Biographie

Bless The Fall

Formé au cours de l’année 2004, Bless The Fall n’a pas mis longtemps à trouver preneur. Profitant de l’engouement pour le genre emocore suscité par des formations comme The Used ou Alexisonfire, les natifs de Pheonix ont rapidement mis sur pied quelques morceaux solides leur permettant d’attirer l’intérêt de plusieurs labels. Finalement signé conjointement sur Science et Ferret, Bless The Fall sort en 2007 son premier cri, influencé par des barons de la vague metalcore/emocore tels que As I Lay Dying ou Atreyu. Au même moment, le groupe participe au Warped Tour, preuve que le groupe est bien entré dans la cour des grands.

Chronique

His Last Walk ( 2006 )

Si la valeur d’une descendance se mesurait par le nombre, The Used et Atreyu auraient de quoi être des grands-parents comblés. Malheureusement pour eux, quantité ne rime pas toujours avec qualité et certains de ces rejetons ont du mal à s’affranchir des travaux de la lignée. Bless The Fall appartient à cet archétype d’enfant non dénué de talent mais qui reste encore un peu trop dans l’ombre de ceux qui l’ont précédé.

Bless The Fall jouit depuis pas mal de temps déjà d’une certaine côté dans le milieu emocore/metalcore, et bénéficie d’un suffrage plus que favorable auprès de ses amateurs. Puissants, jeunes, lookés, nerveux sur leurs instruments, le groupe concentre en un cliché ce qui divise la scène depuis l’explosion du genre : fascination/mimétisme d'un côté, répulsion/rejet de l'autre. Sans déroger à la règle du couple "style vestimentaire/musical", BTF a donc ouvert le livre de recette pour composer son album. Au menu: Membrane sonore violentée, alternance de chant (voix claire/voix rauque), utilisation massive de la double pédale, secousse saccadée de la basse métaleuse et riffs vifs et ondulés. Le met est bienen connu. A première vue, on a donc l’impression de parcourir les discographies entremêlées de Underoath, Escape The Fate, As I Lay Dying, le tout teinté de quelques excursions typées Saosin.

Bien encré dans son style, Bless The Fall n’éblouit pas par son originalité (qui ne semble pas d’ailleurs franchement recherchée, excepté peut-être par l’intrusion de quelques noises, d’un filet de piano sur "Eyes Wide Shut" ou d’ajouts electronisants ), mais fait son effet grâce à une efficacité manifeste ("Could Tell A Love", "Wait For Tomorow"). Et là, force est de constater que les arizoniens ne concourent pas dans la catégorie poids plumes. Arrivée à la sulfateuse ("A Message To The Unknown"), fusillade rythmique, His Last Walk ébranle les murs et met à mal les enceintes. Bless The Fall joue donc partition musclée, allégrement vomie par les strangulations des guitares ("Time Like These"). La grosse caisse morfle, le batteur y laisse de la gomme, les breaks metal découpent le décor en tranche de quinze et les amoureux du genre claqueront bien au final quelques coups de serpe virtuelle ou autre avalanche de bastos en direction du sol.

En dépit de quelques gros clichés (hurlements pas franchement sincères, "Pray" en guise de ballade traditionnelle, rythmiques redondantes), Bless The Fall confirme sa volonté de se faire une place sur le ring déjà bien chargé du emocore/metalocore. En s’appuyant sur ses titres les plus convaincants ("Could Tell A Love", "Wait For Tomorow", "His Last Walk") et en s’émancipant du schéma conventionnel, Bless The Fall pourrait très bien revenir plus fort, et prouver, qu’il ne s’agissait pas de ses derniers pas.

En écoute sur myspace.

A écouter : "Could Tell A Love", "Wait For Tomorow", "His Last Walk"