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Biographie

Between The Buried And Me

Formé en 2001 en Caroline du Nord, Between the Buried and me (ou BTBAM) est composé actuellement de Tommy Rogers au chant, Paul Waggoner et Dusty Waring à la guitare, Dan Briggs à la basse et Blake Richardson à la batterie. C'est en 2002 que le groupe signe avec le label Life Force Records, et sort son premier album sobrement intitulé Between the Buried and me. Le groupe s'inspire sur cet album de differents styles musicaux, passant du death metal au grindcore avec une petite touche de Jazz. Cet album attirera l'attention du Label Victory records, avec qui le groupe signera peu de temps après.
En 2003 BTBAM sort un second album, intitulé The Silent Circus. Cet album continue le cheminement de l'album précédent mais se veut plus complexe que son predecesseur. Cet album sera réédité en 2006 avec un DVD Incluant un de leur concert à Carrboro (Caroline du Nord)
En 2005, le groupe sort Alaska, un album considéré comme culte pour de nombreux fans. Le groupe continue sur sa lancée, et se rapproche d'un death metal progressif, tout en y infiltrant quelques sonorités inattendus. L'année suivante BTBAM sort The Anatomy Of, un album de reprises comprennant entre-autre des morceaux de Metallica, Queen, Pink Floyd...
Il faudra attendre la fin 2007 pour pouvoir écouter le dernier brulot du combo: Colors. L'album fait mouche, se taille un petit succès qui leur permet d'en sortir une version live, Colors Live. Pas fatigués, les américains rentrent en studio en mai 2009 pour The Great Misdirect, pour lequel ils vont jusqu'à décrire un morceau comme un mix de Coalesce, Mastodon, The Mars Volta, Queen et Megadeth. Ledit album sort en octobre de la même année.

17 / 20
4 commentaires (17.25/20).
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Colors II ( 2021 )

Nous sommes déjà en décembre 2021.

Colors II est sorti il y a maintenant plus de trois mois, et je ne sais pas vraiment comment tourner cette chronique. Comment la commencer, en fait. Car l'expérience racontée aujourd'hui débute-t-elle cet été, ou en 2007 avec Colors ? Par quel bout prendre ce dantesque assemblage, comment aborder ce doublet dont la profondeur est indéniable ?

[Plusieurs jours se passent. Je n'ai pas les réponses à ces questions. Je tente des trucs puis efface tout.]

La comparaison avec le premier pan de ce diptyque sera, évidemment, difficile à éviter. Malgré cela, afin de surmonter les difficultés inhérentes à la vastitude du sujet, je choisis de restreindre le champ d'étude à Colors II. Ce papier sera probablement incomplet, mal ficelé, plein de raccourcis ou de zones d'ombre, mais au moins ce papier aura le mérite d'être bouclé. Continuer à me ronger les sangs sur la façon dont y intégrer le premier opus et les nombreux liens entre les deux, c'est bien beau, mais ça aboutirait très certainement à trois choses : une chronique aussi longue et insipide que le bottin téléphonique, une publication autour d'avril 2029, et un rédacteur sous Lexomil.

D'autant plus qu'un des points majeurs qu'il faut évoquer à propos du dernier-né de chez Between The Buried And Me, c'est son autonomie. Si vous n'avez jamais posé l'oreille sur l'excellent Colors, après vous avoir secrètement jugé pour cette erreur, je vous dirais que ce n'est pas grave. Mais alors, vraiment pas. Cette suite, pourtant directe, peut très bien s'apprécier sans avoir le préquel en guise de référentiel. Les allusions sont nombreuses, mais toujours discrètes, très habilement incorporées, jamais forcées. Citons un seul exemple parmi la foultitude possible : les 30 premières secondes des deuxièmes pistes, The Decade Of Statues d'une part et The Double Helix Of Extinction de l'autre. On retrouve des harmoniques dissonantes segmentant une introduction qui n'est autre qu'un premier couplet, puis on reconnaît un break très similaire, avec une seule guitare rythmique puis un appel de batterie qui lance la suite. Et malgré ces liens évidents lorsqu'on fait la comparaison, une écoute candide de The Double Helix Of Extinction ne semble pas manquer de cohérence. A aucun moment on ne se dit "tiens c'est étrange ce passage, ça semble forcé". Au contraire : on a toujours toutes les clés de lecture. Bref, même sans contexte, Colors II est incroyable.
(Et puis, avouons-le, c'est plutôt rare et cocasse de lister les points forts d'une galette et de parler avant tout de son indépendance ; alors ne nous en privons pas.)

