A l'heure du tout instantané, tout va paradoxalement trop vite dans le macrocosme du punk rock moderne. Même les nouveaux courants US ne comptent guère que quelques suiveurs sur le Vieux Continent. Les mouvances se chassent sans relâche et le mélange de sous-genres devenus perméables inhibe toute identification à un mouvement particulier, à un son.
Un mal pour un bien; car en définitive, ne restent que les authentiques férus, ceux qui ne comptent que sur la passion et l'envie de partager une partie d'eux-mêmes. Ceux qui sont fiers de brandir leurs influences tout en insistant sur leur caractère propre.

Ainsi, à travers un premier EP qui ne paie pas de mine de prime abord, les lémaniques d'Archers and Arrows ne cachent pas leurs amours; de The Lawrence Arms ("The Young Carpetbaggers"), de Latterman, des Thousandaires de "Born an Asshole, Die an Asshole", et de l'orgcore.
Pas de tricot ici, juste des mélodies directes aux exhalaisons émotionnelles qui charment; un dynamisme animé par des chants multiples ("Truncated Humanism") et des rythmes variés. Archers and Arrows jonglent entre jovialité pressante, pessimisme intériorisé et aplomb vindicatif.

Alors bien sûr, le quatuor se cherche encore et n'en est pas encore à la chasse aux détails perfectibles (chant) mais le tout reste assez cohérent. A confirmer sur format plus long car le EP se termine un peu en queue de poisson et ne laisse pas le temps de faire une synthèse des 17 minutes écoulées.
Avec le recul, on s'attache néanmoins à ce jeune effort qui perpétue cette 'Euro touch', ce cachet européen des groupes sincères qui se forgent une personnalité en se déliant de la masse Etats Unienne.