Metalorgie Monthly #02 - novembre 2015

Comme tous les derniers dimanches de chaque mois (depuis... un mois), Metalorgie vous propose de découvrir ce que l'équipe écoute, sous la forme de mini-chroniques. Du Black Metal au Crust et en passant même par de l'Electro ; des grands noms et de l'underground ; de la musique mais pas que...!

Le mois de novembre de...

... Shades Of God (ses chroniques) :

Herder : Herder is Harder (2010)
Les Pays-Bas ne sont pas célèbre uniquement pour Amsterdam, ses coffee-shops et Red Light District, il y a également une scène Metal des plus talentueuse. Herder fait partie de ces groupes que l’on connait peu et qui pourtant gagne à être connu. Délivrant un pur Stoner / Doom très ancré dans la tradition, ce premier EP à tout pour lui : lourd, cohérent et hyper groove, technique et envoutant. Je mets quiconque au défi de ne pas headbanger sur Fernweh ou Wasted. Bien que n’étant composé que de 4 titres, c’est amplement suffisant pour se faire une bonne idée de la valeur de Herder et s’écouter la discographie rapidement. 

Generichrist - Taste of Death (2015) 
Une pochette de mauvais gout, des titres au 14ème degré (Kill Your Parents, Nazi In Bleu, Fuck To Get HighGenerichrist fait un Death / Grind loin d’être ridicule aussi bien dans sa technique que dans la production malgré l’humour potache et volontairement provocateur qui entoure Taste of Death. Les grosses guitares sont de sortie, la batterie tabasse, ça hurle et growle dans tous les sens, cela ne peut que ravir les amateurs du genre et faire passer un bon moment aux curieux. Si vous êtes fan de Impetigo et autres groupes de Splatter Grind, foncez l’écouter, il est en écoute libre sur Bandcamp.

25 Ta Life - Strength Through Unity: The Spirit Remains - (1997)
Certains disques vous collent à la peau, on y peut rien. Depuis sa parution c’est très régulièrement dans l’année que je reviens vers cet EP fantastique des 25 Ta Life. Du vrai Hardcore de souche, bourré de positivité malgré la violence dégagée par la musique. Tantôt super rapide, tantôt écrasant à travers des breaks on ne peut plus lourd, Strength Through Unity est un modèle du genre, sa production fleure bon les 90’s et les enregistrements studios à la va vite. À écouter sans modération notamment Loose With Da Truth dont il est impossible de ne pas HURLER le refrain. Le petit plus ? Fred Cricien de Madball en guest sur l’un des titres.

Non Opus Dei - Diabel (2015)
L’oeil est inévitablement attiré par certains détails. C’est bien évidemment la pochette qui m’a emmené vers une écoute du dernier Non Opus Dei, et mon oeil à eu de l’intuition, les Polonais envoient un Black Metal d’excellente facture, très froid, proche des dernières compositions de Mayhem avec une ambiance générale moins folklorique et ridicule. Entre tabassage franc et direct et passages plus envoûtants les hommes de l’Est réalisent une belle performance qui mérite une attention toute particulière, là encore l’album est en écoute libre sur Bandcamp, aucune excuse de ne pas y jeter une oreille.

Bullet For My Valentine - Venom (2015) 
La curiosité est un vilain défaut. Voici une expression que l’on ne devrait jamais oublier. Il est possible et même judicieux d’employer le mot « calvaire » pour résumer les 45 minutes qui composent cet album, un pseudo Metal outrageusement pompeux et mielleux qui tourne vite à la Pop musique version boys-band. Les soli camouflent la misère de titres formatés pour des passages radios, si parfois on peut croire que la testostérone prend le dessus avec un riff gras c’est pour mieux faire passer la soupe. Impossible de différencier Army Of Noise de Broken ou Skin, le meilleur moment c’est quand cela s’arrête. Bref, cela ne les empêchera pas de vendre quelques tee-shirts pour jeunes filles et de remplir les salles de concerts, après tout, chacun ses goûts.


... Zbrlah (ses chroniques) :

GhostMeliora (2015)
J'ai découvert Ghost avec ce récent Meliora, et quelle ne fut pas ma surprise de découvrir un agréable mélange de rock burné et de pop travaillée aux sonorités rétros... J'ai dû mal interpréter les news à propos de ce groupe, mais avant d'y jeter une oreille je pensais que ces gars-là faisait du black métal. Entre leurs frusques de carnaval, leur participation au Hellfest, leur culte de l'anonymat, y avait de quoi se tromper. Non ? Allez-y, foutez-vous de ma gueule, ça me rajeunit.