Et si cette nouvelle fournée de BTBAM tient du génie, ce n'est pas vraiment surprenant venant de cette formation, habituée des bonnes notes dans nos pages. Le groupe est connu pour conjuguer des influences mathcore extrêmes avec un sens mélodique très progressif, pour distiller des instants de folie parfois proche du débile au milieu de titres complexes, le tout enrobé dans des albums conceptuels très aboutis. Et si les dernières productions des Américains mettaient tout le monde d'accord, on sentait néanmoins une légère réserve : Automata était divisé en deux demi-albums distincts, cassant un peu le rythme de son concept ; et Coma Ecliptic se mettait un chouilla en retrait par rapport à l'aspect déjanté, concentré dans une seule piste, The Ectopic StrollColors II est un retour en force de Between The Buried And Me, au sommet de sa gloire, en plein sur l'exact périmètre où ils sont attendus. Les riffs brise-nuque (The Future Is Behind Us, Human Is Hell) se télescopent dans des moments imparables de groove total (l'intro de Prehistory), les influences crétines (dans le festif Fix The Error ou les samples "cartoon" au milieu de Prehistory) se glissent dans l'intimité des passages poignants de mélodie (Human Is Hell).
Beaucoup de circonlocutions pour essayer d'illustrer un postulat simple : si vous aimez déjà Between The Buried And Me, sachez que Colors II est un des albums les plus incroyables qu'ils aient produit. Si vous êtes familier.e avec leur univers complexe, sachez que tout est là. Tout.

Mais si vous lisez ceci en tant que simple curieux.se, eh bien cet album peut parfaitement servir de porte d'entrée vers le colossal panthéon qu'est la discographie de l'équipe américaine. Les 1h18 de la récente galette sont parfaitement structurées, ne proposant jamais un instant de lassitude. Les atmosphères s'enchaînent souplement, et les titres aussi d'ailleurs : les transitions sont recherchées de sorte à qu'il n'y ait que très peu de vraies coupures. Toutes les facettes du groupe défilent les unes après les autres (ou forniquent brutalement, selon les moments), et l'ensemble peut parfaitement résumer BTBAM. Testez pour être fixé.e, tout simplement.

Colors avait redéfini Between The Buried And Me. Plus d'une décennie plus loin, Colors II fait pareil, prouvant une nouvelle fois le génie de la bande. Même si les sorties depuis 2015 restaient très honorables, celle-ci les éclipse complètement par son aptitude, son talent, sa flamme. C'est malin, maintenant on rêve d'un Alaska II, d'un The Paralax III, d'un The Great Misdirect II... Voire même d'un Colors III ?

A écouter : Human Is Hell, The Double Helix Of Extinction, Prehistory, Fix The Error, et globalement, tout l'album.
15 / 20
6 commentaires (17/20).
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Automata I ( 2018 )

