Australian Deathcore


À l'occasion de la sortie de Dear Desolation, dernier album en date à ce jour de Thy Art Is Murder, intéressons-nous à la scène Deathcore australienne, sa physionomie ainbs que ses origines car nous ne sommes pas à l'abri de quelques surprises notamment chronologiques.

Dans un premier temps, petit cours de géographie. L'Australie c'est une immense ile-continent, dont la taille de l'ile principale est comparable à peu de choses près aux Etats-Unis sans l'Alaska (7 692 060 km² pour la première et 8 115 663 km² pour la seconde). L’île est divisée en sept états, l'Australie Occidentale, le Territoire du Nord, l'Australie méridionale, le Queensland, la Nouvelle Galles du Sud, l'état de Victoria et une autre île plus petite du nom de Tasmanie. Les quatre premiers états couvrent environ 90% du territoire et sont extrêmement peu peuplés à l'exception de la région de Brisbane dans le Queensland. La plupart des groupes majeurs de la scène Deathcore sont situés dans les régions de Brisbane, Sydney et Melbourne, le long de la cote sud-est, soit la partie la moins vaste et la plus peuplée d'Australie.

Me direz-vous quels groupes trouve-t-on dans ces régions ? Thy Art Is Murder, bien sûr, mais également The Red Shore et moins connus mais tout aussi talentueux, Boris The BladeHeadwound The PonyAversions CrownA Night In Texas, ou encore I Valiance. Tous sont recensés sous l'étiquette Deathcore et incluent les sous-genres et influences directes du genre. Ainsi, on pourra noter que The Red Shore peut parfois être assimilé au Metal extrême alors que certains titres de I Valiance tirent allègrement sur le Metalcore.

Petit rappel : le Deathcore est au sens majoritairement reconnu, caractérisé par la fusion entre le Death Metal et le Punk Hardcore, et prend ses origines sur le continent Nord Américain autour des années 2001-2002. The Acacia Strain, et Despised Icon sont considérés comme étant la référence aux débuts du Deathcore, même si les deux groupes réfutent totalement une quelconque appartenance à ce mouvement. Aussi, il est communément admis que la première vague de Deathcore est arrivée avec Suicide Silence, Carnifex ou encore Job For A Cowboy entre 2003 et 2005. Puis vient ensuite la deuxième vague vers la fin 2000 début 2010 avec parmi les plus emblématiques Whitechapel, Thy Art Is Murder ou Molotov Solution et finalement la pléthore de groupes que l'on connait à l'heure actuelle avec les déferlantes suivantes, Brojob etc.

Si l'on en croit ce référentiel, le Deathcore australien aurait eu son émergence avec Thy Art Is Murder qui a été créé en 2006. Ce qui semble a priori plausible. The Red Shore a été créé en 2004 et fait partie des plus anciens groupes connus (car 2004 à l'échelle du Deathcore c'est très tôt). Tous les autres groupes cités précédemment ont été créés vers 2010-2011 surement motivés par le succès des premiers. Mais en réalité ça ne s'est pas du tout passé comme ça. Si l'on regarde bien, la mouture actuelle de Thy Art Is Murder (et donc la version connue) date de 2011 également, date d'un gros changement de line-up qui n'a vu rester que Lee, le batteur.

Avant encore, on trouve une vague de jeunes musiciens australiens qui avaient pris le partie sans concession de mêler Death Metal et Grindcore et ce, dès 2001 ! Parmi ces groupes on trouve The Cunt OffensiveCross The Lips Of GracePeople DieNemesiahSignal The Firing Squad ou encore State Of East London. Et la liste n'est pas exhaustive ! C'est à dire qu'à l'époque ou le Deathcore est né, tous ces groupes étaient eux, déjà bel et bien existants à une échelle locale. Prends ça dans les dents l'Oncle Sam ! Mais autant de groupes déjà présents et en nombre à un tel moment semble anormal, comme tout, il doit bien y avoir une origine commune. Même si celle-ci n'est pas avérée, il se pourrait bien que l'origine de tout ceci vienne de Tasmanie, de Hogart plus précisément. En 1999, un groupe qui sera plus tard connu dans un autre genre a fait ses débuts et a longtemps fusionné tous les genres extrêmes: Psycroptic. Peut être dans dans ses débuts sur la scène underground australienne, ces anomalies musiciennes ont fait des émules par leurs prestations ? C'est en tout cas mon hypothèse.

Sans trop entrer dans les détails, le Deathcore australien actuel ressemble pas mal à celui que l'on trouve un peu partout dans le monde. Les voix sont peut être globalement un peu plus guturales et moins entre scream et growl qu'ailleurs, avec des structures de chansons plutôt bien définies, ce qui est une variation par rapport à ce qu'on peut notamment trouver en Europe. Le Metalcore est là-bas globalement, assez peu présent avec quelques groupes comme les mondialement connus Parkway Drive, mais également NorthlaneFeed Her To The Sharks ou In Hearts Wake ou sinon séparé de la scène Deathcore, ce qui évitera à priori les dérives modernes du dernier Suicide Silence et très certainement du prochain Whitechapel. (si si, je vous promets, ça s'annonce rude)

On a donc une scène très ancienne, que l'on peut faire remonter jusqu'aux origines du style, diversifiée et très ancrée dans une sorte de tradition qu'ils se sont eux-mêmes imposés de faire une musique brute, et enfin très stable de par ses connexions distantes aux autres scènes et la pertinence de son propos. Ainsi chez Metalorgie nous avons décidé de vous chroniquer trois albums de 2017 dans ce cycle consacré au Deathcore australien. Dear Desolation de Thy Art Is Murder, puis Xenocide d'Aversions Crown et enfin Warpath de Boris The Blade.

Pochette Warpath

Warpath par Boris The Blade (2017)
Note : 17.5/ 20
Style : Deathcore


Pochette Xenocide

Xenocide par Aversions Crown (2017)
Note : 14/ 20
Style : deathcore


Pochette Dear Desolation

Dear Desolation par Thy Art Is Murder (2017)
Note : 16/ 20
Style : Deathcore

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