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Biographie

Autopsy

Autopsy est l'un des pionniers du Death Metal old school des années 80 aux Etats Unis. Le groupe se forme en 1987. Le fondateur du groupe n'est autre que Chris Reifert, alors batteur du groupe Death. Après l'enregistrement du fameux Scream Bloody Gore de Death, Chris Reifert décide alors de quitter le groupe et de former Autopsy. Il est rejoint par le guitariste Eric Cutler et le bassiste Eric Eigard. Ils enregistrent ensemble leur première démo intitulée Stillborn en 1987. Juste après l'enregistrement, Danny Coralles intègre le groupe en tant que deuxième guitariste. Après deux autres démos (Critical Madness et Ridden With Disease) et quelques remaniements de line up, le groupe sort enfin son premier opus Severed Survival en 1990. Autopsy repousse alors les limites de la musique extrême avec un album bien gras, bien gore et bien crade. En 1991, après l'EP Retribution For the Dead, sort le deuxième album du groupe : Mental Funeral. Cet album est encore plus sombre que le premier et mélange beaucoup plus les ambiances doom si caractéristique à Autopsy. Le troisième opus s'intitule Acts of the Unspeakable et sort en 1993 avec un son encore plus crade que dans les précédents albums. Le dernier album studio du groupe, Shitfun, voit le jour en 1995. Nous parlons ici de dernier album studio puisque Autopsy arrêtera sa carrière quelques années, sortiront tout de même une compilation en 2000 (Torn From The Grave), une réédition d'une démo la même année (Ridden With Disease) et un live (Dead As Fuck). Toujours mené par Chris Reifert, les Américains reviennent brièvement sur le devant de la scène en 2008 à l'occasion du Maryland Death Fest avec Joe Trevisano pour le poste de bassiste, en 2009 Autopsy annonce un retour aux affaires permanent et en 2010 c’est avec le EP The Tomb Within que le retour discographie s’effectue, très bien accueilli par les fans et la critique Autopsy enfonce définitivement le clou en 2011 avec Macabre Eternal. On y retrouve les ambiances macabres et torturées des débuts plongeant l’auditeur dans des atmosphères très lugubres. En 2013 c’est au tour de The Headless Ritual de paraître, puis en 2014 Tourniquets, Hacksaws and Graves, Autopsy ne s’arrête plus et annonce fin 2015 la sortie d’un nouvel opus Skull Grinder, disponible en vinyle dans un premier temps, puis en CD début 2016. 

Chronique

17 / 20
2 commentaires (17.5/20).
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Mental Funeral ( 1991 )

Parmi les tôliers du Death Old School, une chose est sûre : Autopsy n'a jamais fait dans la dentelle, et ce ne sont pas leurs deux décennies au compteur qui ont assagi les Américains. Il faut dire que l'on parle là des géniteurs de Severed Survival qui annonçait déjà pas mal la couleur; musique primitive, pochette brute et sans détour, et logo façon saucisses de chair humaine. Mais avant tout, ce premier opus aura révélé cette passion pour les tempos écrasants, devenus la marque de fabrique du groupe. 

Mental Funeral, sorti deux ans plus tard vient confirmer la tendance. Servi par un Death gorgé de Doom, l'objet est un pur étalage de gras qui frappe dès ses prémices par son aspect caverneux et repoussant. Alors que la même année paraissaient des Human (Death) et autres Testimony Of The Ancients (Pestilence), Autopsy mise sur une production étouffante qui fait tout le charme de ces douze pistes. Pas de concours de technique, de duels de soli, Mental Funeral c'est plutôt une basse qui tache, du riff parfois simplissime mais qui a le mérite d'aller droit au but. Derrière les fûts, on enfonce le clou avec une rythmique lourde et du blast, ou on se la joue tribal par moments (Slaughterday, Dead). Sans parler du chant de Chris Reifert et son timbre sinistre, rauque à souhait, apportant à l'ensemble une nouvelle couche de dégueulasserie. Mais malgré son aspect très monolithique, ce deuxième effort trompe l'ennui comme peu savent le faire. Armé d'un groove à toute épreuve, le quatuor ne peut s'empêcher des vas et viens constants entre tirs de mortier Doom et courses Death, le tout avec un naturel déconcertant lors des changements rythmiques. Quelques notes traînantes avec un soupçon de malsain et on envoie le bois une fois la proie endormie, en soi rien de sorcier mais la recette est suffisamment osée pour insuffler une identité forte à un album constamment à cheval entre deux genres. 

Pied de nez à tout un panel de groupes engagés dans la course au son, Mental Funeral semble avoir été fait avec trois bouts de ficelle et se hisse sans doute parmi les sorties de l'époque ayant le plus de cachet. Que l'on pense à In The Grip Of Winter et ses quatre notes (en boucle) d'interlude diablement mémorables, à Dead et ses six cordes pleines de simplicité, pas mal de choses sentent les moyens du bord mais épaulées par un génie de composition certain. Dans la démarche d'ailleurs, comme dans la musique elle-même, Autopsy n'hésite pas à exposer son influence Punk, marquée en premier lieu par les coups de masse de Reifert (Robbing The Grave, Dark Crusade). Noyé au milieu de riffs très primaires, le batteur tire souvent son épingle du jeu et offre de sacrés coups de fouet aux titres en ne restant jamais bien longtemps fixé sur ses patterns (Hole In The Head). 
Naviguant toujours sur la brèche, les Américains maintiennent le cap et collent à cette aura asphyxiante tout au long du disque, dans la violence aveugle de Bonesaw comme dans le final éponyme, minimaliste et peu réconfortant. 

Mental Funeral est de ces œuvres singulières qui ont fait du Death Old School un genre à part entière plus qu'une simple période, porté par une multitude d'acteurs avec leur propre patte, mais unis par cette capacité à développer une ambiance singulière et inédite plutôt qu'un déballage de vitesse et de prouesses sans âme.