La bande à Tommy Rogers est ainsi de retour, avec cette fois-ci une variation sur la forme : la livraison de 2018 est divisée en deux demi-disques dont la sortie est planifiée à quelques mois d'écart. Au risque d'avoir une analyse biaisée ou incomplète, essayons d'interpréter Automata I en tant que tel, sans avoir écouté son frère.
Tout d'abord, précisons que Automata ne semble pas être un double-album, mais bien deux moitiés d'une même production. Cela implique un disque court, à peine plus long que The Parallax: Hypersleep Dialogues, pourtant considéré comme un EP. Et plus que son contenu musical, c'est cette longueur (enfin, cette "courteur") qui va ressortir de cette cuvée. On ne peut s'empêcher, de prime abord, d'avoir un sentiment d’inachevé ou d'attente. Les Américains nous ont habitué à un format "album-pavé" de plus d'une heure, truffés de titres à tiroirs qui se répondent pour bâtir une fresque Math-Prog cohérente et complète, et Automata I est en rupture avec cette méthode. On en voudrait plus, on se sent confus, comme si certains titres auraient du avoir un écho qui ne vient pas (une variation d'un riff sur un autre titre, un rappel d'une ligne de chant issue d'une précédente piste...).
Mais, car oui,  il y un "mais", notons bien la formulation "de prime abord" qui a introduit cette remarque. Il y a donc autre chose à noter quant aux 35 minutes de la livraison, on y viendra plus tard, mais pour bien saisir cette seconde partie, il faut d'abord parler de la musique en elle-même. Et c'est important alors faites-moi penser à aborder sur ce point en fin de chronique si j'ai oublié d'ici-là, .

Donc, le son. Eh bien, les gars de Between The Buried And Me font ce qu'ils savent faire de mieux : Prog, Death, Mathcore, du groove (l'intro de House Organ par exemple), des ambiances incroyables (à l'image de l'interlude mené par la basse au milieu de Yellow Eyes ; ou de l'intro mi-orientale mi-déstructurée et dissonante de Blot, comme si Home de Dream Theater était réarrangée par The Dillinger Escape Plan), on a réellement affaire à un chef d'oeuvre musical abouti et la patte du groupe est reconnaissable. Reconnaissable, mais pas rigoureusement identique au BTBAM qu'on connaissait. Les pistes semblent en effet un peu plus... accessibles, étonnamment. Pourtant, il s'agit bel et bien de musique progressive et bourrine, Blot tape dans les 10 minutes passées, et malgré tout "accessible" semble le mot juste. Trois des titres (sur cinq "vraies" chansons, si on exclu la piste Gold Distance qui n'est qu'un court intermède) ont une longueur raisonnable, peu commune chez Between The Buried And Me, et le Prog subtil largement abordé sur l'album précédent reste présent dans beaucoup de passages plus soyeux, comme dans le calme Millions. L'ensemble de Automata I est très mélodique, encore plus qu'à l’accoutumée (Condemned To The Gallows est l'exemple parfait du titre catchy et accrocheur).

C'est à ce moment-là qu'on revient sur la longueur de l'opus. Comme d'habitude avec Between The Buried And Me, cet album nécessite de nombreuses écoutes avant de réussir à le comprendre, à s'y immerger. Sauf que les écoutes d'Automata I sont deux fois plus courtes que celles de leurs albums conventionnelles, et ce nouveau format permet de se repérer bien plus facilement et largement plus rapidement que lors de la découvertes de certaines de leurs précédentes sorties. Certains titres, déjà composés de façon accessible, se dévoilent rapidement et permettent une accroche directe, franche, s'installent offensivement dans les crânes. On se rappelle de cette sensation d'en vouloir plus, qu'on avait eu "de prime abord" ? Eh bien elle s'estompe au fil des écoutes, pour laisser place à un sentiment compact d'efficacité mesurée, concise mais massive. Certes, c'est toujours la "courteur" du disque qui laisse l'impression finale, plutôt que son contenu ; mais il ne s'agit pas d'un ressenti amer, comme on le craignait lors des tous premiers tours de platines.

Between The Buried And Me signe donc avec Automata I à la fois un album excellent qui se laisse dévorer facilement, mais aussi une mise en bouche parfaite pour faire patienter jusqu'à la sortie de sa suite annoncée. Hautement recomandé pour les amateurs du groupe ou du genre, mais aussi un probable point d'entrée parfait dans l'univers touffu des Américains.

A écouter : Yellow Eyes, Condemned To The Gallows, Blot
16 / 20
8 commentaires (17.69/20).
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Automata II ( 2018 )

Reprenons là où nous nous étions arrêtés il y a quatre mois : Between The Buried And Me sortait un très bon et étonnamment accessible Automata I, dont la chronique est toujours disponible ici-même. N’hésitez pas à vous rafraîchir la mémoire pour être en phase avec ce dont on parle aujourd’hui, puisqu’il s’agit de la suite directe.

