logo Brutality Will Prevail

Biographie

Brutality Will Prevail

Brutality Will Prevail est un groupe gallois qui a connu de profonds changements de line up et de styles depuis sa création. Passant par le Punk, puis le Hardcore et ayant de multiples influences, la musique élaborée par le quintet se forge de démos en albums et évolue sans cesse au fil du temps. 
Il y a pour l heure, en 2017, six eps et cinq albums de sortis et les cinq membres actuels sont Louis Gauthier, Nick Rix, Jordan Murray, Marc Richards et Adam Gent.

Chronique

In Dark Places ( 2017 )

Avec un nom comme Brutality will Prevail, on est en droit de s'attendre de prime abord à trouver des passionnés de violence avec un son extrêmement rugueux qui nous envoie valser dans le décor. Et bien pas tant que ça et c'est plutôt agréable.

Il y a, on ne peut le nier, une réelle puissance sonore sur In Dark Places, surtout apportée par une guitare tonitruante qui vient percer de ses riffs simples et puissants une prod très sobre et qui ne semble, à la première écoute, pas correspondre aux codes du genre. Le chant quant à lui très clairsemé marque toujours avec brio ses interventions.  Tantôt par sa rage, tantôt par la justesse de son interprétation, le vocaliste Louis Gauthier a été fort inspiré sur ce cinquième opus. Après à peine quelques minutes on comprend mieux pourquoi le mix général a une teinte sombre, là où de si nombreux groupes de hardcore frisent avec les crêtes de saturation, c'est parce qu'en fait Brutality will Prevail n'en est pas un.

Difficile de définir un style sans adjoindre plusieurs qualificatifs qui semblent pourtant incompatibles, Post/Sludge/Core … On y perdrait son latin. Il y a en fait une grosse base narrative qui nécessite plusieurs moyens de l'exprimer au mieux.  (In dark Places signifiant "dans des recoins sombres") Parfois c'est le calme mélancolique  d'un arpège avec reverb qu'on retrouve sur  Nybbas, Into the Gloom ou Elegy qui transcrira l'univers désabusé et à d'autres moments la saturation reprend le dessus dans des phases qui, grâce au reste de l'univers, deviennent des révoltes tels des sursauts d'orgueil (Forever Restless, Perpetual Lows).  Ces deux mouvances séparées pourraient être parfaitement autonomes et en resteraient bonnes, mais en les adjoignant, on y gagne en profondeur de lecture, ce qui témoigne de la belle osmose ici créée.

Aussi réussi sur la forme que soit In Dark Places, on ne peut autant dire qu'il s'agisse de l'album du siècle. Peut être est-ce du à la recette qui n'est pas si bonne que ça, le meilleur des aïolis ne donnera jamais une mayonnaise. Peut être encore il est possible que cette incongruité artistique est trop poussée par rapport à nos normes. Ou simplement cet hybride de style n'arrive pas à laisser sa marque suffisamment pour créer l'envie irrépressible de cliquer à nouveau sur lecture. Quoiqu'il en soit il manque un petit quelque chose qui réussit à créer la flamme sur l'instant. Peut être le temps jouera en faveur de ce cinquième opus afin qu'il suscite la ferveur.

Que l'on adhère totalement ou pas, il y a de très bonnes idées qui méritent d'être entendues, et on ne pourra pas leur reprocher leur manque d'originalité. Pour le coup, cet album est emprunt d'une réelle marque personnelle et c'est à porter au crédit de Brutality will Prevail.

A écouter : Perpetual Lows, Forever Restless