Metalorgie Monthly #09 Juin 2016

Ce mois de juin 2016 aura été marqué par le début de la saison des festival, le Download puis le Hellfest en tête, sans compter, à une autre échelle, la fête de la musique. Pendant ce temps, l'équipe de Metalorgie n'a eu de cesse de faire chauffer les platines, pour y faire tourner des découvertes ou des vieilleries, comme d'habitude. Et bien entendu, en ne se limitant pas à un horizon strictement Rock, vous en avez maintenant l'habitude...

Le mois de juin de...


... SkaldMax (ses chroniques) :

Body CountManslaughter (2014)
Body Count ou les mecs qui arrivent toujours à sortir une mixture efficace de Neo/Metal Alternatif plus de dix ans après la fin de la bataille. Manslaughter c'est tout simplement du riff toujours bien pensé rythmiquement, idéal pour remuer les foules, et là-dessus des paroles qui valent vraiment la peine de tendre l'oreille. Malgré un côté un peu papa rangé de la part d'Ice-T (Get A Job, Manslaughter, Back To Rehab), des morceaux comme la reprise d'Institutionalized (Suicidal Tendencies) ou Bitch In The Pit font clairement le boulot niveau matraquage et prêtent à sourire pas mal de fois. 

DarkthroneCircle The Wagons (2010)
En grand fan de la Unholy Trinity et du Panzerfaust qui a suivi, j'ai souvent écouté les récentes sorties du duo norvégien sans vraiment y faire attention. Pourtant pas mal de pépites sont à dénicher dans Circle The Wagons (et The Underground Resistance également), dominées par une aura Heavy/Black/Punk débridée qui laisse notamment Fenriz s'adonner au chant avec talent. Avec pas mal de textes qui défient le Metal "moderne" et un hommage ostentatoire aux années 80, les deux trublions restent de fervents défenseurs du terroir Trve, mais comment le leur reprocher ? Darkthrone n'en a toujours fait qu'à sa tête quoi qu'il arrive. 

Various Artists - Hotline Miami OST (2012)
Comment ne pas tomber raide dingue d'une telle B.O. ? Après que celle-ci ait rythmé des heures de try and die sanglant sur fond de Synthwave, Bass et autre forme d'Electro fleurant bon les néons, difficile de l'oublier. Difficile de ne pas s'imaginer dégainer tout objet plus ou moins contondant en réécoutant le minimalisme de M.O.O.N., la douce folie latente de Sun Araw, la violence multicolore de Perturbator..."Do you like hurting other people ?"



... Pentacle (ses chroniques) :

Ayat Najafi - No Land's Song (2014)
Un documentaire sur la place des femmes en Iran à travers du prisme musical. On s'aperçoit ici que, chose complètement aberrante pour nous occidentaux, les femmes n'ont pas le droit de chanter devant un public mixte dans leur pays. On suit alors une chanteuse Sara Najafi qui va essayer de monter, malgré les interdictions religieuses, politiques et morales, un concert avec des chanteuses iraniennes, en invitant deux chanteuses françaises et une tunisienne. Certaines scènes sont vraiment touchantes, la voix Parvin Namazi est tout bonnement incroyable, le documentaire laisse la part belle aux musicien-ne-s, à leurs doutes, leurs peines, leurs joies, mais aussi l'envie de transgresser les interdits du régime iranien. A rapprocher du film Les Chats Persans, pour ceux qui l'ont vu, mais de manière plus "vraie" et "réelle".



... Raikage (ses chroniques) :

Warhorse - As Heaven Turns To Ash (2001)
L'un des albums les plus lourds de tous les temps. Warhorse est arrivé au mauvais moment et, malgré la présence de membres de Grief (mes petits chouchous, vous l'aurez compris), il n'aura pas su trouver son public. Sa musique, à la croisée du Doom et du Sludge, écrase toute la concurrence, y compris moderne. Bien plus riche et intéressant que Conan, par exemple, cet album réussit l'exploit de sonner tout aussi puissant que subtil, aidé par des petites entre-coupures mélodiques. Une atmosphère où règne la mort, la puissance, la beauté céleste des grands espaces et la Fuzz. Que demander de plus ? Une signature chez Southern Lord ? C'est chose faite. 

Dropdead落とす死/Dropdead (1993)
Ha, les joies de la Powerviolence. L'odeur des cadavres broyés par les chenilles des chars d'assaut, la chaleur du napalm brûlant les corps encore vivants et la rapidité d'une explosion atomique détruisant tout sur son passage, être vivants et immeubles compris. Dropdead, ce n'est ni plus ni moins que la guerre, ses horreurs et sa bestialité mis en musique. Rapide, brutale, s'abattant sur l'auditeur sans aucune sommation, ne faisant aucune différence. Balayant les genres les plus brutaux et intrépides du Punk et de ses dérivés (Crust, D-Beat, Thrashcore...), malmenant le malheureux qui aura eu l'idée de poser ce petit disque de cire sous le diamant, ce premier LP du groupe de Providence reste une attaque brutale contre la musique, l'humanité, sa turpitude et sa stupidité. 

