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Biographie

Baron Crâne

Baron Crâne émerge vers 2014 à Paris et prend la forme d'un power trio Rock instrumental. Le groupe, composé de Léo à la guitare, Pierre à la batterie et Colin à la basse, montre un caractère multi-influencé entre Rock progressif, Dub, Stoner, Blues et Noise couché sur un premier EP en 2015 en autoproduction totale. Un an plus tard un objet un peu plus long, Electric Shades, est distribué dans les mêmes conditions. Le trio fera ensuite quelques dates avec We Insist! et Grauss Boutique notamment. Après avoir correctement usé les planches les Parisiens se remettent à la composition et sortent un nouvel objet, Commotions, au printemps 2020, qui a notamment la particularité d'intégrer le chant du coach vocal Arthur Brossard et le flow du rappeur I.N.C.H. (qui a entre autres collaboré avec Vald) sur deux de ses titres. A cause de (ou grâce à) la pandémie le trio se remet au taf pour un nouvel album, le bien nommé Les Beaux Jours, qui sort en octobre 2021 via Commotions le label maison du Baron et Mrs Red Sound, label bordelais monté par Mars Red Sky.

16 / 20
1 commentaire (17/20).

Les Beaux Jours ( 2021 )

Il y a un peu moins de deux ans le Baron multi-fusion nous laissait quelques remarquables Commotions, qui présageaient du meilleur pour la suite. Et on voit Les Beaux Jours arriver à la mi-octobre 2021, conjointement distribués par le label maison lui aussi nommé Commotions et la maison bordelaise Mrs Red Sound (Mars Red SkyRed Sun AtacamaWitchfinder). Un deuxième (ou troisième?) long format qu’on a honteusement contourné l’année dernière et qui aurait sans doute pu figurer parmi au moins un top de la rédaction.

Malgré quelques menues déconvenues les Commotions donnaient largement de quoi s’enthousiasmer, sentiment décuplé après l’avoir expérimenté en direct. Les genres continuent de s’entrechoquer dans un espace réunissant Jazz, Rock, Dub, Metal, Prog, Noise, Afrobeat, etc, et l’intense Larry’s Journey vient illustrer la chose comme il se doit, sur lequel Don Caballero, Lazer/Wulf et feu-Guns of Brixton auraient décidé de jammer ensemble. Les guitares virevoltent, la basse se fraye un tortueux chemin entre les cassures rythmiques, et la batterie scintille de mille faisceaux.

Comme en 2020 on aura droit à deux morceaux chantés, le plutôt pertinent Quarantine d’abord, investi de la voix de Cyril Bodin (ex-Last Boy On Earth), pas hyper convaincant si ce n’est son envolée finale, bien que l’instrumentation soit au taquet derrière, et sur la conclusion éponyme où le guitariste Léo Pinon-Chaby pousse la chansonnette en français et parvient lui à dresser quelques poils, le morceau respectant bien son statut d’ultime sommet d’un album. Avant cela le précieux Guillaume Perret (un des "rejetons" de John Zorn) fera vibrer son saxophone sur le très progressif, voire avant-gardiste et surtout magistral Mercury, ou plus loin la flûte traversière de Robby Marshall s’aventurera dans la laine de Merinos, entre Reggae à l’ancienne et groove Rock fiévreux, fusionnel et bruitiste. Le genre de grand écart qui passe crème avec Baron Crâne.

Le trio parisien expose une montée en puissance disque après disque en précisant encore davantage une formule toujours casse-gueule sur le papier, mais résolument menée de mains spécialistes. Et pour compléter le tableau on appréciera le sublime visuel signé Nora Simon. Les Beaux Jours font ici un lumineux et généreux album, en espérant que ceux-ci adviennent pour tout le monde à l’avenir, et qu’on pourra de nouveau kiffer les concerts sans entrave.

Les Beaux Jours illuminent Bandcamp.

A écouter : aussi quand il pleut.
15.5 / 20
1 commentaire (16/20).
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Commotions ( 2020 )

Le Baron a roulé sa noble bosse depuis quatre ans et le sémillant Electric Shades, qui exposait déjà une personnalité affirmée via un étalage instrumental polymorphique de qualité sûre, présenté ensuite dans moult sous-sols associatifs pour les jeunes. Le trio parisien a fait fi des intempéries de l’actualité covidée afin de réussir à nous pondre ses Commotions schizophréniques, pour la première fois investies de voix, sur deux morceaux.

