Titre : The Source Année : 2017
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Moyenne lecteurs : 14.33/20 (6 avis dont 4 avec commentaire)


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Commentaires

Eagle_John 16 / 20 Le 30/12/2017 à 18H51

Honnêtement je ne sais pas comment le père Lucassen fait. Comment fait-il pour mettre sur pied un projet aussi complexe étalé sur plusieurs albums avec pleins de personnages différents et surtout de réussir à solliciter tant de musiciens et s’adapter à leurs disponibilités sans devenir fou ?

Comme c’est le cas depuis plusieurs albums, le nouvel album d’Ayreon est un double album. La musique est bien progressive, très variée, tantôt folk, tantôt bien bourrine et les « différentes cordes vocales » sont bien exploitées. Deux « nouveautés » cependant, les titres sont plus courts et plus catchy (notamment sur le deuxième disque) et un côté « harmonies vocaux à la Queen » plus prononcé (ce qui me plait vraiment beaucoup).

Dans l’ensemble cet album est une vraie réussite, il y a de nombreux points d’accroche. J’ai cependant une préférence pour le premier disque que je trouve plus consistant (plus progressif aussi) que le deuxième plus inégal (et qui comprend peut-être trop de titre ?).

Un très bon album très bien garni…tout comme son livret !

Zbrlah 16 / 20 Le 17/07/2017 à 21H02

Merci V.N.A. !

Déjà, merci de participer, d'avoir des commentaires constructifs, bien écrit, drôles, que ce soit ici ou sur d'autres news / chroniques. On voudrait tellement plus de lecteurs comme ça ! :-)

Mais surtout merci de me conforter dans mon opinion ! J'ai la même sensation quant à la scénarisation de cet opus. Peut-être que je n'avais pas encore remarqué ça en avril (j'aurais peut-être mentionné ça en une ligne ou deux), mais avec les écoutes, le côté "facile" a fini par devenir évident. Et en dehors du fait que la chronique était déjà publiée, il est quand même compliqué d'exposer ce genre de considération dans le format "chronique". Du coup, merci d'être là pour le faire ! :-)

V.N.A. 16 / 20 Le 10/07/2017 à 21H38

La chronique est très bonne (hormis, comme mentionné ci-dessous, une petite erreur concernant les chœurs), je ne vais donc pas redire en moins bien ce qui y est écrit. Ce sur quoi je vais m'attarder un peu, et bien que j'aime beaucoup l'album dans son ensemble, c'est l'histoire que nous raconte A. Lucassen, et qui ne me paraît pas vraiment maîtrisée. Alors certes, elle s'intègre bien dans l'histoire globale de la discographie d'Ayreon. Mais dès qu'on regarde un peu plus en détail...
De ce point de vue, The Source me fait l'effet inverse de The Theory Of Everything. Au premier abord, les personnages et situations de TTOE me semblaient assez caricaturaux et superficiels, et en m'y penchant un peu plus, j'ai découvert une histoire bien plus profonde qu'il n'y paraît. Dans The Source, en revanche, on vit l'histoire dès la première fois, c'est assez intense, c'est grandiose... mais ça, ce n'est que la première écoute. Plus je m'y intéresse, et plus je trouve que cette histoire est traitée de façon superficielle et même parfois assez maladroite.
On a beaucoup de personnages (11 principaux qui se donnent la réplique + 1 qui n'intervient que sur un seul titre + l'équipage du vaisseau qui n'apparaît que pour quelques choeurs), et afin que chacun ait la place de s'exprimer, l'intrigue reste en sous-texte et on s'attarde davantage sur leur ressenti face aux différentes étapes par lesquelles ils vont passer. Une bonne idée, qui permet de développer (un peu) leurs différentes personnalités et qui évite de passer par un récit complet (qui tiendrait difficilement sur un seul double-album)... à condition que le choix des personnages soit pertinent (je ne parle pas des interprètes, qui sont très bons, mais bien des personnages). Et dans la première partie, le choix apparaît pertinent. Mais beaucoup moins ensuite. Jugez plutôt : afin de quitter une planète mourante, sauvegarder leur race et s'établir sur une autre planète, on a ceux qui sont vraiment utiles :
- le chimiste, grâce à qui ils pourront s'adapter à leur nouvel environnement ;
- le capitaine du vaisseau qui les emmène, évidemment ;
- l'astronome, qui a trouvé la bonne planète pour les accueillir ;
- la biologiste (bien qu'au vu de ses paroles, elle pourrait aussi bien être nommée "personnage féminin numéro 2", mais soit, elle est indispensable).
Auxquels on peut rajouter :
- l'historien, qui se charge de chroniquer leur épopée, pas utile dans l'immédiat mais on pense à la postérité ;
- l'androïde, dont ils ne peuvent probablement pas se passer, bien qu'ils veuillent créer un nouveau monde sans machines et que ledit androïde insiste lourdement sur le fait qu'ils sont dans la mouise au début de l'album, puis fait simplement acte de présence, jusqu'à la "révélation" finale qu'on voit venir de très loin (le "lourdement" concerne uniquement le texte, parce qu'à écouter, ses passages sont excellents).
Et puis il y a les autres :
- le président ;
- le chef de l'opposition ;
- la conseillère ;
- le diplomate.
Si c'étaient des centaines de personnes qui embarquaient, je ne dis pas, mais là on a l'impression que c'est le gouvernement qui veut se sauver en priorité, alors que les paroles ne donnent pas du tout ce sentiment. Ils sont tous gentils et désintéressés, ils n'expriment que de la tristesse et de la culpabilité à l'idée de survivre quand tous les autres meurent, aucun soulagement.
Et sans oublier celui-ci :
- le prophète : son seul rôle consiste à faire des références aux autres albums d'Ayreon. Et sa présence dans ce monde purement technologique reste à expliquer, et surtout la crédibilité que les autres lui portent. On peut toujours croire que sa voix s'est fait entendre quand le chaos s'est répandu sur Alpha et que c'est ainsi qu'il en est arrivé là, mais en l'état, sa présence fait tache.
Bref, cinq personnages (sur onze) qui n'apportent aucune compétence concrète, mais pas de médecin, pas d'ingénieur, pas d'architecte, ou même de guerrier (ils ne connaissent pas les éventuels dangers qui rôdent en profondeur), et j'en passe.

