logo Brojob

Biographie

Brojob

Brojob est un groupe parodique américain, un peu dans la veine de ce que faisaient nos Français de Gronibard. Avec des propos très provocateurs et explicites, ils sont souvent qualifiés d'homophobes alors qu'ils sont en réalité des activistes LGBTQA+.
Ayant longtemps posté leur morceau auto produits sur leur bandcamp, Brojob tente en 2018 l'expérience d'un premier LP sorti chez Hollowed Records.

Chronique

Talk Shit, Get Kissed ( 2018 )

Après avoir sorti foultitude de chansons sur leur bandcamp, Brojob, en pleine hype deathcore, a entrepris de signer chez un label et de sortir son premier album. Après avoir visionné les quelques lyrics vidéos qu'ils ont mis en ligne j'ai tenté l'approche d'un album complet, en voici une analyse.

Le premier constat est que, comme chez pas mal de sorties récentes de deathcore, la production est impeccable, au-dessus de ce qu'ils ont sorti jusqu'alors en auto-prod. Le deuxième constat c'est que sans les paroles, c'est tout de suite moins drôle. Le troisième c'est qu'en fait musicalement ça ne vole pas très haut et le quatrième c'est qu'au final la plupart des morceaux sont des versions remasterisées de ce qu'ils ont sorti précédemment. Voila.  Certains diront qu'ils ont décidé de donner une version physique et globale à leur œuvre, d'autres diront qu'ils ont voulu faire de la thune.

Talk Shit Get Kissed dure deux fois 43 minutes. Car sur les vingt quatre titres le composant il s'agit en fait de douze morceaux, puis de leur version instrumentale.  C'est justement en écoutant celle-ci qu'on se rend compte que musicalement, sans être un désastre, il n'y a pas non plus une grande démarche artistique derrière le travail de composition. De nombreux emprunts au metalcore (donc de nombreuses facilités), de multiples recours aux effets numériques pour donner un peu de corps et de rythme à des powerchords lents et éculés et beaucoup de codes simplement et bêtement appliqués sans traitement ni originalité.

En fait l'intérêt que peu revêtir Brojob se situe dans son caractère subversif et outrageusement politiquement incorrect. Non pas que l'homosexualité, les mœurs sexuelles extra libérées ou que l'ensemble de leur propos soit particulièrement pertinent, mais à une époque où il faut faire attention à ne rien dire, ne rien faire, ne pas choquer car tout est mal pris, jouer la carte de la provoc s'avère être une simple bouffée d'oxygène dans une société complexée et anxiogène.

Pour faire court, si vous avez pas mal de second degré et aimez bien les groupes aux propos légers et parodiques, que vous n'avez pas encore écouté leur bandcamp, que vous avez les paroles sous les yeux et n'êtes pas trop exigeants coté musical, vous pouvez peut être passer un bon moment. Ça fait quand même beaucoup de conditions non ?

A écouter : Tickle War