MindsetLeave No Doubt (2012)
Je dois le confesser dès mes premières paroles, je n'aime que moyennement le mouvement Youth Crew. Il faut cependant avouer que de nombreux groupes issus de cette mouvance, ou proche des idées qui s'y rapportent, savent trouver un écho dans mon petit cœur haineux et sombre. Je pense bien sur à Turnstile, Trapped Under Ice, Judge et, inévitablement, Fugazi. Autant le proclamer haut et fort, je n'ai pas lu les paroles de ce disque, je ne le ferai surement jamais, et si cela choque les puristes, je n'en suis pour autant pas navré car Mindset balance une telle charge musicale qu'elle se suffit à elle même. Énergique, violent, jeune et entraînant, ce disque a tout pour plaire et permettra à qui le veut de se lever du bon pied le matin. Alors enfilez votre survêtement, chaussez vos Air Max et commencez les flexions, car c'est bien dans le pit que l'on se retrouvera pour prouver qui a le 2 Step le plus audacieux.

Slayer Reign In Blood (1986)
Rien de ce que je pourrai écrire ici même, en quelques lignes, ne pourra être plus intéressant et convaincant pour quelqu'un qui n'a jamais écouté ce disque que le travail des milliers (n'ayons pas peur des mots) de passionnés qui ont décortiqué, analysé, encensé ce disque. Et rien de ce que je pourrai raconter ne pourra rendre plus précieux ce disque aux yeux de ses très nombreux amateurs. Pourtant, si rien ne surpasse le plaisir d'écouter une fois encore le meilleur album de Thrash Metal de tous les temps en jouant de la air guitare tout en faisant semblant de hurler chaque ligne de chant de Tom Araya, en parler s'en approche grandement. 10 titres, moins de 30 minutes et aucun riff à jeter, une ambiance agressive, malsaine, une voix qui déchire chaque mot à la tronçonneuse, le jeu de batterie de Lombardo et, bien sur, un final apocalyptique que l'Histoire retiendra comme le final le plus réussi de toute l'histoire du Metal. Oui, je vous avais prévenu, n'ayons pas peur d'exagérer un peu, si Slayer n'avait pas fait de même, nous n'aurions pas la chance de pouvoir écouter une fois encore ce joyau.

Death - Symbolic (1995)
Un peu comme dans le cas de l'album précédent, il ne reste plus grand chose à dire sur ce disque qui n'a pas déjà été dis. Mélodique, technique, surpuissant... On en vient à se demander s'il sera un jour possible de composer un album de Death Metal qui ira concurrencer le groupe de Chuck sur son terrain... Si bien que la plupart ont abandonné ou versent dans la copie pure et simple (coucou Gruesome et ton copier-coller assumé de Death première période). Je ne sais toujours pas pourquoi ce disque reste mon préféré de la discographie de ce groupe qui ne compte aucun mauvais album. Peut être à cause de ce riff introductif si reconnaissable ? Ou bien serait ce cette émotion et cette humanité qui se cachent derrière les growls de Schuldiner ? Immédiat mais complexe, ces neufs titres sont pour moi la preuve qu'il est possible de mélanger technicité, groove, excellent songwritting et agression. Une leçon de la part du maître.



... Euka (ses chroniques) :

TrainwreckIf there's light, it will find you (2011)
Bien avant Old Departures, New Beginnings, Trainwreck dévoilait en un seul EP l'étendue de ses possibilités. Une courte intro et l'entrée en matière de Crooked Rooms donne un grand coup. Son massif, envolées screamo / hardcore du plus bel effet et le sensation que Zann et Kaospilot flirtent quelques minutes. Tout s'enchaîne, peu de temps mort, sauf sur le superbe Smaller Than Smaller à couper le souffle. Un disque qui annonce certes son successeur, mais également un nouveau pilier de leur discographie.

Svalbard - One Day All This Will End (2015)
Il est de ces groupes que l'on écoute quelques fois puis que l'on oublie un peu trop vite. Svalbard a été de ceux-là avec ce disque : il aura fallu quasiment un an pour revenir dessus, se pencher sur leur Hardcore Mélo au chant étouffé, avec sa batterie au rythme calé au millimètre près. Déjà à l'origine d'un split avec Pariso, le combo a pourtant une discographie riche et dont cet EP est la synthèse, avec un style qui n'aura que peu varié depuis le EP éponyme et The Damage Done. Amateurs de Hardcore Mélo, profitez-en !



... theunknownskater (ses chroniques) :

NTM - Suprême NTM (1998)
Si l’on devait résumer la carrière d’NTM à un seul de leurs sulfureux enregistrements, il ne fait aucun doute que le Suprême album serait l’heureux élu. De par la qualité et la quantité des morceaux, du message social fort et inédit pour l’époque et de la violence du flow des deux compères de Seine-St-Denis, le disque s’est forgé une réputation au sein de la scène rap parisienne et de ce qui préfigurait le rap hardcore, tout en restant conscient. Jetez-y une oreille, voire les deux, à l’occasion. 

