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Biographie

Ceremony

Anthony Anzaldo - guitare
Jake Cazarotti - batterie
Justin Davis - basse
Ross Farrar - chant
Ryan Mattos - guitare

Ceremony voit le jour en 2004 à North Bay en Californie, de la rencontre du chanteur Ross Farrar et du bassiste Justin Davis, anciens membres de Hammertime, avec le guitariste Anthony Anzaldo, tous trois fans d'Oasis. Ils sont rejoint rapidement par Ryan Mattos (guitare) et Jake Cazarotti (batterie).
Après une démo, le ep Ruined sort en décembre 2005 chez Malfunction Records. Il est suivi en juin 2006 de l'album Violence, Violence. Le groupe participe en suite au Sound and Fury Festival et effectue des concerts avec Lights Out et Go It Alone. Signé par Bridge Nine Records durant cet été 2006, le 7" Scarred People sort en juillet 2007. Il est soutenu par des tournées avec Allegiance, Shipwreck et Blacklisted. Ceremony entame également une tournée européeene en août/septembre en compagnie de Bane et Have Heart.
Le deuxième album de Ceremony, intitulé Still Nothing Moves You, enregistré au Polymorph Studio et produit par Dan Rathbun (His Hero Is Gone, Tragedy, From Ashes Rise), sort en août 2008. Le groupe joue ensuite en Amérique du Nord avec notamment Paint It Black, Soul Control, Vanguard, On, Sabertooth Zombie, Wolfes&Thieves et poursuit par une tournée australienne avec Carpathian et Shipwreck. A partir de novembre, de retour aux U.S.A., Ceremony effectue des dates avec Have Heart et Blacklisted puis entame une tournée européenne en compagnie de Never Healed.
La qualité de Still Nothing Moves You couplé avec les concerts furieux et hallucinés donnés par le groupe propulse Ceremony sur le devant de la scène hardcore. En janvier 2010, les californiens reprennent la route des studios avec le même Dan Rathbun. Rohnert Park, troisième album de Ceremony sort en juin 2010, toujours chez Bridge Nine Records. A l'automne, le groupe effectue une tournée européenne et U.S. jouant notamment avec Punch et Sabertooth Zombie. Il devient une figure de proue du hardcore.
Contre toute attente, Ceremony quitte Bridge Nine Records en juin 2011 et signe chez Matador Records, puis revient en Europe durant l'été en compagnie de The Carrier et de Polar Bear Club. En août, sort également la dernière réalisation chez Bridge Nine, un EP composé de six reprises intitulé tout simplement 6 Cover Songs.

14 / 20
1 commentaire (15/20).
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Zoo ( 2012 )

Jusqu'à la sortie de leur EP de reprises, qui était un indice évidement sur le contenu de Zoo, puis la signature sur Matador (Fucked Up), je n'aurais jamais pensé que le Ceremony de Ross Farrar, même en plus "aéré" façon Rohnert Park, devienne un groupe mature. Je vous le demande. Quelle plus amère punition pour un groupe de hardcore, même anachronique, de voir évoluer sa musique de l'acte exécutoire de quasi-sacrifice vers des chemins balisés maintes fois foulés ? Je n'en vois point.

Si "Hysteria", l'ouverture tubesque de Zoo,  conserve encore un lien direct vers le punk hardcore véloce et jubilatoire, ce n'est finalement que pour mieux marquer la rupture dès les premieres mesures du très linéaire "Citizen". Dès lors, ce n'est plus dans les bas-fonds de Long Beach ou San Francisco que les racines de Ceremony puisent leur sève mais vers le Londres arty des années 77. Vers le Pink album de Wire et la palanquée de groupes anglais qui se sont gavés jusqu'à plus soif de ce son garage / post-punk avec lequel pondre un tube ou un titre insignifiant ne tient finalement à presque rien. En 2012, balancer 12 titres de punk old school dont un bon tiers tirent davantage vers le rip off d'idées pas terribles d'il y a 35 ans que vers des morceaux certes marqués au fer rouge mais efficaces, se paie cash. 

