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Biographie

Big Ups

Le parcours de ce quatuor New Yorkais est étroitement lié à celui d'Aaron and the Burrs, formation Surf Rock locale et premier groupe de deux des membres s'en étant évadés en 2010 pour fonder Big Ups. Versant dans les premiers temps dans un Punk Rock léger, voire facile, la formation décide rapidement de laisser d'avantage de temps d'espace à ses compositions pour se développer.

Loin de se lancer dans de longues cavalcades, ce changement d'approche cause néanmoins une évolution stylistique radicale tant musicalement que dans les thèmes abordés pour Big Ups qui prend définitivement forme sur un 7" partagé avec Flagland en 2013. Désormais adeptes d'un Post-Hardcore, "un peu nerd" de leur propre aveux, et très teinté early 90's, les quatre américains reviennent début 2014 avec un premier album signé chez Dead Labour et Tough Love Records: Eighteen Hours Of Static.

Fort d'échos positifs, Big Ups a depuis franchi l'Atlantique à l'occasion d'une tournée britannique, tout en multipliant les scènes et en travaillant sur de nouveaux titres.

Chronique

15.5 / 20
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Eighteen Hours Of Static ( 2014 )

Petits "nouveaux" sur l'énorme scène New-Yorkaise, les gars de Big Ups réunis autour de la personnalité du brailleur Joe Galarraga n'ont pas grand chose à perdre au moment de la sortie de leur premier album. Anthologies discographiques et reformations s’enchaînent alors que des formations d'obédience Noise Rock et Post-Hardcore fleurissent un peu partout comme si le revival synth était encore à venir et le bug de l'an 2000 n'avait jamais, jamais eu lieu. En janvier dernier, voilà que la petite troupe passait aux choses sérieuses  pour venir se caler là, au beau milieu du paysage. Ton sur ton et dans l'air du temps le premier long de Big Ups? Oui, certainement assez pour qu'il soit possible de leur passer à coté sans vraiment les remarquer. Mais pas seulement.

Déjà parce que le quatuor n'a pas attendu la vague pour se lancer. En attestent un acte de naissance officiel datant déjà d'il y a quelques années et une carte de visite affichant à la longue une belle poignée de scènes partagées avec entre autres PileSpeedy OrtizDead Beat, Power Trip, Single Mothers ou encore Perfect Pussy. Ensuite parce que, loin de se contenter de surfer dessus, Big Ups est allé chercher bien profond et tout seul comme comme un grand, directement à la source, le l'onde qui anime les 11 titres d'Eighteen Hours Of Static. Les martèlements de basse de "Body parts", la hargne juvénile de "Atheist Self-Help" ("No One's gonna save you, You gotta save yourself! [...]Don't make me part of your crusade"), le très noisy et foutraque "Grin" ou l'urgence irrésistible d'un "Goes Black" ne trompent personne bien longtemps.

Impétuosité Hardcore, révolte Emo première vague et réinvention Post-Hardcore font le terreau de ce qui se révèle rapidement être un authentique disque de Punk déconstruit, explosif et libérateur. De fait les influences, très présentes mais intelligemment distillées, sont évidemment à chercher du coté des écuries Dischord et Ebulition, voire d'Amphetamine Reptile et Touch&Go dont les New-Yorkais dépoussièrent - si besoin était - l'héritage avec brio. Bien que considéré comme l'oeuvre d'une formation associée au circuit indé, croiser en filigrane d'Eighteen Hours Of Static des réminiscences de Minor Threat, Moss Icon ("Wool", "Goes Black"), Hammerhead ("Fresh meat") et, plus généralement, l'immense ombre portée de The Jesus Lizard et Fugazi n'est donc ni inattendu, ni surprenant. Constater le naturel avec lequel le groupe fait le lien à coups de brûlots dépouillés de deux minutes trente gavés ras-la-gueule d'une énergie au service de textes cinglants et réfléchis est en revanche nettement plus bluffant. Et foutrement vivifiant.

Fasciné par la scène locale, Big Ups, à force de générosité sans arrière pensée donne vie sans peut être même le réaliser à son propre rêve Punk. En se laissant aller à ses inspirations sans tenir les comptes, le quartet fait d'Eigteen Hours of Static un disque rebelle mais sincère et entier au son duquel on ne rechignera jamais à recharger ses batteries une (toute) petite demi-heure durant. A suivre de près.