En effet, là où on trouvait un aspect "amputé" à la première moitié écoutée en mars, une cohérence globale s’installe lorsqu’on enchaîne les deux parties (les paroles de Condemned To The Gallows, issu de Automata I, reviennent dans Voice Of Trespass (de Automata II), le break mélodique au début de Yellow Eyes (I) est décliné autrement dans The Proverbial Bellow (II), etc). Enfin on peut reconstruire la fresque globale et profiter des titres qui se répondent comme le font souvent les Américains. Premier bon point.

Mais en outre, bien plus que son aîné, ce second demi-opus a aussi une cohérence à lui tout seul. Le concept développé dans les paroles connaît son dénouement et peut se suivre sans nécessairement avoir le début. Mais surtout, les quatre pistes s’enchaînent naturellement, comme un seul morceau de 33 minutes, structuré en plusieurs parties laissant plus ou moins souffler l’auditeur, pour éviter toute lassitude (les pauses ménagées sont Glide et plusieurs parties de The Grid). Si Automata I prend une autre dimension avec son petit frère, ce dernier s’écoute aisément tout seul. Deuxième bon point.

Mais quid du contenu à proprement parler ? C’est le plus important après tout. Et bien le BTBAM cintré et joueur qui s’était montré discret sur les dernières productions est de retour ! On remarquera le son d’accordéon dans l’interlude Glide, transition parfaite pour lancer un Voice Of Trespass de génie dont la première moitié est un tour de force mi-jazzy mi-bourrin, mi-virtuose mi-débile, et jouissivement WTF. Après un moment plus conventionnel et sombre, la fin de ce titre repart sur un groove enjoué presque funky, tout en wah-wah, qui pourrait sortir de The Battle Of Los Angeles de RATM, et faisant écho aux mélodies entraînantes et légères qui ouvraient The Proverbial Bellow. Oui, tout est surprenant dans cet opus, surprenant et déjanté, comme l’a été le groupe dans Colors ou The Great Misdirect, et c’est vraiment très plaisant à retrouver. Bien entendu, les titres sont toujours aussi finement pensés et exécutés même lors des parties plus sages (on se référera aux nombreux leads dans la seconde moitié du pavé The Proverbial Bellow ou à la toute fin de The Grid pour un solo moins tricoté mais plus émouvant - oui, ces types savent tout faire). Troisième bon point, donc.

Enfin, Automata II a aussi la qualité qu’on a déjà relevé en fin de chronique chez son grand frère sorti plus tôt dans l’année. Bien que complet et satisfaisant, l’opus est court. Un format inhabituel pour le groupe, mais qui permet de mieux rentrer dans leur art complexe, de s’approprier facilement les aspérités de leur compositions. D’autant plus que cette fois, vous avez l’embarras du choix : voir cette durée réduite comme un versant accessible nécessaire à l’assimilation de pistes aussi riches, ou bien chercher la difficulté en écoutant les deux moitiés d’un seul tenant (ces audacieux-là auront raison). Quatrième bon point.

Autrement dit, un sans-faute. Sur tous les niveaux qui viennent à l’esprit en découvrant cette suite, Between The Buried And Me s’illustre en étant au sommet de ce qu’on peut attendre d’eux. Une conclusion parfaite à un diptyque qui s’annonçait déjà plutôt "caviar", mais qui parvient malgré tout à agréablement surprendre au delà de toute attente.

A écouter : Voice Of Trespass, The Proverbial Bellow
14 / 20
11 commentaires (16.32/20).
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Coma Ecliptic ( 2015 )

Depuis quinze ans, Between The Buried And Me réussit à rester fidèle à sa musique tout en se renouvelant suffisamment pour entretenir une aura d’originalité, voire de génie, ajoutant obstinément et régulièrement une nouvelle pépite à leur discographie. A force d’accoucher chef-d’oeuvre sur chef-d’oeuvre, on en vient parfois à se demander si ces mecs sont vraiment humains et les voir s'essouffler nous rassurerait presque. Avec Coma Ecliptic, on sent que ce jour pourrait approcher.