Et même sans tenir compte de ce choix, le tout manque un peu de logique, que ce soit dans les paroles :
- par exemple "we have a chance to turn a new page, devoid of science and machines" : pour les machines, c'est leur but, bien qu'ils aient emmené TH-1 et que le vaisseau en lui-même soit une machine, mais pour le côté "dépourvu de science", ils ont quand même un astronome, une biologiste et un chimiste...
ou dans les situations :
- en particulier la première chose qui m'ait choqué : le président est responsable de la destruction d'Alpha par les machines, mais il faut attendre qu'ils soient arrivés sur la planète Y pour qu'enfin quelqu'un lui en fasse le reproche ?!? Et même là, il répond qu'il fera attention à l'avenir, et on passe à autre chose ! Aucune explication n'est donnée pour que les autres le laissent venir avec eux sur le vaisseau. Le plus logique serait encore qu'il soit un enfoiré qui les empêcherait de quitter la planète s'il n'est pas avec eux, mais ça n'a pas l'air d'être le cas. Ou alors il se repent vraiment, mais il faudrait dans ce cas qu'il le prouve par des actes, ou mieux, qu'il se sacrifie pour qu'ils puissent s'enfuir (mais ça nous aurait privé de Russell Allen pour le reste de l'album...). Là, ses interventions ressemblent à ça: "Bon, ce n'était pas une bonne idée de mettre le monde entre les mains des machines, mais je ferai tout les détruire", puis (sans qu'on ait vent d'une quelconque tentative pour sauver le monde de cette menace) "Nous ne pouvons pas gagner, alors venez, fuyons ensemble vers cette autre planète!" et une fois arrivés "Hé, mais au fait, on ne peut pas te faire confiance, c'est toi qui a causé tout ça! - Oui, mais je vais me rattraper. - Ah, ça va alors."

Autre point : beaucoup de choses ne sont pas expliquées. Certaines questions restent volontairement en suspens, c'est même le sujet de l'avant-dernier titre (The human compulsion), mais d'autres ne sont pas du tout abordées. Un exemple : ils veulent faire revivre leur race sur une nouvelle planète, mais par quel moyen ? S'ils ne sont que dix (dont deux femmes seulement), ça paraît un peu limité, et s'ils ont embarqué du matériel génétique, ça aurait été bien de l'évoquer quelque part (à moins que ça ne fasse partie de l'équipement standard des vaisseaux spatiaux ?).

Bilan (pour l'histoire uniquement) : de bonnes idées et intentions, malheureusement pas très bien exploitées. Si le plaisir d'entendre toutes ces voix est bien présent, on a l'impression que ça fait trop de personnages à gérer. Certes, certains des anciens albums en comptaient autant, voire plus, mais soit l'histoire gravitait autour d'un personnage central (comme The Human Equation, où certains chanteurs n'interprétaient qu'un sentiment), soit ils ne racontaient pas une histoire dans sa globalité mais plutôt quelques séquences bien précises et sans forcément chercher à donner une personnalité spécifique à chaque intervenant (01011001).

Je vais m'arrêter là, et c'est déjà très (trop?) long. Je répète, j'aime beaucoup cet album, sinon je ne me serais pas attardé autant sur les paroles (et sur les courts paragraphes de l'historien, dans le livret, qui introduisent chaque partie sans apporter grand-chose), mais je dois bien avouer que désormais je l'écoute avant tout pour la musique et les voix, sans m'attarder sur les paroles, contrairement à d'autres qu'il m'arrive encore d'écouter avec le livret sous les yeux. Dommage, la même musique, les mêmes interprètes et une histoire plus travaillée, et l'album serait pour moi passé de très bon à excellent.

EDIT:
@Zbrlah : de rien, de mon côté je suis content de pouvoir exprimer ça quelque part, d'autant plus si c'est apprécié. Mais je ne développerai quand même pas autant tous mes avis, il peut aussi m'arriver d'aimer (ou non) un album sans avoir grand-chose à dire dessus ;)
(Et pour les commentaires sur les news, c'est quand même le plus souvent la première réaction qui me passe par la tête.)

Khoral 17 / 20 Le 28/04/2017 à 01H07

Excellent album du père Lucassen, qui continue de sortir des perles.

Cependant, si je puis me permettre, Zbrlah, une petite coquille s'est glissé dans votre chronique : en effet, Tobias Sammet n'est pas le géniteur des chœurs de l'album. Le mérite revient à Michael Mills, chanteur de Toehider, et déjà présent dans le précédent album The Theory Of Everything (où il tient le rôle de The Father) ainsi que dans la prestation live de l’album The Human Equation (ou il tient le rôle de Rage). Il est également à l'origine de toutes les interventions Queenestes de l'album.

Voilà, sinon très bonne chronique, très juste sur les qualités du bouzin :)