logo Animals As Leaders

Biographie

Animals As Leaders

Le projet Animals As Leaders prend forme en 2007 lorsque le groupe de hardcore progressif Reflux signe sur le label Prosthetic Records. Tosin Abasi, alors guitariste de la formation se voit proposer par le label l'enregistrement d'un album solo.
Lors de cette proposition Tosin refuse l'offre jugeant une telle entreprise « égoïste et inutile ». C'est seulement après le split de Reflux qu'il décide de revenir sur sa décision et enregistre alors l'album éponyme d'Animals As Leaders qui atterrit dans les bacs en avril 2009.

Seul compositeur à bord, c'est au cours de l'année 2010 que Tosin Abasi recrute un line-up afin de pouvoir se produire sur scène.

Line-up actuel :

Tosin Abasi – Guitares
Javier Reyes – Guitares
Navene Koperweis - Batterie
Chebon Littlefield - Basse et synthé

16.5 / 20
6 commentaires (15.33/20).
logo amazon

The Madness Of Many ( 2016 )

Animals As Leaders fait partie de ces groupes que l’on ne sait pas où ranger dans l’étagère. A des années lumières de ce que l’on a l’habitude d’entendre ces derniers temps, mélange improbable entre tous les styles possibles et imaginables, toile complexe dans laquelle des couleurs inédites émergent, Animals As Leaders est à part. Après seulement 3 albums qui sont autant de claques mémorables, Tosin Abasi remet le couvert avec The Madness Of Many qui aura pour défi non seulement d’être au niveau de ses prédécesseurs mais aussi d’avoir une personnalité suffisamment forte pour vivre à leurs côtés.

L’ouverture se fait avec Arithmophobia, qui fait référence à la phobie des chiffres. On peut comprendre d’une certaine manière cette volonté de ne jamais rester dans le rythme, de créer des variations et de nombreux décalages dans le temps. A l’instar d’un Meshuggah, le temps est manipulé comme un instrument à part entière et apporte son lot de surprises. Sans donner l’impression de jouer un morceau à part, les instruments s’entrecroisent pour donner un résultat brillant de technique et d’audace.
Le Djent est ici omniprésent et colle à merveille à ces folies rythmiques, provoquant une perte de repères complète. Pourtant l’expérience n’est en rien désagréable, au contraire ! Un équilibre est toujours présent entre les coups de rasoirs de la guitare et les ralentissements bienvenus. Parfois au cœur de la mélodie comme dans Cognitive Contorsions ou laissé en arrière plan comme dans The Brain Dance c’est avec beaucoup de finesse qu’est géré ce genre encore inconnu de beaucoup.
Le son de guitare est clair et tranchant, évoquant Ihsahn. Loin des classiques du genre, il laisse une empreinte sonore dans l’oreille et apporte un style unique. On regrettera cependant le manque de relief du son dans les passages en clair, l’instrument n’étant pas fait pour. Il s’agit néanmoins d’un choix et non d’une erreur car la production est irréprochable et tire le maximum de chaque instrument. Ce parti pris montre cette volonté d’indépendance et de créativité sans limites qui depuis toujours caractérise le groupe.

L’ambiance générale est bien plus sombre qu’à l’accoutumée. Oscillant entre l’hystérie déstructurée et les tappings post-rock lumineux, les compositions pleines de contrastes nous racontent de belles histoires quand bien même aucune parole ne vient troubler l’équilibre. Les soli sont exécutés avec brio et illustrent parfaitement, au travers de gammes exotiques, la finesse d’écriture globale. Jamais dans la démonstration, mettant le point d’orgue sur la complexité des émotions qu’ils évoquent, ils contribuent en grande partie à la force qui se dégage de chaque création.
De nombreuses extravagances sont à noter, comme dans les précédentes productions d’Animals As Leaders. De l’intro électro des années 80 de Ectogenesis, les influences jazz de Backpfeifengesicht ou encore la guitare classique de Apeirophobia aux accents hispaniques, une fois encore Tosin Abasi ne se contente pas d’intégrer des éléments épars mais se construit un univers qui lui est propre. The Madness Of Many reste néanmoins un album accessible pour qui prend le temps de comprendre toutes les subtilités de l’artiste.