L’album commence par une intro calme à l’intérêt relatif, avant de proposer le titre The Coma Machine, dévoilé avant la sortie de l’album et qui en constitue un des principaux atouts. Puissant, mélodique, avec ses passages bourrins et ses refrains accrocheurs, un pont bien épique, tout est là. Mais le reste n’est pas au niveau, même si chaque titre à ses forces. Le chant, par exemple, est toujours aussi maîtrisé autant en clair qu’en growls, et développe même de plus en plus de personnalités vocales : on peut citer le passage au milieu de King Redeem - Queen Serene où le chant devient tellement rocailleux qu’on pourrait penser à un guest du chanteur d’Alestorm, ou encore un côté “freak-circus”, entre le cinglé et le rigolard, sur le début de The Ectopic Stroll. Cet impressionnant panel de possibilités pourrait mener à des explorations d’ambiances nouvelles ou inattendues, mais globalement Between The Buried And Me ne prend pas de risque à ce niveau ; si ce n’est une expérimentation électro et sombre, très réussie d’ailleurs, sur Dim Ignition. Certes, on reconnaîtra un peu de jazz par-ci (la fin de Famine Wolf), un peu de rock progressif par-là (Turn On The Darkness), mais ce sont des acquis depuis longtemps assimilés, des composantes primaires de la musique des Américains.
L’ensemble n’est donc pas aussi captivant que ce à quoi le groupe nous avait habitué, peut-être un peu moins abouti, un rien moins cinglé. Sans aller jusqu’à l’auto-plagiat, BTBAM fait du BTBAM, c’est toujours agréable mais ça surprend beaucoup moins.

Alors que les précédents albums mariaient les ambiances mais aussi des passages plus “what-the-fuck”, Coma Ecliptic est plutôt avare sur les parties complètement décalées qui font partie des charmes du groupe. Ils se sont peut-être assagis ? Non, Between The Buried And Me propose toujours leurs délires bizarres, et tant mieux, mais cette fois-ci presque toute la folie est concentrée dans la piste The Ectopic Stroll, au lieu d’être distillée sur différents morceaux. Ce titre gagne en personnalité, mais les autres ? Où sont passés les ambiances “cartoon” et les hennissements de cheval au milieu des titres, là où ça surprenait l’auditeur ?

Les guitares sont quant à elles très bien équilibrées, elles savent être massives dans les parties les plus brutales (Famine Wolf, la fin de Life In Velvet) mais n’en font jamais trop. Les leads visent juste, et les Américains ont bien compris qu’il valait mieux être efficace que trop technique. Pourtant, ils arrivent à se créer des passerelles entre les deux, associant démonstration et groove quand l’occasion se présente (l’intro de Memory Palace fait d’ailleurs penser à celle de In The Presence Of Enemies (I) de Dream Theater).
On remarquera aussi l’effort de cohérence globale, la fin de l’outro reprenant un des passages les plus marquants du début de la galette.

Coma Ecliptic est un bon disque. Pour un autre groupe, ce serait même un excellent disque. Mais dans la discographie sans faute de Between The Buried And Me, le cru 2015 semble un peu faiblard. Peut-être est-ce le début de la fin, mais gageons qu’il s’agisse plutôt d’une mauvaise passe : le groupe a toujours de très bonnes idées (Dim Ignition, l’amplitude vocale plus impressionnante que jamais, les grooves, la folie), espérons que le prochain album saura mieux les agencer pour nous surprendre comme l’ont fait Colors ou The Great Misdirect.

