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Biographie

A Forest Of Stars

A Forest of Stars est un groupe de Black Metal Psychédélique formé en 2007 à Leeds en Angleterre. Grands admirateurs de l’époque Victorienne du XIXème siècle, les anglais distillent un Black Metal atypique mêlant voix féminines, instruments inhabituels comme la flûte ou le violon et traditionnels riffs en cascades.

Se décrivant comme un club de gentlemens, les musiciens abordent à travers leurs morceaux les thèmes de la nature et de la philosophie au cœur d’ambiances prenantes et déconcertantes. A Forest of Stars accorde également un soin tout particulier à l’esthétique de ses pochettes, aux noms complexes de ses morceaux et à l’originalité de son site web sur lequel nous vous conseillons fortement d’aller faire un tour : http://www.aforestofstars.co.uk/.

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1 commentaire (17/20).
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Grave Mounds & Grave Mistakes ( 2018 )

Cela fait désormais plus de dix ans que le club de gentlemen de Leeds officie. Dix ans et cinq albums, plutôt remarquable donc. Et pourtant, pendant tout ce temps, A Forest Of Stars serait encore une fois complètement passé en dessous de mon radar si le hasard ne m'avait fait tomber, il y a quelques mois, sur un blog listant les groupes britanniques du moment.

La première écoute de Grave Mounds  &  Grave Mistakes, pour qui n'est pas coutumier du style des britanniques donc, est assez particulière. Ça part tellement dans tous les sens Psyché, Folk, Médiéval, Heroic Fantasy... Qu'on ne sait plus où donner de la tête sans trop savoir quoi penser de ce fantasque patchwork. Et puis cette voix ! Ou plutôt cette collection de voix. Pour parler franchement, l'ensemble, qui donne l'impression de naviguer entre comédie musicale Burtonienne et le Space Opéra gothique, peut rebuter mais, pour ceux pour qui le coup de foudre n'est pas immédiat, Grave Mounds  &  Grave Mistakes fait partie de ces disques qui méritent que l'on persévère avant de se faire un avis définitif.

Petit à petit, les différentes pièces commencent ainsi à s’imbriquer pour former un ensemble magistral marqué par des chevauchées fantastiques pendant lesquelles on se laisse porter par les cordes (Précipice Pirouette, Tombward Bomb) qui se font épiques. Avec l'omniprésence du violon et ce sens inné de la fresque, on pense naturellement aux nombreuses formations d'Alex CF, à Dead To A Dying World, à Vile Creature ou encore à The Ruins Of Beverast. Dans un style différent, on retrouve le même sens de la mise en scène que chez leurs compatriotes Zero Cipher (Diary Of A Sadist).
Dans toute cette description, il ne faudrait pas oublier que la musique de A Forest Of Stars repose sur des fondations Black. Heureusement, les accélérations assassines de Scripturally Transmitted Disease ou de Children Of The Night Soil sont là pour nous le rappeler. Le passage de ce dernier, où le déchaînement de violence laisse brusquement la place à un solo de violon est certainement un des meilleurs de l'album de par la sensation de précarité et de fragilité de l'instant.

De par sa richesse et son hétérogénéité, Grave Mounds  &  Grave Mistakes est un album complexe à décrire et à « juger ». Selon la sensibilité et les goûts de chacun, certains éléments pourront ainsi sembler inégaux. Si on n'est pas particulièrement amateur de chant clair féminin, Taken By The Sea pourra ainsi paraître un peu longuet. Malgré cela, le résultat global est littéralement envoûtant. Les 64 minutes de l'album passent d'une traite et lorsque la mélodie finale de Decomposing Deity Dancehall s'éteint, comme aspirée par un trou noir, on en est à se dire que l'on aurait aimé que le voyage dure plus longtemps. Heureusement pour cela que la discographie de A Forest Of Stars est déjà très riche.  

Grave Mounds  &  Grave Mistakes s'écoute en intégralité ici.

Beware The Sword You Cannot See ( 2014 )

Début 2015, alors que la neige blanche et épaisse sévissait dans nos froides contrées, sortait Beware the Sword You Cannot See, héritier de la succincte et honorable discographie du « club de gentlemens » : A Forest of Stars. Après trois albums outrageusement fouillés et alambiqués, le public était en droit de se demander par quel tour de passe-passe les britanniques arriveraient à insuffler une âme à une quatrième production sans en épuiser la recette. 

Pour les retardataires ainsi que les nouveaux, la musique de A Forest of Stars se définit comme un mélange aux influences diverses, à base de Black Psyché pour l’essentiel, mais pourvu également d’une dose non-négligeable de folk, de voix féminines ou même d’instruments inhabituels au genre. Et justement, ce quatrième opus creuse encore la position prise par le groupe vis-à-vis de l’expérimentation et abreuve l’auditeur de nombreux passages chantés en voix claires et d’interludes mettant un point d’honneur aux délicates notes de flûtes et de violons. Les influences sont à chercher du côté de Shining pour le chant dérangé, frénétique et presque théâtral (Hive Mindless et Drawing Down the Rain), d’Emperor pour la sophistication musicale alliée à une certaine brutalité rugueuse, mais l’on serait également tenté de chercher du côté de groupes étrangers au Black Metal comme les londoniens de Pink Floyd pour leur côté très progressif et expérimental. 

Dans ce théâtre de la folie et des angoisses, on retrouve des parties vocales bestiales et apeurées, presque possédées, et qui étonnamment entrent en osmose avec la douce et chaude voix féminine de la « Queen of Ghosts » Katheryne. Le très gracieux et envoûtant Part I: Mindslide, première partie du long morceau Pawn on The Universal Chessboard, est d’ailleurs uniquement dédié aux nappes de synthé et à la voix angélique de la chanteuse, offrant ainsi une bouffée d’air frais avant de replonger dans les obscurs méandres de la musique alambiquée des britanniques. Davantage immergé au cœur de l’expérimentation que ne pouvait l’être A Shadowplay for YesterdayBeware the Sword You Cannot See se révèle un disque aux mille facettes, incomparable et immensément riche.

A Forest of Stars délivre avec ce quatrième album une majestueuse réponse à tous ceux qui résumeraient le Black Metal et la multitude de courants qu’il a engendrés à une musique d’illuminés misanthropes ou d’absurdes gueules peinturlurées. Le groupe anglais a vêtu son Beware The Sword You Cannot See des plus nobles patchworks sonores que l’on puisse imaginer, lui donnant ainsi cet écho grandiose et intellectuel et lui permettant de susciter des émotions aussi variées et changeantes que les notes qu’il évoque. 

A écouter : Attentivement