Malgré la présence de plaies ultra-linéaires et usantes, Zoo parvient à faire son trou au forceps. Si le monstrueux couple basse/batterie et le chant agréablement poussif de Farrar suffisent parfois à faire grincer des dents et serrer le point ("Ordinary People", "Hysteria"), ce sont finalement les titres les moins bruyants, ceux qui cassent la routine de ce disque, qui produisent les effet les plus stimulants. Il y a d'abord les accords tabagiques de "Hotel", un morceau enfumé au chant abattu (habilement placé avant le furieux "Ordinary People") qui me font penser que Ceremony peut véritablement dénicher la lumière dans ses nouvelles lubies. Mais il y a surtout "Video", un final très rock US 90's sur lequel boucler des heures à l'aube est devenu récurrent chez moi. Accidenté et de fait surprenant, original tant au niveau de la composition que de l'interprétation, "Video" parvient in extremis à faire passer Zoo du bon côté de la barrière en restant cependant bien loin de l'évidence rythmique et mélodique d'un The Subliminal Man de The Estranged. Un autre album de punk anglais old school écrit par un "groupe" de hardcore américain. 

A écouter : Hysteria - Ordinary People - Video - Hotel
15 / 20
2 commentaires (13.25/20).
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6 Cover Songs - EP ( 2011 )

6 Cover Songs ou le chant du cygne de Ceremony pour Bridge Nine Records, chez qui le groupe a évolué cinq ans durant, devenant l'une des figures de proue du hardcore et délivrant deux albums mémorables, Still Nothing Moves You et Rohnert Park.

Les six titres, enregistrés lors de la session de Rohnert Park, offrent un large éventail musical, allant du hardcore rageur des eighties (Urban Waste, Vile) au rock plus souple des Pixies ou de L7 en passant par le punk de Crisis et le post punk de Wire. L'ampleur des influences grouillant au sein de la formation est ainsi représentée, appuyée en cela par toutes les autres références faisant office d'artwork. Les titres sont remarquablement bien exécutés bien que sans véritable changement par rapport aux originaux. Néanmoins, le son caractéristique de Ceremony domine l'ensemble avec cet inimitable duo basse/batterie d'où émerge énergie et nervosité.
Un ep pour se faire plaisir donc, avec un vinyl parsemé des roses de Violence Violence ; un ep qui s'apprécie comme une friandise acidulée ; un ep pour les fans où chacun choisira selon ses goûts le titre le plus réussi. Mais, en rendant ainsi hommage à ces groupes ou à ces titres qui l'ont marqué, Ceremony semble annoncer que son univers musical est vaste et l'album qui suivra sera sans doute fort différent de ce que nous avons connu jusque là. Alors, en attendant sa sortie chez Matador Records en 2012, réécoutons la discographie jubilatoire de ce groupe fascinant et finissons par ce ep qui servira vraisemblablement de transition musicale.

"American Society" d'Eddie&The Subtitles, version L7, est en écoute chez Bridge Nine Records.

A écouter : Holocaust de Crisis, Pink Flag de Wire mais les autres titres sont aussi bons.
16 / 20
4 commentaires (15.38/20).
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Rohnert Park ( 2010 )

Après être parvenu aux limites de la folie, Ceremony ne pouvait que se raccrocher aux racines pour ne pas sombrer dans l'aliénation pure et sans retour. Mais il ne s'agit pas pour autant de retrouver les californiens exempts de troubles et de traumatismes. Ceremony n'a pas écarté le chagrin et les ombres, et les jours restent sombres. "The pain you feel today / It will never go away".