A écouter : The Coma Machine, Dim Ignition, The Ectopic Stroll, Memory Palace
16 / 20
13 commentaires (16.81/20).
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The Parallax II : Future Sequence ( 2012 )

Between The Buried And Me est devenu une des figures de proue du Death progressif actuel. Avec pas moins de 8 albums studio depuis 2002, les Américains ont su se hisser au niveau des grands du genre grâce à leur style unique et inimitable. Leur album Colours a été la révélation, un véritable chef d’œuvre de maîtrise et d’audace qui aura marqué les esprits ; leur statut de nouvel entrant à prendre au sérieux est confirmé par la suite avec The Great Misdirect et The Parallax, Hypersleep Dialogues, des œuvres magistrales, imposantes et qui emportent irrémédiablement l’auditeur. Placer la barre toujours plus haut et aller encore plus loin est un véritable défi, seront-ils capables de faire mieux sur The Parallax II Future Sequence

Cet album nous propulse dans l’espace, un monde fantasmé, rêvé, entièrement méconnu et qui fascine. On dit « Goodbye to Everything » et on entre dans leur univers, si riche, plein de couleurs, de formes et surtout de sons. Chaque morceau est une aventure longue et éprouvante mais incroyablement intense. La créativité des compositions leur donne une force sans conteste, capable de passer de manière quasi schizophrénique du Metalcore au Jazz en passant par le Power et le Death. Leur capacité incroyable à mélanger les genres au sein de morceaux souvent très longs nous emporte dans un véritable tourbillon d’émotions. Chaque transition est parfaitement exécutée et nous fait voyager d’un extrême à l’autre sans la moindre difficulté. Between The Buried And Me sait exactement comment jouer avec les différentes atmosphères, et transcender chacune d’entre elles pour aboutir à un résultat époustouflant de diversité et de fluidité. L’art de la composition est ici poussé à son paroxysme, on en prend plein les oreilles sans jamais décrocher.

Les instruments semblent doués d’une vie propre tant leur synergie est parfaite. L’utilisation de sonorités plus classiques donne un souffle nouveau à l’ensemble, comme dans « Melting City » où une flûte donne un côté aérien et léger ; ou encore « Silent Flight Parliament » qui nous gratifie d’une outro superbe avec des violons dramatiques. Les sonorités cartoonesques et de fanfare donnent une identité au groupe qui semble ne pas se prendre au sérieux. Ces passages de détente viennent soulager un auditeur parfois perdu dans l’immensité de leurs morceaux. 

L’album est moins sombre que les précédents, laissant plus de place au chant clair et aux nombreuses progressions joyeuses. En dévoilant cette nouvelle facette de leur musique, Between The Buried And Me prouve qu’ils sont capables de se renouveler, de créer la surprise. Tout en restant fidèle à leur identité, cet album se démarque par une volonté d’évolution de leur style vers de nouvelles contrées, l’intégration de nouveaux éléments donne à l’ensemble un côté à la fois plus complexe et plus accessible. Le tout porté par une production exemplaire : chaque instrument apporte sa pierre à l’édifice sans jamais être trop valorisé. The Parallax II Future Sequence est un véritable tour de force technique et artistique.

Encore une fois, Between The Buried And Me a vu les choses en grand et nous propose un album qui n’est pas révolutionnaire mais qui reste de qualité indéniable : ils font ce qu’ils savent faire de mieux en y introduisant une part de nouveauté appréciable. On ressort de ce voyage dans l’espace épuisé et enchanté, des étoiles plein les yeux et avec la certitude que leurs prochains albums auront aussi le goût de l’infini. 

A écouter : Sans s'arrêter
15.5 / 20
5 commentaires (16.8/20).
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The Parallax: Hypersleep Dialogues ( 2011 )

