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Biographie

Baton Rouge

Avec quatre de ses membres sur cinq (Gwen - Basse / Chant, Benoit - Batterie, Julien - Guitare / Chant et Samuel - Guitare) Baton Rouge a emboité le pas à la fin de Daïtro. Le roi est mort, vive le roi. Ou quelque chose comme ça. S’appuyant donc sur les dernières évolutions de Daïtro et sur les travaux de 12XU (groupe dans lequel officient aussi Gwen et Julien), Baton Rouge de concerts en concerts a su frapper un grand coup dans la fourmilière et s’imposer d’ors et déjà comme un groupe à part. Fragments D’Eux-Mêmes sort chez Purepainsugar en 2011 et est son premier manifeste. Un deuxième effort, Totem s'éloigne encore d'avantage des influences d’antan et sort en 2014.

16.5 / 20
7 commentaires (15.36/20).
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Totem ( 2014 )

Après s’être livrés en fragments, Baton Rouge distille à nouveau quelques éclats avec Totem. Et comme sur son prédécesseur, il n’est pas nécessaire de tout référencer ni archiver tant le combo cherche plus à faire vibrer qu’à catégoriser.
Ces brefs instants que l’on vit, ces tranches de vie éparpillées qui nous font trembler plus qu’à l’accoutumée, c’est cela que transfigure Baton Rouge. Hypnotisant, poétique, vivant, Totem est cet ensemble de compos jamais trop Punk ni Emo.
Il était fait référence à Daitro et 12XU lorsqu’il était question de Fragments d’Eux Mêmes. La filiation n’est pas complètement gommée, Baton Rouge n’en fait pas table rase et garde quelques souvenirs (« Guetter les Ondées » ou le son de guitare de « Le Fixeur » un brin noisy, très typé 80’s / 90’s) histoire de rappeler que nous avons tous une histoire même si ce n’est plus aussi évident au travers de titres comme « Au Gré du Gel » ou « Hypn-O-Sonic ».

Pour autant, Baton Rouge c’est la poésie d’un soir, une vague à l’âme qui revient « D’années en années », portée par une simplicité maladroite. Totem a cet aspect intemporel qui passe par ses morceaux et sa production : sorti à l’époque des premiers Slint, il n’aurait pas été mis à part. Il n’y a rien a jeter, rien à redire ou même à contredire : Baton Rouge sait y faire, ce second opus donne envie de se poser, de marcher, de courir ou de rester immobile. Multi-sensations mais avec autant de ressentis que d’auditeurs, cette ambiance de pluie fine qui donne le rythme sur les pavés n’est peut être qu’un effet sensoriel parmi tant d’autres.
Ainsi, sur Totem j’ai pleuré, aimé, rêvé ou me suis simplement laissé porter par les notes. L’ordre variera à chaque écoute, mais c’est toujours la même recette : d’abord les notes, frêles, passionnées, simples mais franches, puis la voix. Cette voix. Et encore et encore, les compos enroulent leurs partitions autour de chaque tympan pour amplifier leur effet, alors qu’au final ce disque est tellement épuré.

Alors venez, montez et embarquez dans le dernier « Train de Nuit » mené par Baton Rouge, celui qui s’arrêtera à ces neuf gares envoutantes. De toute façon, avez-vous vraiment le choix ?

A écouter : Guetter les ondées - Le Fixeur - ...
16 / 20
8 commentaires (16.38/20).
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Fragments D'Eux-Mêmes ( 2011 )

Face à l’avachissement de la culture, et à la progressive mort de l’Homme engagé, il peut y avoir de quoi se faire sauter la cervelle. Tu peux. Ou sinon, il y a l’option d’écouter Baton Rouge.

Parler de contre-culture comporte un risque, mais aller, osons l’expression. Car Baton Rouge possède bel et bien l’héritage du punk des débuts. En dehors des clous. En dehors des sillons. Avec une basse qui craque, une batterie qui se salit les baguettes et du postillon craché sans filtre. Les mecs sont potes, ça se sent, ça se sait. Et ils se connaissent par cœur. Alors aucun ne peut mentir, aucun ne peut tricher : Il serait aussitôt démasqué. Rien donc ne sonne "à la" ou "comme" (Même si certains évoqueront Drive Like Jehu, Twelve Hour Turn ou Mission Of Burma comme influences spectrales). C’est Baton Rouge, point barre. Et Daïtro ? Oui, si, d’accord. Y est encore dans les têtes de ses compositeurs. Le chant, comme ça, qui refuse le corridor étroit de la justesse, qui arrache des notes bien hautes et bien émotives (Tous Seuls, Ca Colle A La Peau). C’est exact, y a de ça. Quant aux guitares de Aérosols, elles n’auraient pas jurées dans les derniers efforts du groupe lyonnais non plus et Collecter Les Sons renvoient bel et bien à Place Tolozan. C’est dans sa lignée; c’est vrai. On ressent aussi la patte 12XU. Mais sinon, putain, ces paroles, ces contre-temps, ces mélodies, ces arpèges, ces alternances de rythme, ces compo chaloupées; c’est tout autre chose. Alors tu écoutes, tu chantes (Collecter Les Sons), tu uses tes semelles, tu es avec eux, tu vies le truc. C’est comme ça qu’est Fragments D’Eux-Mêmes. Un morceau de vie. Alors tu en fais la partition de tes semaines: tu boucles sur Que Les Fils, tu choisis Sur Un Banc pour la BO de tes matinées, tu scotches sur la fin de Cloaca à la tombée de la nuit...

Et après ça faudrait que je donne un genre ? Punk si tu veux. Emo 90’s ? Noise ? Post-Punk ? si tu insistes. Là n’est pas l’essentiel. L’essentiel c’est que Fragments D’Eux-Mêmes dit tout dès son intitulé, que Purepainsugar a encore sorti une merveille (tant sur le fond que sur la forme) et que Baton Rouge est de ces groupes - rares - qui donnent la force d’espérer.

Baton Rouge

Style : Emo / Punk / Noise
Tags : - - -
Origine : France
Site Officiel : batonrougeband.blogspot.com
Bandcamp :
Amateurs : 15 amateurs Facebook :