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Biographie

Cigarettes After Sex

Cigarettes After Sex est un groupe de Dream Pop aux contours Ambient et Post-Rock, mené par Greg Gonzalez. Fondé en 2008, le groupe ne sort que des morceaux épars sur la toile pendant quelques années, suscitant curiosité et envie d'en entendre plus de la part d'une fanbase grandissante. C'est finalement en juin 2017 que paraît le premier album éponyme du collectif chez Partisan Records. 

Chronique

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2 commentaires (15.25/20).
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Cigarettes After Sex ( 2017 )

Cette chronique est écrite à la simple lueur d’une lampe lointaine. Les emballages d’un fast-food mangé froid jonchent encore la table, sommets d’une architecture anarchique où trônent bouteilles vides, papiers à remplir ou à rouler, guirlande. C’est vrai ça, c’est bientôt Noël. 

Cette chronique est écrite à la simple lueur d’un spleen ridicule, d’un ennui superficiel qui prendra fin une fois les paupières closes, d’une errance sans but colorée par la musique de Cigarettes After Sex. Je l’avais vu traîner ce disque, au milieu des scrolls innombrables, sans doute laissé de côté pour plus tard, puis oublié. Je serai mort que ma wishlist bandcamp sera encore pleine à craquer de trésors enfouis, ou à peine survolés. 

« Ah oui je connais, mais de nom seulement, faut que j’écoute ça ouais... ». Combien de fois j’ai pu la sortir cette réplique idiote qui n’aboutit qu’une fois sur cent ?

Cigarettes After Sex fut par je ne sais quel miracle sauvé des limbes. Sans doute l’érotisme évident du nom, s’avérant finalement moins galvaudé que la moyenne des choses que l’on nous vend en flattant nos bas instincts. Un érotisme tendre oui, sincère, où chaque parcelle de chair musicale mérite l’attention, dévoilée avec pudeur sur un tempo à la lenteur apaisante. Endorphines et nicotine se tournent autour sans soubresauts, rien d’autre que du pathos homéopathique sobrement labellisé « Dream Pop » par le moteur de recherche le plus proche. Sans doute à raison, car cette galette toute noire est illuminée par les rayons d’un Post-Rock mis en sourdine cotonneuse, rappelant le minimalisme de The XX ou Grouper. Au fond de l’orchestre, batteur et bassiste soutiennent de leur présence feutrée une guitare fragile et aérienne (Flash) tandis que le timbre androgyne de Greg Gonzalez part à la conquête des sens. 

La nuit est toujours aussi noire. Voilà trois heures que Greg chante au gré de mes clics, obéissant tel un bouffon triste à ma soif de soupirs infondés et de gorge serrée. On regarde bien des films pour se faire peur, pourquoi ne pas écouter de la musique pour être triste ? Et puis, c’est juste pour de faux après tout. 
Rien à faire, trop de refrains indéfectibles portés par la voix et le scintillement des cordes grattées ne demandent qu’à être rejoués. Presque chaleureux, Apocalypse et son simple saut entre deux octaves fascine par sa légèreté et sa facilité. Plus tard, Flash inonde de lumière après son couplet obscur presque Trip-Hop, tandis qu’Opera House enveloppe de ses nappes de synthés. John Wayne quant à lui se voit effeuillé de chacune de ses syllabes, lâchées langoureusement pour en faire l’un des meilleurs leitmotivs au milieu de cette Mer de Tranquillité.

Cette chronique est écrite à la simple lueur d’une cigarette où chaque taffe est une seconde de romance dérobée, vécue à travers les yeux d’un autre. A bien y réfléchir, la musique des Américains est peut-être le premier son après le silence, assez discrète pour nous effleurer lors des moments les plus intimes, mais suffisamment présente pour ne pas nous laisser seuls, même en plein cœur de la nuit. 

A écouter : John Wayne, K, Apocalypse
Cigarettes After Sex

Style : Dream Pop/Post-Rock
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Origine : USA
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