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Biographie
Anthony Anzaldo - guitare Ceremony voit le jour en 2004 à North Bay en Californie, de la rencontre du chanteur Ross Farrar et du bassiste Justin Davis, anciens membres de Hammertime, avec le guitariste Anthony Anzaldo, tous trois fans d'Oasis. Ils sont rejoint rapidement par Ryan Mattos (guitare) et Jake Cazarotti (batterie). Zoo ( 2012 )Jusqu'à la sortie de leur EP de reprises, qui était un indice évidement sur le contenu de Zoo, puis la signature sur Matador (Fucked Up), je n'aurais jamais pensé que le Ceremony de Ross Farrar, même en plus "aéré" façon Rohnert Park, devienne un groupe mature. Je vous le demande. Quelle plus amère punition pour un groupe de hardcore, même anachronique, de voir évoluer sa musique de l'acte exécutoire de quasi-sacrifice vers des chemins balisés maintes fois foulés ? Je n'en vois point. Si "Hysteria", l'ouverture tubesque de Zoo, conserve encore un lien direct vers le punk hardcore véloce et jubilatoire, ce n'est finalement que pour mieux marquer la rupture dès les premieres mesures du très linéaire "Citizen". Dès lors, ce n'est plus dans les bas-fonds de Long Beach ou San Francisco que les racines de Ceremony puisent leur sève mais vers le Londres arty des années 77. Vers le Pink album de Wire et la palanquée de groupes anglais qui se sont gavés jusqu'à plus soif de ce son garage / post-punk avec lequel pondre un tube ou un titre insignifiant ne tient finalement à presque rien. En 2012, balancer 12 titres de punk old school dont un bon tiers tirent davantage vers le rip off d'idées pas terribles d'il y a 35 ans que vers des morceaux certes marqués au fer rouge mais efficaces, se paie cash. Malgré la présence de plaies ultra-linéaires et usantes, Zoo parvient à faire son trou au forceps. Si le monstrueux couple basse/batterie et le chant agréablement poussif de Farrar suffisent parfois à faire grincer des dents et serrer le point ("Ordinary People", "Hysteria"), ce sont finalement les titres les moins bruyants, ceux qui cassent la routine de ce disque, qui produisent les effet les plus stimulants. Il y a d'abord les accords tabagiques de "Hotel", un morceau enfumé au chant abattu (habilement placé avant le furieux "Ordinary People") qui me font penser que Ceremony peut véritablement dénicher la lumière dans ses nouvelles lubies. Mais il y a surtout "Video", un final très rock US 90's sur lequel boucler des heures à l'aube est devenu récurrent chez moi. Accidenté et de fait surprenant, original tant au niveau de la composition que de l'interprétation, "Video" parvient in extremis à faire passer Zoo du bon côté de la barrière en restant cependant bien loin de l'évidence rythmique et mélodique d'un The Subliminal Man de The Estranged. Un autre album de punk anglais old school écrit par un "groupe" de hardcore américain. A écouter : Hysteria - Ordinary People - Video - Hotel6 Cover Songs - EP ( 2011 )6 Cover Songs ou le chant du cygne de Ceremony pour Bridge Nine Records, chez qui le groupe a évolué cinq ans durant, devenant l'une des figures de proue du hardcore et délivrant deux albums mémorables, Still Nothing Moves You et Rohnert Park. "American Society" d'Eddie&The Subtitles, version L7, est en écoute chez Bridge Nine Records. Rohnert Park ( 2010 )Après être parvenu aux limites de la folie, Ceremony ne pouvait que se raccrocher aux racines pour ne pas sombrer dans l'aliénation pure et sans retour. Mais il ne s'agit pas pour autant de retrouver les californiens exempts de troubles et de traumatismes. Ceremony n'a pas écarté le chagrin et les ombres, et les jours restent sombres. "The pain you feel today / It will never go away". Malade à vomir, dégoûté de tout et de tous, de ce(ux) que l'on hait, de ce(ux) que l'on aime ; repli dans la solitude, rejet de tout et de tous, pour se protéger des souffrances. "All Of You / I don't like you / I don't need / Don't touch me / You're sickening". Ceremony c'est à nouveau le bras de fer, le face à face avec la monstruosité de la vie, la hideur de la réalité, l'inéluctabilité de la condition humaine. Ceremony se débat dans l'abjection de l'existence et Farrar aboie, agresse, mord pour exorciser cette sourde douleur ; et les claquements de la basse se prolongent jusqu'aux tréfonds du cerveau ("Open Head")... Rageur et intense, addictif et cynique, délayant avec bonheur une déliquescence d'une fraîcheur jouissive, le troisième album de Ceremony confirme le groupe comme l'un des plus fascinants de la scène punk hardcore du début des années 2000. 