Avec son intro grandiloquente avant l'attaque frontale, Between The Buried and Me ne semble jamais s'être aussi bien porté que ces dernières années. En faire toujours plus, en rajouter encore et encore, sans pourtant tomber dans le mauvais gout : Pari risqué. Pourtant, au regard de la discographie des Américains, il est bon de se demander si l'on peut encore douter et parler d'expérimentations, que ce soit lors des phases les plus progressives ou les plus métallisées du combo. 
Avec The Parallax: Hypersleep Dialogues, on retrouve toujours les plans cartoonesques décadents (sur Augment Of Rebirth), les montées progressives, l'alternance des chants de Tommy Rogers (qui montre encore que non, l'utilisation de 2 timbres différents ne rend pas l'ensemble cliché au possible) et les plans purement Deathcore / Metalcore qui ne sont qu'une succession de démonstrations techniques. Les apports musicaux depuis les 2 derniers opus sont moindres, sans pour autant s'enfoncer dans une redite quelconque (mention spéciale à Specular Reflection pour la qualité globale du titre, rassemblant à peu près tout ce que le groupe est capable de composer).  
Avec 3 titres (pour quand même 30 minutes de son), Between The Buried and Me joue encore sur des compos complexes, aux multiples facettes et changements d'ambiances incessants. Néanmoins, limiter cet EP à une quelconque refonte des opus précédents serait une belle erreur : tout est prêt pour séduire, mais sans jamais devenir facile. En effet, alors que certains combos peinent à trouver l'inspiration au bout de quelques albums, d'autres mettent tout en œuvre pour livrer des œuvres impressionnantes de complexité et d'évolution et ce disque est d'ailleurs un excellent moyen de découvrir Between The Buried and Me si l'on a pas envie d'assimiler directement une galette d'une heure à la Alaska ou Colors.

C'est d'ailleurs un peu le problème de The Parallax: Hypersleep Dialogues : Se classer dans la catégorie des pièces difficiles, et pourtant ne durer "que" 30 minutes. S'il y a bien une chose que l'on pourrait parfois attendre du groupe, c'est une pièce majeure de 2 heures, agrémentés d'orchestrations multiples alors que cet EP n'est, d'un certain point de vue, qu'une simple mise en bouche frustrante (même si la 2ème partie du diptyque est annoncée). Et encore, peut-on finalement demander plus jusqu'à l'écœurement, de peur de faire une overdose ou de ne pas supporter d'album plus intense qu'un Colors ?

En somme, pas de grosse nouveauté chez Between The Buried and Me : du métal technique toujours impressionnant, un brin de poésie, un soupçon de brutalité, et toujours des sonorités intéressantes. Même si The Parallax: Hypersleep Dialogues n'apporte rien d'inédit dans la disco du combo, il n'y a rien à jeter sur cet opus.

A écouter : comme le meilleur moyen de découvrir le groupe...
16 / 20
11 commentaires (16.5/20).
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The Great Misdirect ( 2009 )

Colors avait laissé de nombreux corps en travers de la route, épuisés par la puissance du disque. Magnifiquement construit, riche et varié - voire trop pour certains -, l’album n'était que démonstrations techniques sur plans à s'en rompre les cervicales. The Great Misdirect prend le pas, s'aventure parfois plus loin, se veut à d'autres instants moins téméraire mais se glisse dans ce qui pourrait une redite de Colors. Du moins, à première vue...
... Car une fois la galette lancée, c'est une autre paire de manches. Toujours aussi dense et méthodique, mais moins brutal : on pourrait ainsi résumer The Great Misdirect à ces quelques mots face à Colors. Le choc s'avère moins rude, Mirrors ouvrant le bal avec quelques notes délicates, suivi par diverses compos toujours survoltées, parsemées de moments apaisés (Disease, Injury, Madness) si ce n'est cartoonesques (Fossil Genera - A Feed From Cloud Mountain, dans un pur trip Pattonien). Jamais de baisse de régime, de faute de goût ou de redondance face aux précédents opus et fort heureusement, The Great Misdirect, à l'instar de Colors, reste un disque massif. En effet, Between The Buried and Me décide de parier à nouveau sur un album difficile à assimiler tant l'ensemble s'avère rédhibitoire si l’on ne porte pas suffisamment d’attention aux moindres arrangements. Et pour cause, les Américains semblent avoir mangé du lion, puisé dans des inspirations Rock prog via certaines sonorités tout en gardant une solide base métallisée. Cette orientation, que l’on pouvait parfois deviner sur Colors, prend énormément d’ampleur ici, sans pour autant devenir indigeste ou rompre avec les racines du combo.