Animals As Leaders fait partie de ces groupes qui non contents d’être la figure de proue d’un style dont ils sont le principal instigateur, ont la capacité de le réinventer et de lui apporter de nouveaux axes d’exploration. Plus sombre que ses précédentes productions mais avec un parti pris et une personnalité très forte, The Madness Of Many est sans aucun doute un excellent album. Sa richesse et son inventivité hors du commun laissent encore présager de très belles surprises pour la suite.

A écouter : De nombreuses fois
18 / 20
17 commentaires (16.91/20).
logo amazon

Animals As Leaders ( 2009 )

Il y a de ces enfoirés de génies qui vous bluffent et desquels vous tombez amoureux malgré vous dès la première note. Celui-là fait partie de ceux que je vais suivre à la trace jusqu'à ce que la mort nous sépare. Et ce Monsieur, qu'est Tosin Abasi, tape déjà très fort avec cet album éponyme, première marche d'une ascension vers les étoiles...

Difficile de savoir par où commencer tellement l'univers musical d'Animals As Leaders est vaste et propice à la contemplation béante. Déjà, il faut savoir que le projet se veut purement instrumental et progressif, et quand on entend le résultat on peut comprendre que l'intrusion de vocals aurait gâché cette toile parfaite !
Bien loin de la branlette de manche sous viagra de nos guitar heroes séniles, chaque lead ou solo, aussi interminables et techniques soient-ils, est justifié et apporte sa juste explosion de couleurs aux décors célestes que dépeint Tosin avec sa huit cordes. D'ailleurs, les effets par lesquels passe la guitare du maestro auraient pu donner un aspect trop artificiel à sa musique, qui, du coup, aurait perdu une partie de son essence. Bienheureusement, même si les sons ne sont plus franchement organiques, le dosage est maîtrisé à la perfection, tout est doux, fluide, et on se délecte de la moindre note, du premier sweeping de guitare au dernier tapping de basse.

Très actuel, avec des rythmiques djent metal, il est clair que l'approche de Tosin reste résolument moderne. Avec un passage éclair chez Born Of Osiris le temps d'une tournée et un acoquinement avec le fleuron du deathcore progressif (Veil Of Maya, Periphery, The Djentlemen...), lui même ayant eu un groupe de hardcore progressif avant cela (Reflux), il est logique qu'Animals ai des sonorités communes avec toute cette nouvelle vague américaine. Cependant, il va chercher beaucoup plus loin et s'affranchit d'une quelconque comparaison avec ses petits frères qui courront toujours loin derrière lui, les genoux écorchés, tellement ce dernier a pris de l'avance sur son temps.
A ne pas oublier, les divers claviers et samples spatiaux carrément bien sentis et qui renforcent l'aspect moderne, voir futuriste du coup !

Ce qui démarque le plus Animals de ce raz de marrée metal moderne polyrythmé sous-Meshuggien, ce sont ces intros et interludes, minis ballades instrumentales, en clean ou acoustiques, qui font littéralement décoller. Mais il y a aussi la prod, loin du ratissage par le bas des studios les plus en vogue qui compensent un net manque d'idées par des énormes prods bodybuildées et stéréotypées (quoi « vieux con » ?). Et puis cette collection de thèmes frais, aérés, qui se déclinent divinement, presque comme une musique naturelle qui viendrait d'un on-ne-sait-où...
Animals mise donc avant tout sur la richesse de ses ambiances, et au delà le travail sur les leads, il y a aussi toute la toile de fond qui laisse rêveur.
Avec ce seul ouvrage comme arme, Tosin Abasi va provoquer certains des plus grands du genre directement sur leur terrain et s'en sort héroïquement.

Le petit Tosin, tombé du ciel, marche à grands pas sur les traces d'un de ses pères spirituels, Devin Townsend. On pourrait citer bien d'autres exemples mais ici, le génie des deux semble se rapprocher. Et si il continue sur cette voie, c'est la promesse d'un futur tout aussi radieux, pour lui comme pour nous. L'espace vous attend...

A écouter : en boucle !