Malade à vomir, dégoûté de tout et de tous, de ce(ux) que l'on hait, de ce(ux) que l'on aime ; repli dans la solitude, rejet de tout et de tous, pour se protéger des souffrances. "All Of You / I don't like you / I don't need / Don't touch me / You're sickening". Ceremony c'est à nouveau le bras de fer, le face à face avec la monstruosité de la vie, la hideur de la réalité, l'inéluctabilité de la condition humaine. Ceremony se débat dans l'abjection de l'existence et Farrar aboie, agresse, mord pour exorciser cette sourde douleur ; et les claquements de la basse se prolongent jusqu'aux tréfonds du cerveau ("Open Head")...
Les rythmes ont encore ralenti et le son provient tout droit des eighties. L'influence de Black Flag, déjà perçue auparavant est ici totalement revendiquée, notamment sur le génialissime "The Doldrums (Friendly City)", où d'une voix claire, Farrar nous entraîne au coeur d'une grisaille nauséeuse. Des sonorités surf, glauques et délétères, héritées des Dead Kennedys, mettent en avant le cynisme draîné par Ceremony ("Into The Wayside Part I") ; cynisme dont l'apogée s'exprime au travers de "Into The Wayside Part III", titre folk douceureux et faussement apaisant qui clôture l'album. Les boucles récurrentes et tordues, rappelant Flipper, ressassent le mal-être persistant et une tension latente, en une lourdeur pernicieuse. Les résonnances s'échappent parfois jusqu'à MC5 ("M.C.D.F.") et de surprenants solos réalisés avec une wah-wah s'intègrent parfaitement aux compos ("Into The Wayside Part II"). Le groupe synthétise ainsi le hardcore californien des eighties mais que l'on ne s'y trompe pas, Ceremony reste Ceremony et, etonnament, avec ce son des plus roots et cette plongée dans le passé, Rohnert Park s'enveloppe d'une modernité toute particulière. Et c'est peut-être là le plus bel hommage rendu au hardcore originel.

Rageur et intense, addictif et cynique, délayant avec bonheur une déliquescence d'une fraîcheur jouissive, le troisième album de Ceremony confirme le groupe comme l'un des plus fascinants de la scène punk hardcore du début des années 2000.

01. Into The Wayside/Sick ; 02. M.C.D.F. ; 03. Moving Principle ; 04. The Doldrums (Friendly City) ; 05. Open Head ; 06. Into The Wayside Part II ; 07. Terminal Addiction ; 08. Don't Touch Me ; 09. Back in '84 ; 10. All The Time ; 11. The Pathos ; 12. Nigh To Life ; 13. Into The Wayside Part III.

A écouter : en int�gralit�
16 / 20
1 commentaire (16/20).
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Still Nothing Moves You ( 2008 )

Rythmes plus lents, riffs nauséeux et pernicieux nettement plus prégnants ; moins de passages fastcore, mais d'une efficacité plus que percutante ; titres plus longs permettant d'imposer des atmosphères malsaines et des montées effarantes ; enfin une basse omniprésente jouant le rôle d'une lead guitare, dans l'esprit des groupes de hardcore des eighties tels Negative Approach ou Black Flag. Ceremony a évolué, déployant une musique dense et riche, empreinte d'une grande maturité, n'ayant toutefois rien perdu de sa force et de sa violence. Aux balâfres et aux meurtrissures, Still Nothing Moves You, plus insidieux, ajoute désormais les lésions mentales.

Orgue sinistre en ouverture de ce cérémonial dévastateur, premier accord de basse accompagné d'une respiration inquiétante, le rythme s'accélère soutenu par les guitares, la tension monte, la batterie frappe, Farrar crache ses paroles halluciné(es). Explosion de rage brutale, décharge de violence à l'état pur.
Menace latente, sensation effrayante d'être la proie d'un psychopathe tapi dans l'ombre glauque d'une rue sombre et lugubre.
Agression, séquestration, sévices sordides, incurables blessures.
Ceremony commotionne, tourmente, torture.
Viol, transgression, souillure.
Eventration, éviscération, étalage vulgaire des entrailles infectes et immondes de l'homme, sa médiocrité, son ignominie. Être exécrable, abject et odieux, vautré dans ses turpitudes et ses vices. Farrar, féroce, implacable, nous contraint à regarder qui il est, ce que nous sommes, chacun, le visage dans l'ordure et l'excrément, jusqu'au dégoût, jusqu'à la vomissûre.
Musique nuisible et hostile, déréglée et perturbée, qui affecte le système nerveux, pousse la tension aux limites de la folie. Balancement névrosé, les mains en étau sur les tempes, se taper la tête contre les murs, se lacérer le visage. Pulsion destructrice, frénésie d'une furie dégénérée ; insulter, cracher sur le premier venu, lui faire du mal pour épancher sa propre souffrance ; l'infliger à autrui pour lui faire connaître son propre enfer.