LE pavé de Colors, c'était White Walls. The Great Misdirect, c'est Swim To The Moon, soit la même chose en différent. Cuivres, délires à la Patton, claviers, changements de rythme toutes les 2 notes, soli bien amenés, ... Si Between The Buried and Me décide de partir dans tous les sens, rien ne les en empêche si ce ne sont les limites de la physique, tout en évitant de transformer le tout en un brouhaha inaudible. Dans leur manière d'amener les notes, de rechercher à produire le maximum d'effets, les Américains présentent quelques similitudes avec The Mars Volta, mais avec un frontman nourri à la testostérone (pensez à Greg Puciato de Dillinger Escape Plan), tandis que les instruments flirtent avec Mastodon. Les 17 minutes du morceau se referment sur elles-même et piègent l’auditeur jusqu’à la dernière note, sans véritable possibilité de sortir la tête de l’eau.

Plus aéré que son prédécesseur, The Great Misdirect a le mérite de s'annoncer aussi varié que Colors. Moins rentre-dedans, le disque n’essaie pas d’égaler la pluie de coups précédemment subie mais plutôt de changer son angle d'attaque. Between The Buried and Me semble bien parti pour une série d’albums tous plus détonants les uns que les autres…

A écouter : Swin To The Moon - Fossil Genera - A Feed From Cloud Mountain
16 / 20
14 commentaires (18.46/20).
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Colors ( 2007 )

5ème album pour Between the Buried And Me, et à l’image du nom, ce sobre Colors, le groupe offre une palette musicale aussi variée que les couleurs de l’arc en ciel… Qualifié par le groupe comme un album de « death metal progressif contemporain et adulte », Colors n’en reste pas moins un album détonnant, surprenant et coloré…

Premières notes de piano discrètes, une voix suave surgissant discrètement, … On pourrait penser se trouver sur tout sauf un album de metal frôlant l’extrême. Et pourtant, à peine moins de 2 minutes après le début de Colors, on se retrouve à un déluge de sons, une batterie martelant l’oreille de l’auditeur non averti, la voix grave résonnant tel un cri bestial, les cordes lancées dans une course folle, … Sur près d’une heure, le sextet enchaine les 8 pistes avec une aisance déconcertante, variant le tempo comme le vent soulève une feuille morte… Le clavier, loin de choquer par ces tons si artificiels, illustre parfaitement le concept de couleurs mis en place par BTBAM (qui, pour l’album, a tourné 8 vidéos illustrant chaque morceau avec des noms de couleurs : orange, jaune, blanc, rouge, …). Des passages plus mélodiques font leur apparition, à l’image du refrain de Informal Gluttony ou encore du chant sur Sun Of Nothing. Le doux Viridian ne dénote pas, œil du cyclone de Colors, bref instant calme au creux de la tempête. Le groupe se lâche, se faisant plaisir au moindre instant, sorte de jouissance musicale où l’extase ne serait atteinte qu’après une longue heure d’ébats endiablés.

BTBAM n’hésite pas à insérer quelques passages plus exotiques le long de ces 8 couleurs de l’arc en ciel, passage indien sur Informal Gluttony, petit coté déjanté sur Sun Of Nothing digne d’un Mike Patton précédé d’un court brulot sonore explosif, la fin très country de Ants Of The Sky ou encore le passage à l’accordéon sur Prequel To The Sequel. On pourra noter la présence du chanteur de Fear Before The March Of Flames sur cette même chanson, renchérissant sur le coté déjanté du groupe, apportant un renfort à Tommy Rogers…

On ne peut presque rien reprocher à ce disque, si ce n’est d’être difficilement appréhendable, plusieurs écoutes étant nécessaires afin de s’imprégner de l’atmosphère dégagée de Colors. Une multitude de sens se cachent derrière chaque son, le coté massif du disque n’aidant pas à les identifier rapidement, pour notre plus grand bonheur puisqu’ainsi, chaque écoute révèle ses secrets…

L’album est un patchwork musical, aussi varié que coloré, et le BTBAM réussit son mélange des genres tout en se maintenant dans ce registre musical extrême. On ressort malmené de l’écoute de Colors, mais loin d’abandonner, on se surprend à relancer la lecture, afin d’explorer l’univers enluminé de Between The Buried And Me.

A écouter : avec un kal�idoscope...