01. Into The Wayside/Sick ; 02. M.C.D.F. ; 03. Moving Principle ; 04. The Doldrums (Friendly City) ; 05. Open Head ; 06. Into The Wayside Part II ; 07. Terminal Addiction ; 08. Don't Touch Me ; 09. Back in '84 ; 10. All The Time ; 11. The Pathos ; 12. Nigh To Life ; 13. Into The Wayside Part III. Still Nothing Moves You ( 2008 )Rythmes plus lents, riffs nauséeux et pernicieux nettement plus prégnants ; moins de passages fastcore, mais d'une efficacité plus que percutante ; titres plus longs permettant d'imposer des atmosphères malsaines et des montées effarantes ; enfin une basse omniprésente jouant le rôle d'une lead guitare, dans l'esprit des groupes de hardcore des eighties tels Negative Approach ou Black Flag. Ceremony a évolué, déployant une musique dense et riche, empreinte d'une grande maturité, n'ayant toutefois rien perdu de sa force et de sa violence. Aux balâfres et aux meurtrissures, Still Nothing Moves You, plus insidieux, ajoute désormais les lésions mentales. Orgue sinistre en ouverture de ce cérémonial dévastateur, premier accord de basse accompagné d'une respiration inquiétante, le rythme s'accélère soutenu par les guitares, la tension monte, la batterie frappe, Farrar crache ses paroles halluciné(es). Explosion de rage brutale, décharge de violence à l'état pur. "Can't find myself when there's nothing to find" Râle sauvage, cri écorché, insoutenable, d'une souffrance insondable, d'un nihilisme absolu. La violence comme seul exutoire au désespoir, le cynisme comme seule réponse au néant, la haine comme seule alternative à la vie. Ceremony hurle l'échec de l'humanité, le naufrage de l'existence. Aucune issue, aucune consolation, aucune réponse n'est possible. Tout n'est que douleur et non-sens. Ceremony s'acharne à coup de pied, à coup de dents sur une masse sanguinolente, la secoue, les mains ancrées dans la chair, à la recherche d'un dernier spasme qui ne peut se produire. "I can't seem to ease my mind / more nothing than negative space / never in solace / only ill at ease / I've disappeared" L'écoute de cet album est une véritable épreuve car l'angoisse existentielle, portée à son paroxysme, jusqu'à l'aliénation, fait vaciller notre propre équilibre mental, nous obligeant à nous identifier simultanément à la victime vulnérable et à la bête néfaste. Oeuvre d'une intensité délétère insensée, provocante et dérangeante, Still Nothing Moves You, résonne comme un funeste No Future, chaotique et terrifiant. "Remind your distance / Please, stay away from me" Track-list : 01. Dead Moon California (Midnight In Solitude) ; 02. The Difference Between Looking And Seeing ; 03. Eraser Making Its Way Its Only Job ; 04. He - God - Has Favored Our Undertakings ; 05. A Blight On Mental Health ; 06. Plutocratic Swine Rake ; 07. Vagrant ; 08. Twenty Four Hour Fever Watch ; 09. Entropy : No Meaning Is Also An Answer ; 10. Carrying Flowers ; 11. In Facile ; 12. Overcast ; 13. Birth. Conspire. Be. Upset. ; 14. Uneven Pavement ; 15. Fading Sounds Of Your Life ; 16. Learn/Without. Scared People 7" ( 2007 )Ceremony avait réussi à étourdir les plus blasés avec la déferlante destructrice de Violence, Violence en 2006. Le groupe revient un an plus tard avec sa toute première réalisation chez Bridge Nine Records : Scared People, un 7" six titres et moins de huit minutes pour replonger dans un déchaînement dantesque de brutalité. Atmosphère malsaine et pernicieuse, pour le titre introductif "It Rained Today Inside My Head" où la voix écorchée et hargneuse de Ross Farrar vient crucifier tout espoir de remission. Suivent cinq morceaux issus en ligne directe de Violence, Violence, associant passages fastcore et parties mid-tempo, entrecoupés de breaks nauséeux évoquant Give Up The Ghost ou The Hope Conspiracy. Décharge de violence, d'agression et de haine, fracassant toute velléité de pondération, arrachant toute parcelle de quiétude, coups cinglants et douloureux en pleine face. Une intensité et une tension permanente qui ne se démentent aucunement jusqu'au dernier titre où Ceremony nous octroie quelques minutes de répit grâce à la reprise de "Feel Like A man" de Negative FX (groupe de hardcore straight edge des eighties) sur lequel l'étau se desserre quelque peu durant le sing-a-long street punk. Rageur et furieux, Scared People perpétue efficacement Violence, Violence. Un 7" sans doute trop court pour mesurer l'évolution du groupe mais qui permet à Ceremony de ne pas relacher son étreinte en attendant la sortie du prochain album. A écouter sur Myspace : Mothers And Fathers |
Ceremony
Style : Punk Hardcore Tags : Hardcore - Punk Origine : USA Site Officiel : ceremonyhc.com Site Officiel : bridge9.com/ceremony Amateurs : 15 amateurs Facebook : |