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Biographie

Black Breath

Formé en 2005, Black Breath se compose de J. Byrum, Nate McAdams, F. Funds, Elijah Nelson et E. Wallace. Après quelques démos composées de jams et d'idées éparses, le combo sort un premier EP Razor To Oblivion en 2008. Ceci leur permet de signer chez Southern Lord Recordings (Sunn O))), Pelican...) l'année suivante et de tourner en compagnie de Victims, Rise And Fall ou Trap Them. En 2010, Black Breath sort Heavy Breathing, premier album qui est enregistré par Kurt Ballou (Converge), suivi par une tournée avec Converge en Mai.
Le groupe enregistre ensuite Sentenced To Life, toujours au God City Studio et pour le même label avant de tourner aux quatre coins du monde afin de le promouvoir.
En 2014, Southern Lord annonce que le groupe sortira son prochain album, Slaves Beyond Death, l'année suivante.

15 / 20
2 commentaires (17/20).
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Sentenced To Life ( 2012 )

Après un Heavy Breathing qui les a révélés, les Américains enchaînent avec un second opus nommé Sentenced to Life (Condamné à vivre). La vie est-elle devenue rude à ce point qu'elle en devient une condamnation pénale ? Black Breath en fait-il trop sur ce coup ?

Stylistiquement on reste dans un registre similaire au précédent album, gorgé d'une multitude d'influences, véritable fusion interne metallique. Black Breath, c'est un peu le Limp Bizkit du metal par le metal et avec le metal. Y comprendre ici hardcore, thrash et death. Espérons qu'ils ne feront pas à la musique des années 2010 ce que Limp Bizkit a fait à celle des années 90, et j'en connais au moins un qui sera d'accord avec moi la dessus. Comparativement avec Heavy Breathing, qui aussi bon qu'il est sonne comme pas mal d'autres albums, on a quelque chose de beaucoup moins mainstream dans sa production, plus personnel et surtout adapté aux besoins des chansons qui le composent. Sentenced to Life est très lourd, aussi bien dans ses inspirations, ses rythmes et ses thématiques abordées. En témoigne le marteau de la pochette fracassant le plexi. C'est donc tout naturellement que la basse, très vrombissante, est très présente dans le mix et que les guitares elles-mêmes sont très mid dans l'esprit et ronflent de leur son saturé. Il suffit des premières notes de Home of the Grave, petit bijou, pour se rendre compte de la lourdeur globale et de l'ambiance pesante ainsi créée par le parti pris de ce mix.

Vêtue de noir, nimbée de sang, ensachée de haine, telle est l'ambiance de Sentenced to Life. Des textes pétris de noirs, tant du pessimisme résultant d'une vie dévoyée de désespoir que de l'héritage hiératique de spectres du passé emprisonnant jusqu'à l'existence même. Extraits : "Life is a prison where death is the key" - Home of the Grave "On their knees before the cross they shame the son of god' - Mother Abyss.  C'est dans ce contexte narratif, emprunt d'amertume et mêlé au désespoir que vient se caler une musique à la dimension dramatique, parfois même tragique. Jouer sur les impressions plus que sur de la mécanique brute, c'est un autre atout de cet album. On passera ainsi de la colère, au désespoir puis à la tristesse tout au long d'écoute. Vers le début, les morceaux sont rugueux et sont clairement là pour expier un sentiment de haine, puis progressivement, alors que les textes eux aussi glissent de l'animosité vers le découragement, la musique transmute cette aigreur en contrariété. Ce changement de cap s'opère sur Endless Corpse, autre morceau très réussi. Finalement, Obey, ultime piste vient clôturer de ses acres arpèges ce torrent d'émotions dans une douleur presque tangible.

La vie est elle une condamnation ? Telle est la question ici soulevée, et pas mal d'arguments sont apportés par Black Breath dans leurs paroles tout au long des chansons pour tenter d'y répondre. Une chose est sure cependant, Sentenced to Life est un must have dans une collection et saura trouver sa place chez toute personne que la fusion des genres ne rebute pas.

A écouter : Home of the Grave, Endless Corpse
14.5 / 20
4 commentaires (15.75/20).
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Heavy Breathing ( 2010 )

Southern Lord tente de s'incruster un peu plus dans le marché du Punk Hardcore / Crossover. Récemment avec Trap Them et The Accused, et maintenant avec Black Breath. Imagerie old school presque kitch (pensez à Electric Wizard) couplée à un nom aux consonances blackisantes, Black Breath joue pourtant sur le terrain de ceux qui tentent de mixer un peu tout. On vous avait parlé de Black Metal et Punk Hardcore, de Post-Black Metal ou autres dérivés. Black Breath fait partie de "ceux-là", ces gens que l'on désigne dans la rue du bout du doigt, ce groupe obscur dont vous parlera votre disquaire indé entre 2 tasses de cafés et dont le look indéfinissable n'aidera pas à faciliter l'écoute.
Heavy Breathing (Respiration Lourde dans la langue de Molière) ou le doux parfum de la poussière dans une grange peuplée d'ados aux cheveux longs crasseux. Mais plus précisément, Black Breath, a quoi ça ressemble concrètement ?

En fait, le combo joue un crossover thrashisé teinté de hardcore et parsemé de relents de Death (le jeu de batterie surtout). Vous suivez ? En gros, un mix entre Hardcore et Thrash, avec quelques plans de Metal de la Mort. Pas moins, pas plus. Histoire d'esquisser le son final, sachez que l'ensemble a été enregistré avec le sieur Ballou, très en vogue en ce moment (Kvelertak par exemple). Mais, heureusement, tout ne repose pas sur les épaules du membre de Converge. Les parties vocales se calibrent presque sur celles de Ryan McKenney (Trap Them) même si elles se font moins stridentes sur l'ensemble. Couplées à une partie rythmique qui n'hésite pas à cravacher sans retenue (Escape From Death), elles permettent au groupe de tenir un rythme de croisière qui ne faiblit que lorsqu'ils le désirent (Heavy Breathing, Unholy Virgin). Si on rajoute certains riffs assez déments (Fallen ou Children Of The Horn), Heavy Breathing a tout pour jouer dans la cour des grands. Black Breath place donc un peu ce qu'il aime, au gré de ses envies : Virus, Wewhocannotbenamed, le très bon Eat The Witch (aux relents de Converge), ... Il y en aura pour tout le monde, chacun aura son titre phare, son passage à tomber et ses minutes de folie.

Une seule ombre au tableau, la prod de Kurt Ballou. Non pas qu'elle soit mauvaise, mais c'est LE son Ballou, celui qui fait Converge, Kvelertak, Trap Them, Doomriders, ... Le rendu est plaisant, ne titille pas forcément l'oreille mais on peut avoir le sentiment qu'il n'a pas cherché à faire plus que le minimum. Fort dommage, ce paramètre peut reléguer un album de ce calibre à une simple banalité si l'auditeur s'avère peu adepte du mix final.

Heavy Breathing. Belle claque, crossover de tout et n'importe quoi, qui n'en demeure pas moins un bon premier album. La tête dans la poussière, c'est sûr que la respiration ne sera pas aisée...

A écouter : Virus - Children Of The Horn - Eat The Witch