David BowieRise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders From Mars (1972)
Pour nous autres, jeunes incultes nés à l’aube du 21ème siècle, il faut toujours qu’un artiste meure pour que l’on s’intéresse avec ferveur à l’œuvre que ce dernier nous a laissé. C’est donc après le décès de celui que l’on appelait David Bowie que m’est arrivée doucement dans les oreilles la perle qu’est Rise and Fall of Ziggy Stardust. Un disque frais et intemporel – qui a tout de même 44 ans – truffé de pépites comme le classique Starman ou l’entêtant It Ain’t Easy. Parfait pour l’été. 

BehemothEvangelion (2009)
Bien que l’immense succès qu’a remporté The Satanist en 2014 ait légèrement occulté la pépite qu’était Evangelion, l’album apocalyptique, qui préfigurait le revirement de style du groupe, tourne toujours dans le lecteur. Une mare de sang chaud et sombre, un recueil de blasphèmes obscures, un abominable parricide pourraient être les métaphores qui permettraient de qualifier ce disque abrasif et violent, mais trêve de litanies pompeuses et contentons-nous d’écouter les versets de la messe maudite avec délectation.

Jamie Cullum - Catching Tales (2005)
Jazzman de talent, injustement méconnu, Jamie Cullum allie la puissance du piano jazz et un chant respirant l’optimisme. Les paroles, inspirées de scènes de la vie quotidienne comme une rupture amoureuse ou la (re)découverte de vieilles photos, apportent un vent de fraîcheur et rendent Catching Tales indémodable et en font un disque dont on ne se lasse jamais. Mention spéciale pour les excellents 21st Century Kid, Catch The Sun et Photograph

Alpha Wann - Alph Lauren 2 (2016)
Membre éminent de l’Entourage, Alpha Wann (de son vrai nom) sortait en ce début d’année son deuxième EP, après avoir remporté un franc succès pour le premier opus d’Alph Lauren. Au programme: des punchlines très axées sur l’egotrip, une quête de la maille sans fin et un goût marqué pour l’élégance et le luxe, à l’image du titre de l’album. Sans être porté sur des thèmes très novateurs, on décèle une intrigante alchimie et le mariage des prods au flow naturel du rappeur parisien parvient à nous faire accrocher aux huit titres que comportent le skeud. On attend le LP avec impatience.



... Zbrlah (ses chroniques) :

StratovariusBest Of (2016)
Au fond, il était étonnant qu'un groupe comme Stratovarius n'ait pas sorti ce Best-Of plus tôt. Presque trente ans de carrière et seize albums studio sont donc résumés en deux CDs bien remplis (plus d'une heure et quart dans chacun). Tous les classiques y sont... Ou presque. Les tueries reconnues que sont Visions ou The Kiss Of Judas sont aux abonnés absents. Mais l'ensemble se tient, reste cohérent. Le remastering de l'ensemble de la tracklist est de bonne qualité. Et le nouveau titre, Until The End Of Days, est punchy comme il se doit. Un bel objet, d'autant plus qu'il se conjugue aussi sous une édition triple-CD, avec un live capté au Wacken 2015.

UncommonmenfrommarsVote For Me (2001)
Pas spécialement fan du groupe, j'ai écouté cet album (dont je ne connaissais que le single Coconut Island) par la force des choses, dans la voiture d'un pote. Au final je suis toujours pas particulièrement fan, mais je me suis bien marré. J'aurais dû découvrir ça il y a dix ou douze ans, je pense que j'aurais été groupie.

GojiraMagma (2016)
J'étais un peu resté de marbre face à toute la hype liée à ce nouveau Gojira. Je n'avais même pas regardé les clips des premiers extraits Stranded et Silvera. A vrai dire, je n'ai pas écouté ce qu'a fait Gojira après From Mars To Sirius. C'est le fait que le groupe ait lâché l'album sur Youtube juste après sa sortie, qui m'a donc conduit à une écoute hasardeuse et désinvolte. S'en sont suivies plusieurs autres, dans lesquelles je me suis bien plus impliqué, savourant le pachydermique album des Français, compact et puissant, regorgeant de conscience et de hargne. La fin de l'album (Prey, Only Pain, et Low Lands) vaut vraiment le détour.

Jamie Cullum - Catching Tales (2005)
Cela devait faire au moins trois ans que je n'avais pas écouté cet album, et la mini-chronique de theunknownskater m'a donné envie de le ressortir. Bande-son idéale pour un dimanche aprèm', le Britannique oscille entre Jazz et Pop pour faire voyager grâce à des images simples et poignantes, et toujours avec une musicalité raffinée et pleine de groove. A la liste des titres relevés par mon confrère, je rajouterai l'excellent Mind Trick ainsi que Nothing I Do.

Metalorgie Team (Juin 2016)

Partager :
Kindle
A voir sur Metalorgie

Laisser un commentaire

Pour déposer un commentaire vous devez être connecté. Vous pouvez vous connecter ou créer un compte.

Commentaires

Pas de commentaire pour le moment