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Biographie

7 Weeks

7 Weeks, ou à peine 7 semaines entre la formation du groupe en 2006 et son entrée en studio pour l'enregistrement de son premier EP. Rapide, efficace et allant droit au but, une machine qui commence à percer sur la scène stoner / post grunge puisqu'après 2 EP, un premier album (All channels off) salué par la critique et un successeur pour le moins surprenant, sorte de BO non officielle du film de Bob Clark "Dead Of Night", les limougeauds continuent leur bonhomme de chemin sans jamais se retourner, en allant toujours de l'avant. Sauvages comme un Fu Manchu, avec un son travaillé à la Queens of the Stone Age et des ambiances planantes, 7 Weeks impose par son style et devient une valeur sûre du genre, ce qu'ont compris des artistes à la renommée internationale avec lesquels ils ont tourné comme Suicidal Tendencies, Infectious Grooves, Placebo, Brant Bjork, Mass Hysteria ou encore Lofofora et No One is Innocent.

Le groupe sort son troisième album en 2013 (Carnivora), suivi du EP Bends en 2014, tous deux salués par la critique. Suivra le quatrième long en 2016, A Farewell To Dawn, cette fois abrité par Overpowered Records, et on notera un nouveau changement de line-up ensuite qui verra deux nouveaux guitaristes débarquer, dont l'un avec un clavier sous le bras. C'est donc sous cette nouvelle forme que l'album Sisyphus verra le jour en 2020, distribué par F2M Planet.

Chroniques

Sisyphus Bends Carnivora
14.5 / 20
2 commentaires (11/20).
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Sisyphus ( 2020 )

Moult galères on parsemé le sentier sablonneux foulé par les Limousins, mais 7 Weeks a toujours su rebondir, bien que l’après-sortie du précédent long A Farewell To Dawn ait été l’ère des questionnements sur l’arrêt définitif du projet. La résilience semble être inscrite dans l’ADN du groupe. Ainsi est née l’idée de Sisyphus, quoi qu’il en soit, la tâche doit se poursuivre, avec encore de nouveaux guitaristes autour du socle Julien Bernard (chant) et Jérémy Cantin-Gaucher (batterie), incluant un clavier comme innovation instrumentale, pourtant assez discret.

De fait le 7 Weeks cru 2020 prend un virage un brin plus aérien, s’écartant quelque peu de la lourdeur métallique pour embrasser des lueurs plus optimistes. Les murs de guitare se décalent pour déverser des arpèges maîtrisés, dans un ensemble qui lorgne davantage sur le progressif que le Stoner pur et dur, sans pour autant balancer ce dernier aux oubliettes. Gone surprend d’abord par un charmant grain de voix pas très loin de David Bowie, encouragé par une instrumentation clarifiée, une section rythmique centralisée, et l’enchaînement avec Idols se fera naturellement, sur le même ton. Mais le Rock lourd et chaud demeure la colonne vertébrale du quartet, des titres comme Solar Ride ou Breathe sont là pour le rappeler, dans une dynamique similaire à Queens Of The Stone Age lorsque ces derniers fabriquaient encore ce genre de Rock épais et chaleureux (ah le bon temps !). Des réminiscences bluesy viennent aussi s’intégrer au bouzin, sur le titre éponyme rappelant sensiblement Pearl Jam, et surtout via The Crying River au refrain judicieux. 

On goûtera un peu moins le bancal et légèrement surjoué Magnificent Loser, malgré une technicité globale incontestable, mais on saluera l’énorme basse de Breathe, ainsi qu’une clôture d’album (667-Off) à la progression héroïque. Un final spontané qui fait honneur au parcours de 7 Weeks, qui, bien que Sisyphus ne soit pas tellement bouleversant et toujours un poil trop scolaire, s’échine à faire bouger les corps et les crinières, peu importe les difficultés auxquelles ils font face. De quoi au moins inclure certains de ces morceaux dans vos playlists durant vos sept prochaines semaines de confinement. Courage les ami.e.s.

Solar Ride en images qui bougent.

A écouter : Gone, Idols, Solar Ride, Breathe.
15 / 20
1 commentaire (13/20).
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Bends ( 2014 )

Pas la peine d'écrire une tartine, de sortir ses plus belles métaphores ou de s'attarder en long, en large et en travers sur ce nouvel EP des limougeauds ; Bends, un an après le très estimé Carnivora, ne change pas la donne pour cette formation qui s'est tranquillement installée en tant que valeur sûre du rock'n roll made in France.

Toujours aussi limpides dans leurs intentions, sobres dans le songwriting et tout simplement talentueux dans l'éxécution, les 7 Weeks continuent leur bonhomme de chemin, et sans jamais bousculer leurs habitudes ou les nôtres, accouchent d'un EP très satisfaisant. Mélodies entêtantes (Bends), stoner élégant (My Own Private Limbo) et ballades desert rock (Cry Blue), 7 Weeks nous propose une vingtaine de minutes de titres mid tempos très accrocheurs, pour un rendu global efficace, qui n'a rien a envié aux grosses machines stoner qu'on connaît tous. 