Savant - Invasion (2015)
Aleksander Vinter est atteint du syndrome du savant, une maladie à rapprocher d'une forme d'autisme qui permet d'exceller dans un domaine particulier, ici la musique électronique au sens large. De la joyeuse et sautillante Orphan jusqu'aux influences hip-hop de Invasion, en passant par l'EDM teinté de drum'n'bass dans UpgradeSavant propose comme d'habitude un album varié et de très bon goût. Pour les réfractaires au genre, sachez que Savant a été membre d'un groupe de Black Metal appelé No Funeral, et que sa musique électro regorge d'une complexité musicale impressionnante, à l'image de l'intro swing-jazz de Basement. Tentez le coup !


Jussi-Pekka Ahonen&KP Alare
 - Perkeros, Les Notes Fantomes (2014)
Cette bande-dessinée raconte l'histoire de Perkeros, un groupe amateur de métal avant-gardiste composé d'un ours-batteur que seul le bassiste (qui à 700 ans) comprend, d'un chanteur turc livreur de kébabs, d'une claviériste presque normale pour équilibrer le tout, et mené par un guitariste maniaque de la perfection. Son obsession va créer des interférences entre les membres de Perkeros (et d'autres groupes), faire et défaire des histoires d'amour... Le tout sur fond de magie. C'est un peu comme si l'esthetique loufoque de Gorillaz rencontrait un Harry Potter death-métalleux. Un régal !

OpethGhost Reveries (2005)
Oui, bon, j'ai aussi écouté un peu de métal en novembre. Les Suédois d'Opeth ont récemment fêté leur 25 ans de carrière en rejouant cet album, qui lui fête sa décennie, d'où cette réécoute. Plus massif que jamais (Ghost Of Perdition tabasse tellement !), groovy as shit (prix Nobel du headbang pour le pont de Grand Conjuration qui reprend l'intro), toujours plus progressif et mélancolique : la bande à Akerfeldt dans ses meilleurs jours.


... Raikage (ses chroniques) :

Life Of AgonyRiver Runs Red (1993)
La flamboyance du Hardcore mise au service du mal être, de la souffrance personnelle ? Je signe directement. Il faut dire que l'album regorge de tubes, tous plus groovy les uns que les autres. Impossible de ne pas vouloir hurler avec Keith, aujourd'hui Mina et en grande forme, que l'on a envie de mourir ou que l'on restera underground jusqu'au bout. Une tuerie Hardcore/Metal des 90's, comme si cette décennie n'en comptait pas déjà assez...

LowThings We Lost In The Fire (2001)
Replonger dans Low, c'est toujours l'assurance de ne jamais savoir ce que l'on trouvera au fond de cet océan éthéré, sobre et doux. De véritables pépites se cachent ici : In Metal, Dinosaur Act, Whore... Et puis cet équilibre des voix a de quoi rendre éperdument amoureux. Vivement l'hiver et les longues nuits de solitude pour pouvoir véritablement en profiter... Ou les courtes journées illuminées par la neige. Après tout, c'est vous qui voyez, tant Low convient aussi bien aux deux atmosphères. 

Battle Of MiceA Day Of Nights (2006)
Celui-ci est une découverte, au contraire des deux autres disques cités précédemment. N'y allons pas par quatre chemins : j'ai enfin trouvé un groupe de Post-Core à ranger aux côtés de Neurosis et Amen-Ra. Au diable Isis et Cult Of Luna que j'ai toujours rangé dans les seconds couteaux. Battle Of Mice, avec son atmosphère sombre, sa voix et son équilibre entre violence et poésie m'a séduit plus facilement qu'une fille facile. Pitié monsieur HydraHead, une réédition en vinyl...

DischargeHear Nothing See Nothing Say Nothing (1982)
En vérité je vous le dis, ce disque est le meilleur de l'année 1982. Increvable, toujours d'actualité, Discharge reste LA légende du Crust et envoie chier la concurrence depuis plus de 30 ans aujourd'hui mais c'est bien ce disque vers lequel je reviens inlassablement. En 14 tubes, le groupe ne laisse pas de place à l'erreur et déclenche la guerre atomique. Alors abandonnez tout, courrez enfiler votre veste à patch et écoutez moi ce brûlot. "PROTEST AND SURVIVE".


... Euka (ses chroniques) :

Gasmask TerrörBlack Sun / Fake Gold (2010)
C’est direct et ça tabasse. On pourra réduire cet album à un condensé Crust / D-beat de la discographie du combo avec des titres imparables. Le rythmé The Cult côtoie le virulent Négatif et l’ensemble n’essaie pas de mettre des fioritures pour affiner le tout. Les Bordelais ont sorti un très bon disque, qui vieilli admirablement bien.

