De par son ambition clairement affichée, A Vanishing Self ne plaira pas à tout le monde. Le groupe a en effet l’intention de nous faire revivre le metal des années 90, l’apogée du grunge et les balbutiements du neo-metal, avec en tête de proue Nirvana et Korn. Surtout Korn.
Et effectivement dès les premières mesures de Mirrors, on pense immédiatement aux débuts de la bande de Jonathan Davis. Ressemblance agréablement surprenante qui donne clairement envie de jumper sur une rythmique efficace et une basse claquante caractéristique de Korn. Telle une machine à remonter le temps, l’EP nous aspire dans un vortex temporel et nous renvoie 15 ans en arrière, au milieu des fans arborant des t-shirt Issues, Follow The Leader ou encore Nevermind.
On reprochera cependant une certaine redondance à Mirrors. Même si la qualité est bien là, les rythmes sont très similaires d’un titre à l’autre tout au long de l’EP. Sur ce point, il faudra encore du travail au groupe pour trouver des éléments accrocheurs qui gardent l’auditeur attentif.
La grosse différence par rapport à Korn est certainement le chant, qui délaisse le côté malsain et torturé de Davis pour un registre plus clair, sans pour autant en oublier les phrasés qui poussent un peu plus sur les cordes vocales. Si elle est globalement satisfaisante après quelques écoutes, on sent parfois la voix claire un peu hésitante ou mielleuse sur certaines lignes de chants, ce qui constitue un autre point à travailler pour le groupe (Dogma Vox, Eros Collapsed, Spiral).
De Cold Mirrors à Gravity Divides en passant par Dogma Vox, les 5 titres de Mirrors portent haut les couleurs d’un metal aujourd’hui déprécié, voire méprisé. Mais au milieu des formations death et black metal semblant s’entre-cloner à l’infini, A Vanishing Self, même s’il lui reste du travail sur ses compositions, affiche une personnalité forte et assumée qui fait franchement plaisir à voir et à entendre.
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A écouter : Cold Mirrors, Dogma Vox,