Même si le line up se voit légèrement modifié par le départ de Florian Compain à la guitare, remplacé par Nicolas Aigrot, le groupe joue la carte de la continuité, pas le moins du monde bouleversé par ce changement de main sur son outil de prédilection, toujours autant mis en avant. A noter que le clavier, partie intégrante du line up depuis Carnivora, réussit à trouver sa place aux côtés d'une guitare éloquente et d'une basse bien grasse, et de façon plutôt convaincante, voilà, sinon quelque chose de nouveau, un point sur lequel le groupe semble avoir travaillé, participant à l'équilibre global de ce nouvel opus.

Pas de grosses surprises donc pour cet Ep des limougeauds, qui s'aligne en suite logique de Carnivora, et qui exploite toujours avec autant de talent la carte "gros son / disto grassouillette / tensions / chutes mélodiques". C'est bon, pas forcément très original, dans le sens où on attend avec impatience de voir quelle direction prendra le groupe par la suite et forcément on pourra parfois être un peu déçus par la prise de risque inexistante, mais pourquoi bouder son plaisir puisque 7 Weeks sait faire du rock'n roll et possède un univers dans lequel on replonge avec plaisir, sans se forcer le moins du monde. Bref, vous l'aurez compris, l'EP est très bon, et constitue un savoureux encas en attendant la suite.

A écouter : En attendant la suite !
16 / 20
2 commentaires (16.75/20).
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Carnivora ( 2013 )

Après avoir sorti deux EP, un premier album bien burné et deux ans après avoir écumé les bars à zombies avec le génial 7 Weeks plays Dead of Night, 7 Weeks nous revient en chair et en os, plus en verve que jamais avec un nouvel album (sorti sur le label Klonosphère) haut en couleur dans la ligne droite du All Channels Off sorti en 2009.
Finies les escapades psycho stoner zombiesques, 7 Weeks vous lâche en plein désert américain, il fait chaud, le sable est brûlant, et personne à des kilomètres à la ronde pour témoigner de cette fantastique tempête de poussière qui ne va pas tarder à s'abattre sur vous.

Plus efficace que les deux premiers albums, peut être un peu moins original, ce Carnivora reste néanmoins leur album le plus travaillé, le plus complexe, et le plus fascinant au niveau des compositions. Que ce soit les titres stoners énergiques (Bones&Flowers, Acid Rain), les ballades acoustiques bluesy de grande qualité (Let me Drown, le génial Shadow Rider), ou les compos psychédéliques, rien n'est à jeter, tout s'écoute facilement et on s'approprie la chose en à peine deux écoutes. Alors oui c'est un chouilla moins risqué, un chouilla plus conventionnel que les albums précédents, mais le travail mélodique et la composante addictive insufflée à l'objet sont tout autant une prise de risque, et travailler un album dans ce sens, élever la musique à un tel niveau d'intensité est en soi une prouesse qui vaut le détour.

Quittant un peu les sentiers battus du stoner, prouvant une fois de plus que ce genre peut facilement s'ouvrir sur des perspectives de crossover, 7 Weeks nous offre un condensé bien huilé de riffs métalisés, groovys, bluesy, servant des ambiances chaudes incroyables (Acid Rain, Diary Day 7, Year Zero) typiques du désert limougeaud (sisi), nous balance un riff post grunge plus que convaincant (Carnivora), puis nous fait reprendre notre souffle sur des titres plus calmes magnifiquement interprétés. Que ce soit des influences évidentes mais toujours bien senties (Queens of the Stone Age, Black Sabbath, Kyuss ou Fu Manchu) ou d'autres plus subtiles et plus subjectives (Soundgarden pour cette voix puissante, Pearl Jam pour ce jeu de basse discret ou ces riffs précis), le quintet réussit à mixer influences des 70's et des 90's de façon complètement transparente pour nous faire planer dans ce putain de désert sans prendre de peyote (ce Let me Drown possède un je ne sais quoi des Doors dans le jeu de guitare et dans l'ambiance).

Presqu'un sans fautes pour ce Carnivora qui à n'en point douter fera le bonheur des amateurs du genre, et qui élève sans problème 7 Weeks à un niveau de jeu international, aussi convaincant et efficace que des groupes bien installés depuis plusieurs années. Si le prochain album est aussi réaliste, aussi intense et que le groupe réussit à lui donner une dimension un brin plus aventureuse, alors nous aurons là un des fleurons du genre sur notre territoire. Vivement la suite !

Pas mal de matos ici.

A écouter : Acid Rain, Carnivora, Let Me Drown, Shadow Rider, High in Heavenly Places