Rome est éternelle. Le punk aussi. Quoi de plus heureux donc que la rencontre de quatre talentueux romains avec cette musique imprescriptible ?

Dire qu’ils viennent d’Italie en fait, c’est pour la biographie. Sur disque, c’est de l’us, du ricain, de l’american’s style. Et ce, des paroles jusqu’aux moindres maniements des codes. On retiendra peut-être une dextérité derrière les fûts semblable aux excellents Beerbong pour mentionner du compatriote, mais pour le reste, il faudra se tourner vers l’école californienne (voire canadienne) pour définir les sources. It’s Ain’t About Music fait ainsi la part belle à un bon punk rock des familles, ultra frais et mélodique, qui emprunte un tas de chemins déjà parcourus tout en y laissant une belle emprunte atypique. Celle de l'effiacité.

Un peu de pop/punk, des chœurs hardcore, des tempos skatecore, Bedtime For Charlie fait convoler No Use For A Name ("My Lovely Ennemy"), Set Your Goals ("I Hate Punk Rock") et Belvedere ("Parental Advisor") en noces communes. Il en ressort un mélange incroyablement catchy ("Idlebill", "I Hate Punk Rock"), qui marrie les meilleurs ingrédients de la discipline (voix séduisante, riffs grisants, refrains obsédants) dans une course en avant que les guitares ouvrent avec une efficience et une réussite manifeste.

14 titres (en comptant les bonus ). Et autant de tracks-sourires. Dans le sillage de la (pas si) "nouvelle" scène européenne (PMX, Forus, Straightaway, Jet Market), Bedtime For Charlie permet avec cet opus de faire du vieux continent plus qu’un simple challenger des champions nord-américains. Et que l’apparente simplicité/conventionalité de l’album ne soit pas un trompe-l’œil ; It’s Ain’t About Music possède cette classe et ce goût qu’on ne découvre qu’après plusieurs heures de route. Le proverbe est là pour le rappeler: "Rome ne s’est pas fait en un jour".