D’ailleurs la forme n’a pas beaucoup changé : cinq titres bien remplis, généreux en riffs et décalages pertinents. Une structure qui sied idéalement à la morphologie du Baron, ici encore un peu plus attiré par le Jazz, sans pour autant se détacher de la bruyante plèbe ni d’un socle viscéral nécessaire. Rappel à la réalité qui – en dehors du visuel superbe – s’effectuera notamment par l’intermédiaire du chant d’Arthur Brossard sur l’explicite et grisant Acid Rains (« I know a place to see your face ») ou des mots du rappeur I.N.C.H. avec un On rase les murs lucide et surprenant, sur son lit Noise aux contours Punk, une collaboration fluide qui en appellera d’autres à l’avenir, espérons. 

Avant ça Firmin en ouverture assume ses personnalités multiples, par une batterie volubile, plus inspirée que jamais, une basse jongleuse, primordiale, et une six cordes qui a réponse à tout, résiliente, s’adaptant à toutes les situations. Éléments dispersés sur chaque composition, alliant toujours plus subtilement Stoner, Math Rock, Jazz, Noise ou Dub en une orgie de Fusion d’autant plus cohérente et maîtrisée que par le passé, sublimée par les deux interventions vocales s’intégrant naturellement au sein du bouzin.

Confirmation avec le très progressif et psychédélique Closing Door, percuté ici et là de mouvements déconstruits intempestifs, puis par une conclusion ajoutant la Cinquième Pierre anguleuse, fiévreuse et groovy à cet édifice bâti à la main grâce à une production maison, comme c’est le cas depuis l’entame des pérégrinations du Baron Crâne. Commotions ne procure aucun mal de… crâne, au contraire la réception se fait de manière limpide malgré le caractère alambiqué de la chose. Le trio est en phase avec le réel, mais ça ne l’empêche pas de nous balader entre les lignes pour faire évoluer notre perception d’un monde sur le déclin. Seule frustration, on aimerait un voyage un peu plus long, un peu plus dense encore, car quand c’est aussi bon, on devient fatalement gourmand.e.

Commotions sur Bandcamp.

A écouter : et réécouter.

Electric Shades ( 2016 )

Power trio instrumental, Baron Crâne alimente nos oreilles depuis 2015 et un premier EP fort aguicheur, coupable d’une propension à empiler parties Rock, Jazz/Funk ou Dub, n’hésitant pas à aplatir ses sujets à grands coups de Doom, de manière fluide, sans provoquer le moindre renvoi disgracieux. Le mouvement se perpétue avec Electric Shades, qui ne sait pas trop s’il est un court ou un long format, un peu comme la musique profane qui s’offre à nous à travers ce bel objet, elle danse sur ses deux pieds et le fait avec une certaine dextérité.

Davantage portées sur l’aspect progressif de leurs intentions, les Nuances Electriques des Parisiens se développent dans l’opacité partielle d’une Noise plus dominatrice, maintenant une tension permanente, entretenue par quelques ajouts électroniques, une guitare transformiste et une basse épaisse, granuleuse, pétée de feeling. Le batteur quant à lui plane sur son petit nuage, martèle joyeusement, décompose les rythmes avec une indécente souplesse.

Tout ça se vérifie par exemple sur le très fameux After The Bombs, mêlant son Dub au bruit pour finir en Stoner/Doom, le tout aussi multiple mais plus progressif et langoureux Missing Time, ou le furieusement groovy Tear Gas. L’enregistrement en prise directe participe sans doute au souffle qui s'échappe d'Electric Shades, bien que les basses soient parfois un poil trop imposantes, à l’image du matheux et néanmoins très bon Captain Peacock. Le Blues halluciné du grisant King’s Blast termine d’effacer les éventuels désagréments rencontrés en chemin, perforé d’assauts harmonisés de plus en plus nerveux et euphoriques, alors que l’ensemble rappelle autant les regrettés Guns of Brixton que les travaux de Philm.

Contrairement à ce que laisse supposer son titre de noblesse, le Baron Crâne n’est pas snob, ne nous prend pas de haut, ne cherche pas à capter notre admiration devant l’étalage de sa richesse. Non, il s’affranchit de toutes les règles de bienséance, danse avec la mort, et nous sert en Electric Shades une œuvre fusionnelle sincère et sans fioritures.

Electric Bandcamp.

A écouter : à la suite du 1er disque.
Baron Crâne

Style : Rock instrumental / Stoner / Progressif / Psychédélique
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Origine : France
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