Madame GermenInvocacion A Morte (2005)
Il aura fallu presque un an pour que j’arrive à rentrer dans ce disque. Emo Crust dans l’âme, le combo espagnol se retrouve toutefois amputé d’une production digne de ce nom qui noie la subtilité des compos dans une atmosphère étouffante. Et pourtant, Invocation A Morte représente ce qu’on peut attendre de cette scène, en offrant une alternative à Ekkaia grâce à des titres comme Danza Contra O Imperio et A Praga Do Desprezo Humana.

Fall Of EfrafaOwsla (2006)
Premier volet d’une trilogie mise en musique par les Anglais, Owsla n’en demeure pas, à mon sens, la pierre angulaire de l’oeuvre. De l’urgence de Pity the Weak à la montée en puissance de The Fall of Efrafa, tous les ingrédients présents ici fusionnent entre Crust et Post. Au-delà de l’aspect culte du disque, il amorcera des combos comme Light Bearer ou Anopheli, qui n’auront pas la portée des originaux.

... Chris (ses chroniques) :

Birds In Row - Personal War (2015)
La claque You, Me&The Violence, si elle datait de 2012, continuait à piquer encore un peu la joue. Avec ce nouvel effort, les Lavallois mettent à nouveau les poings sur les i avec 17 minutes cathartiques d’un Hardcore aux penchants Emo (et je n’utilise pas le terme de façon péjorative) d’une qualité de composition et d'une efficacité redoutables. Ce Personal War étant court, j’ai également tout le temps d’écouter leur split avec WAITC, qui mérite lui aussi le détour.

Ghostface Killah - Twelve Reasons To Die II (2015)
Le dernier album du Wu-Tang Clan n’ayant pas déchaîné l’enthousiasme, et c’est un euphémisme, il a fallu se tourner vers les sorties solo de ses membres pour trouver du (très) bon. Peu de temps après sa belle collaboration avec BadBadNotGoodGhostface Killah nous a offert une suite magnifique à Twelve Reasons To Die en compagnie, une nouvelle fois, du talentueux producteur Adrian Younge. Au programme, une virée dans les rues du New York de la pègre, sur lesquelles viendrait se poser l’ombre du grand Ennio Morricone.

Hangman's Chair - This Is Not Supposed To Be Positive (2015)
Ce disque sera dans mon Top 10 de fin d’année, je peux vous l’annoncer tout de suite. Le groupe parisien a atteint une telle maîtrise que ses compositions se déploient avec un naturel frisant l’insolence. On pense, entre autres, à Alice in Chains ou à Life of Agony. Ces influences n’empêchent cependant pas l’album d’avoir une vraie personnalité et de garder son intérêt, même après d’innombrables écoutes. Et puis que dire du chanteur...qui franchit clairement un palier en privilégiant le chant clair et l'émotion.

Converge - You Fail Me (2004)
Cet album de Converge a été une révélation pour moi, à un moment où j’avais encore un peu de mal à appréhender totalement « l’expérience » Jane Doe, et reste l’un de mes disques préférés des Bostoniens. Drop Out continue à me coller au mur à chaque fois, le morceau éponyme à me donner l’impression que l’on tente de percer ma boîte crânienne…et je ne vous parle même pas d'Eagles Become Vultures. Indispensable.


... Pentacle (ses chroniques) :

Raein - Perpetumm (2015)
Encore un nouveau visage pour les italiens, un Screamo aux résonances Post-Hardcore / Indie Rock qui leur réussit à merveille. Il faut écouter le premier morceau Salvia, on sait tout de suite si l'on va adhérer ou pas.



Foxing - Dealer (2015)
Second album pour les natifs de St Louis avec un rendu assez étonnant par rapport à leur débuts. Dealer est d'avantage posé, tout en retenue, ou les arrangements sont plus nombreux (Winding Cloth), mais n'atteint pas les climax de The Albatross. Reste de très jolis moments reposants, comme dans un cocon (Weave) et de beauté simple et naturelle (Night Channels).

Loma Prieta - Self Portrait (2015)
On sent toujours la passion de ce groupe, peu importe le chemin qu'ils empruntent. Les influences Indie / Noise / Hardcore sont très bien assimilées et offrent une poignées de titres percutant comme Love, More Perfect ou le développement de Satellite.


Drudkh - Autumn Aurora (2004)
A Furrow Cut Short, le dernier Drudkh, donne surtout envie de revenir sur la quintessence du Black Metal Atmosphérique. Quoi de mieux que cette période automnale pour (ré)écouter Autumn Aurora, rempli de lignes mélodiques frissonnantes, d'hurlements rageurs et d'une mélancolie de chaque instant. Incontournable.

Et si vous l'aviez raté, vous pouvez encore retrouver le Metalorgie Monthly du mois d'octobre ici !

Metalorgie Team (Novembre 2015)

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