"Can't find myself when there's nothing to find"

Râle sauvage, cri écorché, insoutenable, d'une souffrance insondable, d'un nihilisme absolu. La violence comme seul exutoire au désespoir, le cynisme comme seule réponse au néant, la haine comme seule alternative à la vie. Ceremony hurle l'échec de l'humanité, le naufrage de l'existence. Aucune issue, aucune consolation, aucune réponse n'est possible. Tout n'est que douleur et non-sens. Ceremony s'acharne à coup de pied, à coup de dents sur une masse sanguinolente, la secoue, les mains ancrées dans la chair, à la recherche d'un dernier spasme qui ne peut se produire.
Prostration, mortification.

"I can't seem to ease my mind / more nothing than negative space / never in solace / only ill at ease / I've disappeared"

L'écoute de cet album est une véritable épreuve car l'angoisse existentielle, portée à son paroxysme, jusqu'à l'aliénation, fait vaciller notre propre équilibre mental, nous obligeant à nous identifier simultanément à la victime vulnérable et à la bête néfaste. Oeuvre d'une intensité délétère insensée, provocante et dérangeante, Still Nothing Moves You, résonne comme un funeste No Future, chaotique et terrifiant.

"Remind your distance / Please, stay away from me"

Track-list : 01. Dead Moon California (Midnight In Solitude) ; 02. The Difference Between Looking And Seeing ; 03. Eraser Making Its Way Its Only Job ; 04. He - God - Has Favored Our Undertakings ; 05. A Blight On Mental Health ; 06. Plutocratic Swine Rake ; 07. Vagrant ; 08. Twenty Four Hour Fever Watch ; 09. Entropy : No Meaning Is Also An Answer ; 10. Carrying Flowers ; 11. In Facile ; 12. Overcast ; 13. Birth. Conspire. Be. Upset. ; 14. Uneven Pavement ; 15. Fading Sounds Of Your Life ; 16. Learn/Without.

A écouter : En int�gralit�
15 / 20
1 commentaire (15/20).
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Scared People 7" ( 2007 )

Ceremony avait réussi à étourdir les plus blasés avec la déferlante destructrice de Violence, Violence en 2006. Le groupe revient un an plus tard avec sa toute première réalisation chez Bridge Nine Records : Scared People, un 7" six titres et moins de huit minutes pour replonger dans un déchaînement dantesque de brutalité.

Atmosphère malsaine et pernicieuse, pour le titre introductif "It Rained Today Inside My Head" où la voix écorchée et hargneuse de Ross Farrar vient crucifier tout espoir de remission. Suivent cinq morceaux issus en ligne directe de Violence, Violence, associant passages fastcore et parties mid-tempo, entrecoupés de breaks nauséeux évoquant Give Up The Ghost ou The Hope Conspiracy. Décharge de violence, d'agression et de haine, fracassant toute velléité de pondération, arrachant toute parcelle de quiétude, coups cinglants et douloureux en pleine face. Une intensité et une tension permanente qui ne se démentent aucunement jusqu'au dernier titre où Ceremony nous octroie quelques minutes de répit grâce à la reprise de "Feel Like A man" de Negative FX (groupe de hardcore straight edge des eighties) sur lequel l'étau se desserre quelque peu durant le sing-a-long street punk.

Rageur et furieux, Scared People perpétue efficacement Violence, Violence. Un 7" sans doute trop court pour mesurer l'évolution du groupe mais qui permet à Ceremony de ne pas relacher son étreinte en attendant la sortie du prochain album.

A écouter sur Myspace : Mothers And Fathers

A écouter : It Rained Today Inside My Head, Every Corner A Liquor Store, The Lines In My Forehead