures "couplet / refrain / couplet " puisque tout semble déconstruit, jusqu'aux lyrics qui sont plus des textes que des paroles ("Minkowski Manhattan Distance"). Il n'y a nul besoin d'intellectualiser l'ensemble : ca prend aux tripes, ca tape ou dedans, ou ca laisse totalement froid.

Commuters a la fougue bondissante d'une bande de musiciens qui en veulent toujours plus. Prenant parfois l'auditeur à contre-pied ("Commuters Part 2"), se lançant parfois dans des titres chaotiques au possible (think Botch), Coilguns est bien parti pour renverser pas mal de choses sur son passage. Très bonne manière d'aborder 2013, ça promet pour la suite !

A écouter : Hypnograms / Machines of Sleep - Commuters
15.5 / 20
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Stadia Rods ( 2012 )

Coilguns, l'une des hydres de The Ocean, dont nous avions précédemment parlé en ces pages, refait surface avec au menu, une légère modification du line-up (le bassiste se focalisant sur ses cordes vocales, laissant le guitariste assurer l'intégralité des riffs du EP) et un EP, Stadia Rods, avec comme idée folle celle d'en remettre une couche quelques mois plus tard.
Ici, on délaisse un peu le côté Rock'N'Roll de Every Time I Die pour se tourner vers l'aspect Chaotico-Brutal d'un The Dillinger Escape Plan ou Breach : une charge de taureaux difficile à arrêter ("Zoetropist") lorqu'elle ne piétine pas dangereusement sur place ("In The Limelights"). Pas de quoi se labourer les oreilles, mais une succession de riffs et de larsens ("The Shuftan Process") s'orientant un peu plus vers un aspect Post que purement Hardcorisé. On retrouvera presque, sans aller dans une complexité identique, des airs de Comity sur cet agencement lent et crescendo des plans (notamment sur les 2 derniers titres).
Globalement, aucun titre ne se démarque particulièrement : l'ensemble est cohérent, stable, avec quelques riffs bien placés ("Parkensine" et son solo à la Between The Buried and Me) et un jeu rythmique virevoltant ("Zoetropist") lorsque la folie ne gagne pas ("Witness The Kern Arc" et ses guitares que l'on pourrait tirer du premier Norma Jean). Stadia Rods n'est pas époustouflant, mais homogène, ce qui est déjà un gros plus car on ne passera pas de titre particulier, préférant se passer les morceaux à la suite, histoire de garder ce fil conducteur un brin malsain qui tient en haleine ("In The Limelights").
Le passage de Louis au chant (à plein temps) et l'utilisation de pédales et d'amplis par Jona n'a pas d'impacts perceptible sur les compos de Coilguns. Heureusement, car du coup un seul musicien assure l'intégralité des riffs sur les nouveaux titres.

Peut être moins foufou que le split avec KunzStadia Rods amène une légère évolution dans la musique de Coilguns. Même si l'essence même du trio est toujours là, il est plutôt ici question d'un aspect plus massif des compos qu'une furie rock'n'roll. Ca n'empêche pas de s'éclater sans se prendre la tête.

A écouter : In The Limelights - The Shuftan Process

Split avec Never Void ( 2012 )

Et une nouvelle sortie pour Coilguns alors que le premier LP est annoncé ! Un split avec Never Void, histoire de diffuser 2 nouveaux titres et 2 lives (même chose pour le second combo), le truc pour faire patienter un peu, donner l'appétit et alimenter encore un peu les futures prestations live.

A ma droite, Coilguns. Les papas de Stadia Rods et du split avec Kunz enfilent leurs habits pour 2 morceaux, "Mandarin Hornet" et "Dewar Flasks", histoire de foutre une bonne rouste. Sur les 7 premières minutes, ça tangue un peu entre les différents rythmes à la manière d'un Botch sans pour autant manquer d'efficacité. Les 2 dernières reprennent du poil de la bête en ne ralentissant pas le rythme après les premiers mots mais avec cette petite étincelle un brin chaotique qui fait son charme. Globalement, ça groove, le duo batterie / guitare n'est pas mis en retrait ou ne manque pas de force comme avait su le montrer Cortez à l'époque.

Du côté de Never Void, on tape plus dans le Hardcore / Crust assez gras ("Direktore") qui expédie tout en 2 minutes. Ca démarre sur "Hungry for Needs" avec un hurlement pour charger ensuite sans prendre le temps d'enfiler une paire de gants. Il y a du bon, même si on est loin de l'urgence d'un Alpinist : chant guttural, riffing sombre ("Direktore") et explosion (les 2 titres live, dont le second, "Null and Void" se démarque en quelques secondes et avec un passage très jazzy).

Verdict final, ce split avec Never Void confirme tout le bien que l'on pouvait penser de Coilguns et permet d'amener les Allemands sur le devant de la scène avant la sortie du prochain opus. Du même niveau que les opus précédents et une très bonne mise en bouche pour 2013 au vu des premiers échos de Commuters.

A écouter : Mandarin Hornet - Direktore
14.5 / 20
1 commentaire (15/20).

Split avec Kunz ( 2011 )

Quand des membres de The Ocean décident de réunir leur side-project sur un Split, le résultat s'annonce bruyant. Coilguns et Kunz (soit 3 membres du combo de Post) se mélangent ici avec d'un côté un son plus orienté Hardcore'N'Roll et de l'autre une musique plus noisy. 

Côté Coilguns, ca bouge, ca groove, ca envoie du pâté. Pensez à The Dillinger Escape Plan, Every Time I Die, Converge et un soupçon de Breach, d'une part pour les rythmiques déchainées à 100 à l'heure (Kachinas) ou les riffs agonisants (Phersu) et de l'autre pour la fougue dégagée par le combo. En gros, des influences assez classiques, que l'on retrouve chez pas mal de combos du moment mais avec Coilguns, pas de temps mort, pas de regret. En 3 titres Coilguns montre les dents et s'en donne à cœur joie. Jolie et efficace prestation où l'on retiendra surtout Phersu en pièce maîtresse.

Pour Kunz, on tape plutôt dans une musique presque minimaliste (pensez à des duos comme Lightning BoltDestroy All Operating Systems ou encore aux Melvins pour le côté barré) : voix rutilante, cordes grasses et hypnotisantes à la OM (Flush) ou hardcore pur jus sur What Makes Me Sleep (où l'ancien The Ocean Mike Pilat vient en renfort), Kunz crache avec une production raw et convaincante. Alors que Coilguns mise sur des compos directes et bondissantes, Kunz rend l'ensemble plus sournois et traumatisant avec une sensation d'un Neurosis dépressif sur Flow ou à un Stoner désertique sur Flush.

Pas prétentieux pour un sou, ce split contient pourtant de très bons titres (Phersu, Flush) qui montrent une autre facette de musiciens noyés dans The Ocean. Ensemble classique, de facture agréable, et en plus d'être rythmé.